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Estimation et cote de l'artiste Eugène Fontenay
Né en 1824, Eugène Fontenay a traversé un siècle teinté d’histoire, marqué par les découvertes archéologiques et le développement des musées. Il a su s’en inspirer afin de créer des bijoux qui reflètent la curiosité de son temps.
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Des clients illustres sur plusieurs continents
Le travail des pierres et des métaux était déjà ancré dans la famille de l’artiste : Eugène Fontenay a grandi entouré de son père et de son grand-père qui ont exercé, avant lui, la profession d’orfèvre. Le jeune homme devient apprenti chez Edouard Marchand, un joaillier en quête d’innovation, inventeur par exemple du bracelet à ressort, ce qui éveille chez Fontenay une véritable curiosité.
Il se forme également en travaillant pour Dutreih, qui lui apprend la technique de l’émail sur or fin, à laquelle il a beaucoup recours durant sa carrière. Le joaillier s’installe dès 1847 au 2, rue Favart et y travaille seul. La production d’Eugène Fontenay, très importante, n’a cependant pas toujours été clairement identifiable par un poinçon, l’artiste ayant réalisé des travaux pour d’autres maisons, telles Boucheron.
Le joaillier doit rapidement satisfaire une clientèle remarquable. La reine Marie II de Portugal lui commande par exemple en 1852 un éventail de style néo-Renaissance, tandis que l’impératrice Eugénie fait exécuter dans les ateliers Fontenay un diadème à neuf fleurons, serti de diamants et d’émeraudes. Eugène Fontenay compte de prestigieux commanditaires sur d’autres continents, tels le roi de Siam, le Shah de Perse, ou certains maharajas indiens. Certaines de ses pièces sont aussi présentées aux expositions universelles dès 1867, et il devient même membre du jury de l’exposition en 1878.
Homme aux multiples talents, Fontenay est également peintre, graveur et dessinateur. Il est aussi l’auteur de l’ouvrage Les Bijoux anciens et modernes, publié en 1887, dont il commence la rédaction après avoir cédé son fonds de commerce à un proche collaborateur. L’élaboration de ce livre est pour lui l’occasion de traverser l’Europe pour parcourir les collections de bijoux les plus prestigieuses. L’ouvrage révèle son amour de tous les bijoux, en particulier les pièces antiques, qui n’ont cessé de l’inspirer tout au long de sa carrière.
Des bijoux marqués par l’Antiquité et la Renaissance…
Les créations d’Eugène Fontenay sont marquées par un goût historiciste porté vers la Renaissance, et un désir d’imiter les bijoux antiques. Le joaillier est par exemple très influencé par la collection Campana, achetée en 1861 par Napoléon III, et exposée au Palais de l’Industrie puis au musée du Louvre. Il y découvre les bijoux gréco-romains et leurs ornements, tels le filigrane et les perles, qu’il se met à utiliser abondamment dans ses propres créations. Fontenay affectionne aussi le graineti, une imitation des boules d’or microscopiques dont les Étrusques ornaient leurs bijoux.
La réutilisation de ces techniques antiques ne lui est cependant pas propre. De nombreux joailliers se fascinent dès 1850 pour la Grèce ou l’Égypte suite au développement des fouilles archéologiques ou au percement du canal de Suez. La maison Castellani, qui a restauré les bijoux de la collection Campana, est ainsi très admirée par Fontenay pour ses bijoux historicistes. Un bijou fréquemment produit par la maison Fontenay est le collier, souvent ornés de pampilles en gouttes et de perles à volutes. Le joaillier crée des effets de polychromie variés, en utilisant le corail, ou le lapis-lazuli très fréquent dans la bijouterie égyptienne. L’apparition du jade dans la production d’Eugène Fontenay est aussi à souligner, et coïncide avec les expéditions françaises en Chine, menées dès 1858.
…Mais une adaptation à une clientèle variée
Fontenay diversifie sa production pour satisfaire d’importants commanditaires asiatiques ou africains, pour lesquels il réalise des boîtes à bétel ou des équipements de cavalerie en métal précieux incrusté de gemmes. Une de ses créations les plus techniques a été produite dans ce contexte. Il s’agit d’un service de table de 42 couverts en or, réalisé pour le vice-roi d’Égypte, tous incrustés de brillants et peints d’émaux.
Il faut enfin évoquer les émaux ornant les bijoux d’Eugène Fontenay, lesquels représentent des scènes bachiques ou allégoriques parfois même inspirées des fresques retrouvées à Pompéi. Ces émaux décorent autant le médaillon d’un collier que l’étui d’un bijou. Ces décors sont le plus souvent réalisés par son collaborateur, Eugène Richet. Ces pièces rappellent, par leur technique et leur iconographie, le style néo-Renaissance, et montrent l’intérêt d’Eugène Fontenay pour l’histoire.
Combien vaut un bijou d’Eugène Fontenay ?
Certaines pièces réalisées par le joaillier sont conservées dans des collections publiques : un brûle-parfum présenté à l’exposition de 1878, chef-d’œuvre de sa carrière, se trouve ainsi au musée d’Orsay. La donation du joaillier et grand collectionneur Henri Vever a aussi permis au musée des Arts Décoratifs de conserver quelques pièces d’Eugène Fontenay. On trouve également de nombreux bijoux sur le marché de l’art : les colliers d’or à pampilles, ornés dans un style étrusque ou grec, sont les pièces les plus fréquentes. Un des plus beaux ensembles récemment passé en vente est sans doute une parure entière, ornée de pampilles d’or et de rubis. Comprenant des boucles d’oreille, un collier et deux éléments de peigne, l’ensemble a été adjugé 11 000 euros en 2020.
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