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Albert Duraz

Albert Duraz naît en 1926 en Savoie. Dès son enfance, il baigne dans un milieu artistique, grâce à sa sœur Marie-Antoinette, inscrite en 1929 aux Beaux-Arts de Lyon et fiancée au peintre Jean Bertholle. Le cheminement d’Albert Duraz est aussi marqué par la figure de son frère Jean, poète et membre du groupe artistique Témoignage, dirigé par Marcel Michaud. Du haut de ses dix ans, Duraz participe déjà à sa manière au mouvement : il présente, dans une exposition collective du groupe, ses productions d’enfant. Celles-ci montrent déjà son goût affirmé pour le dessin. 

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Au sein de Témoignage, Albert Duraz côtoie Etienne-Martin et François Stahly, tous deux sculpteurs. Le jeune garçon en tire une sensibilité à l’art en volume. Sa rencontre la plus marquante a lieu à ses douze ans. Jean lui présente alors Roger Kieffer, un mécanicien dentiste à la personnalité torturée, qui produit des bijoux sur son temps libre. Encouragé par son frère, Albert Duraz intègre l’année suivante l’École de bijouterie, où le dessinateur prolifique apprend à modeler le volume. S’ensuivent deux ans d’apprentissage dans une bijouterie, et l’obtention d’un C.A.P. en 1944. 

Un style unique et personnel, consacré par l’admiration de Jean Cocteau

Après une année passée à travailler en usine, Albert Duraz ressent le besoin de se tourner vers une production plus personnelle. Dès 1948, il s’installe à son compte à Lyon, rue Chevreul. Si les joailliers se moquent d’abord de celui qu’ils surnomment « le Picasso du bijou », les créations d’Albert Duraz gagnent peu à peu en succès. Dès 1949, il enchaîne les expositions, du musée de Saint-Étienne à celui d’Annecy, en passant par la galerie parisienne Folklore. Les bijoux d’Albert Duraz sont même présentés à l’étranger, au Centre français d’études de Milan, au Victoria and Albert Museum, et au Centre Saint-Louis de Rome. L’exposition de 1952 à la galerie M.A.I., tenue par Marcel Michaud, est sans doute la plus importante. Pour la première fois, des bijoux du créateur sont alors acquis par le Musée des Arts Décoratifs. Même Jean Cocteau fait part de son admiration pour l’artiste, dans un texte rédigé en 1959, où il compare Duraz aux grands orfèvres de la Renaissance. 

Albert Duraz ne cesse de dessiner et de produire dans son atelier lyonnais, jusqu’à son décès en 2004. À la fin de sa vie, il expérimente de nouvelles techniques et produit notamment des sculptures métalliques abstraites. Il réalise même, en collaboration avec un ébéniste, un imposant tabernacle aujourd’hui conservé au musée d’Arles.

Un « orfèvre poète » marqué par le romantisme noir

Si Albert Duraz travaille dans un premier temps le cuivre, l’argent devient dès 1952 son matériau de prédilection. Il tire de ce métal des pièces géométriques et ajourées, aux angles aigus ou aux lignes courbes organiques. Certains bijoux imitent des motifs animaliers (oiseaux, taureaux, hiboux, araignées…) mais toujours de manière très allusive. La monochromie froide du métal est parfois rehaussée de pierres semi-précieuses de couleur. Leur usage se limite alors à l’incrustation de petits cabochons d’onyx, de grenat ou de lapis-lazuli. Albert Duraz travaille tous types de bijoux, mais aime particulièrement les pièces volumineuses, tels les grands pectoraux articulés, présents dès les débuts de sa production. Ceux-ci lui offrent un important espace d’expression pour dévoiler sa personnalité.


Le joaillier s’inspire parfois de son enfance pour créer. Le motif récurrent du pied ailé de Lucifer est ainsi extrait de ses dessins de jeunesse. L’ampleur de ses créations a été qualifiée par l’artiste lui-même de « baroque », un style exubérant dont il s’est beaucoup imprégné durant son enfance savoyarde. La littérature compte aussi parmi les influences majeures du joaillier, lecteur assidu de Milton, Walter Scott ou Edgar Allan Poe. Un goût pour l’étrange, le mystérieux, le fantastique et le romantisme noir transparaît dans ses créations. Certaines font même explicitement référence à des textes, tel un pectoral s’inspirant du roman gothique d’Horace Walpole Le Château d’Otrante. Les bijoux d’Albert Duraz en deviennent presque narratifs, comme le prouvent les noms que leur attribuait l’artiste : La Vénitienne, La Prisonnière de l’Escorial ou Le pied de Lucifer. Alors conservateur du musée d’Arles, Jean-Maurice Rouquette le qualifiait même de « poète orfèvre ». Cet attrait pour la littérature est consacré par l’utilisation de bijoux d’Albert Duraz au théâtre. Roger Planchon utilise ainsi certaines de ses créations en 1951, pour une mise en scène de La Nuit des rois de William Shakespeare. Cette collaboration se poursuit avec Marcel Maréchal, pour ses pièces Tamerlan et Le Cavalier seul.

Quelle place Albert Duraz occupe-t-il sur le marché de l’art ?

Albert Duraz est resté, de son vivant, un artiste discret. Après 2004, sa mémoire a été entretenue grâce à ses donations aux musées d’Arles, Lyon et Chambéry. Une partie de ses productions est également visible dans la galerie des bijoux du Musée des Arts Décoratifs. L’artiste se fait au contraire très rare sur le marché de l’art. Une de ses dernières créations vendues est un pendentif Soleil en argent et onyx, estimé à 5 000 euros en 2015. Albert Duraz accordait aussi beaucoup d’importance à l’élaboration dessinée de ses bijoux, et il est parfois possible d’acheter des esquisses originales de l’artiste. Un lot de quatre projets de bijoux signés s’est ainsi vendu 95 euros en 2021.

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