Les débuts de Maurice Brianchon
Né en 1899 à Fresnay-sur-Sarthe, Maurice Brianchon entame ses études à Paris dans la période de l’entre-deux-guerres. En 1917, il entre à l’atelier de Fernand Cormon, à l’École nationale supérieure des Beaux Arts, puis lui préfére l’École nationale des arts décoratifs, et les cours de Paul Renouard et d’Eugène Édouard Morand. Dès 1919, il présente ses oeuvres au Salon d’Automne, avant de devenir membre du comité en 1922.
Au cours de cette période, Maurice Brianchon réalise deux voyages initiatiques. En 1919, il part à la découverte des peintres flamands et hollandais dans les musées belges et hollandais. En 1922, il rencontre les artistes espagnols au Musée du Prado de Madrid tels que Velazquez, Goya et le Greco. Dans ses peintures, Brianchon conservera le soucis de l’intime et du détail des premiers, et le goût des noirs et de la lumière des seconds.
À côté de la peinture, Maurice Brianchon met également sa créativité au service des arts vivants et de l’enseignement. Entre 1922 et 1955, l’artiste réalise des costumes, des décors, des panneaux muraux et des cartons de tapisseries pour l’Opéra de Paris ou encore le Conservatoire de musique et d’art dramatique. À partir de 1936, il enseigne à l’École des arts décoratifs, avant d’être nommé à l’École des Beaux-Arts en 1949.
Les peintures résolument modernes de Maurice Brianchon
Côté peinture, si Maurice Brianchon puise ses inspirations premières au sein des peintres classiques flamands et espagnols, il s’inscrit résolument dans l’art moderne. Au niveau du style, on y repère des influences aussi diverses que celles d’Édouard Manet, d’Édouard Vuillard ou encore de Pierre Bonnard.
À ses débuts, Maurice Brianchon s’intéresse au monde des arts vivants et réalise de nombreuses peintures avec des danseuses, des clowns ou encore des acrobates. Par les thèmes, Brianchon dresse le portrait d’un monde moderne, rappelant les oeuvres d’artistes tels que Degas ou Toulouse Lautrec. En poste à l’opéra, Brianchon documentera ensuite plus intimement la vie d’un théâtre.
Après la Seconde Guerre mondiale, Brianchon entame une seconde période picturale à l’issue de ses travaux pour le théâtre et l’opéra. Séjournant dans le Périgord, il s’intéresse à la nature, au quotidien, à l’intimité. Nourries d’influences nouvelles, ses toiles offrent des lignes plus nettes et des tons plus éclatants que sa première période, consacrée à l’intérieur et à l’artifice des cabarets, des théâtres et des opéras. De facture moderne, sa peinture d’après-guerre compte des thèmes plus classiques tels que des paysages, des natures mortes, des scènes d’intérieurs et des nus.
L’accueil critique de Maurice Brianchon
Les peintures modernes de Maurice Brianchon trouvent un succès immédiat dans les salons et auprès des galeristes et des institutions. En 1934, il représente la France à la Biennale de Venise et y expose six de ses tableaux. Il sera également l’invité privilégié du Président de la République Vincent Auriol et de sa femme pour des réceptions officielles ou privés.
Maurice Brianchon exposera à de nombreuses reprises en France, avant d’être consacré à l’international. À partir des années 1960, puis dans les années 1970, les peintures de l’artiste trouvent un public aux États-Unis, au Japon ou encore en Suisse.
En 2011, le Musée des Beaux-Arts de Gaillac rend un hommage posthume vibrant aux « peintres de la réalité poétique » qui englobe, aux côtés de Maurice Brianchon, les artistes Christian Caillard, Jules Cavaillès, Raymond Legueult, Roger Limouse, Roland Oudot, André Planson et Kostia Terechkovicth.
Faire estimer gratuitement une oeuvre de Maurice Brianchon
Artiste reconnu internationalement, Maurice Brianchon est très apprécié des collectionneurs. Sur le marché de l’art, on retrouve principalement des natures mortes, de scènes intimes, des paysages et des nus. Pour une peinture, les prix débutent autour de 300 euros pour une scène d’intérieur, et s’élèvent entre 1 000 et 5 000 euros pour les natures mortes et les paysages. Pour des peintures de la période 1950-1965, la fourchette de prix varie entre 10 000 et 15 000 euros, voire jusqu’à 20 000 euros pour des nus de cette période.
Les dessins et les lithographies de Maurice Brianchon sont également recherchés des collectionneurs. Il faudra compter entre 100 et 500 euros pour un dessin et 50 et 150 euros pour une lithographie. Les lots de lettres ou d’ouvrages de Maurice Brianchon remporteront des prix honorables également, entre 1000 et 3000 euros.
Comment faire estimer une œuvre de Maurice Brianchon
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(Illus.) Brianchon, Danseuses, Huile sur toile, 1939, 130,4 x 97 cm
