Estimation et cote famille Fouquet

Pendant plus d’un siècle la famille Fouquet a régné sur le monde de la joaillerie parisienne, montrant les évolutions de la mode durant l’une des périodes les plus mouvementées à cet égard. Leur histoire commence avec Alphonse Fouquet (1828-1911) qui, sous Napoléon III, crée sa maison de joaillerie et devient vite un incontournable de la joaillerie parisienne. Son fils Georges (1862 – 1957) reprend la maison en 1895, jusqu’à sa liquidation en 1936. Cependant, son fils Jean (1899 – 1984) relance l’activité familiale quelques années après.

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Alphonse Fouquet

Alphonse Fouquet (1828 – 1911) débute véritablement sa carrière dans les années 1850 mais n’expose sous son nom à l’Exposition universelle qu’en 1878, moment où il obtient une médaille d’or. Il exerce la profession de bijoutier joaillier pendant près de quarante ans, pendant lesquels il gravit tous les échelons, de simple apprenti jusqu’à devenir l’un des dix meilleurs joailliers parisiens. 

Il débute donc en 1839 en tant qu’apprenti puis ouvrier dans l’atelier d’Henri Meusnier, puis dans divers autres, avant d’entrer en 1847 chez Pinard, qui l’engage pour concevoir et fabriquer de la bijouterie fantaisie. Il travaille ensuite chez Savard puis chez Dobbée Frères où il crée des bijoux selon ses propres dessins, puis chez Charles Murat. Il entre chez Rouvenat en 1855, produisant pour lui diverses pièces, dont une est présentée à l’Exposition universelle qui se déroule la même année. En 1860, il s’associe avec Eugène Deshayes qui lui apporte ses connaissances commerciales ainsi que son aide financière. Ils s’installent à leur compte, avant de se séparer assez vite.

Poursuivant son activité, Alphonse Fouquet emploie une trentaine d’ouvriers pour fabriquer ses bijoux « fantaisie » ornés d’améthystes, de grenats, de topazes, de lapis-lazuli, de turquoises, sur lesquels il dessine lui-même les motifs à graver. Il produit également des pièces dans le genre filigrane dit Campana, des montures de camées, des miniatures et des bijoux avec des émaux peints. Il s’inspire par la suite des garnitures de dentelle dont il s’applique à reproduire les formes en joaillerie, qu’il rehausse de diamants. Cependant, il ne se limite pas au « style dentelle » et produit des pièces inspirées de la Renaissance ou de l’art égyptien. Il crée alors des pièces de joaillerie originales où il rehausse de diamants et autres pierres précieuses des animaux fantastiques tels que des chimères, des sphinx et des griffons. Pour Alphonse Fouquet, le plus important est la « silhouette », et il préfère que les composants ajoutés tels que des pierres précieuses soient petits, de crainte que de gros éléments n’altèrent le dessin et la forme du bijou. 

Il participe en 1885 à l’Exposition d’Anvers, où il remporte le diplôme d’honneur ainsi qu’une médaille d’or. En 1888, Alphonse est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il obtient également une médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris de 1889, dernière manifestation importante à laquelle il participe, avant de prendre son fils Georges comme associé dès 1891, puis de prendre définitivement sa retraite en 1895.

Georges Fouquet

Après avoir maintenu pendant un temps assez court la direction que son père avait donnée à la maison, Georges Fouquet (1862-1957) s’est illustré dans le bijou Art nouveau, suivant la mode de son temps. Inspiré par la nature, il crée des pièces en mêlant les matériaux précieux et non précieux, l’opaque et le translucide, la joaillerie et la bijouterie. Tout cela dans le but d’élargir sa palette et d’imiter la nature au point de donner une impression de vrai. Il participe, entre autres, aux deux grandes Expositions de 1900 et 1925, et y apparaît à chaque fois comme un joaillier résolument moderne qui a su s’adapter aux changements de mode et a indéniablement contribué à l’évolution du bijou moderne qui s’est opérée autour de 1900. 

Il aime créer des  bijoux et des parures de robe telles que des plaques de corsage, des agrafes de boléro, des épaulières, de grands ornements de cou, ou encore des attaches de robes. Pour Fouquet, le bijou est indissociable du vêtement, et est fait pour être vu de loin, être l’élément d’une tenue que l’on remarque au premier coup d’œil. 

En 1895, il crée l’un des premiers bijoux Art nouveau conçus à Paris : une broche tirée d’une affiche de l’artiste tchèque, Alfons Mucha. Il demande d’ailleurs à ce dernier de lui dessiner des bijoux, ce qui conduit à la création de l’un des chefs-d’œuvre de la joaillerie Art nouveau : le bracelet-bague serpent de Sarah Bernhardt. Il s’agit d’un bracelet articulé en forme de serpent enroulé relié à une bague par une chaîne, le tout constitué d’or, d’opales et de rubis. Georges Fouquet demande également à Mucha de penser et de décorer pour lui une nouvelle boutique, qui deviendra un  temple du bijou Art nouveau. 

La nature tient une place centrale dans ses créations. Pour ses broches et pendentifs, Georges Fouquet s’inspire souvent de fleurs assez simples telles que des bleuets, des pissenlits, ou des chardons qu’il enserre fréquemment dans une structure de brillants. Pour ses agrafes de corsages, il se tourne plutôt vers des oiseaux et s’inspire des insectes pour ses « colliers de chien ​​», et n’exclut pas non plus le monde marin de ses compositions. Ses bijoux sont principalement réalisés en or afin de mettre les couleurs des autres matériaux en valeur, et il réserve le platine à la monture des pierres. Il emploie des pierres précieuses et fines, dont beaucoup d’opales, des perles baroques, mais aussi l’émail, et en particulier l’émail plique-à-jour. À l’inverse de son père, Georges Fouquet n’hésite pas à utiliser dans ses pièces des pierres de grandes dimensions, en particulier à partir des années 1920 où, suivant les évolutions de la mode de l’époque, ses compositions font davantage appel à la géométrie qu’aux formes inspirées de la nature, dans un style Art Déco. Quelques-unes de ses œuvres du début des années 1930 s’inspirent quant à elles des masques africains.

Jean Fouquet

Après des études littéraires, Jean Fouquet (1899 – 1984) commence à travailler pour son père dès 1919, durant cette période de l’entre-deux-guerres où, à Paris, toutes les fantaisies et expérimentations créatives sont permises tandis que l’Art nouveau est laissé de côté. Jean participe avec son père à l’Exposition de 1925, et c’est à partir de là que l’on commence à remarquer son travail, qui se distingue du style de la maison familiale, bien qu’il expose avec elle jusqu’à la fin de la maison, à l’exposition de 1937. Dès 1929, il fait partie de l’Union des Artistes Modernes. 

Au sein de la maison Fouquet, Jean s’illustre dès la fin des années 1920 en créant des formes nouvelles, plus simples, pour les bracelets, colliers et bagues. Les bijoux, de grandes dimensions, sont alors réalisés en or gros plutôt qu’en platine, avec des matériaux moins nobles mais davantage dans l’air du temps, telles que l’acier chromé ou encore la laque au détriment de l’émail. Après la mode des bijoux géométriques vient celle des bijoux aux lignes galbées. Il ajoure la monture des bagues, ou encore compose ses bijoux de fils ronds formant des sortes de boucles qu’il agrémente de pierres. Dans les années 1950, il remet l’émail au goût du jour en réalisant des pièces en émail translucide. Il remporte un diplôme d’honneur et une médaille d’or lors de l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958. 

Pour Jean Fouquet, les bijoux se doivent de remplir la double mission de constituer des œuvres d’art et de répondre aux mêmes besoins que les articles industriels. Aussi, il n’hésite pas à présenter de simples bijoux en argent à côté de ses pièces de joaillerie. Il produit également des petits objets d’orfèvrerie tels que des boîtes, des étuis à cigarettes, ou des pendules.

Combien vaut un bijou Fouquet ?

Durant le siècle où la famille Fouquet a tenu une place importante dans la joaillerie parisienne, un nombre considérable de pièces sont sorties de leurs ateliers. Si certaines ont été perdues ou détruites et que d’autres se trouvent dans des musées, il en reste encore un nombre important en circulation sur le marché. Les bijoux de la dynastie Fouquet, qu’ils aient été produits par Alphonse, Georges ou Jean, continuent d’émerveiller les collectionneurs du monde entier, montrant à quel point le nom des Fouquet a marqué l’histoire de la joaillerie et de la bijouterie. 

Par exemple, en 2022, une broche d’Alphonse Fouquet en or jaune figurant un singe chevauchant une chimère a été adjugée 6 300 euros. En 2001, un important collier signé Georges Fouquet dont le motif central est composé de deux algues en émail plique-à-jour parsemé de petits diamants et de deux aigues-marines retenant par des tiges en diamants trois graines en culot serties de bandes de diamants et grenats, avec le tour de cou en émail serti d’opales et de diamants alternés, daté vers 1905, a été adjugé 207 982,90 euros. Enfin, en 2022, un collier signé Jean Fouquet daté de 1957, composé d’une turquoise matrix en cabochon oval de laquelle part un tour de cou en or jaune divisé en quatre branches qui se réunissent en une jusqu’au fermoir fait d’une autre turquoise matrix, cette fois de forme rectangulaire, a été adjugé 17 640 euros.

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