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Estimation et cote Froment-Meurice
Le savoir-faire de l’orfèvrerie et de la joaillerie se transmet de père en fils chez les Froment-Meurice. En effet, tout commence avec l’orfèvre François Froment (1773-1803) dont la veuve épouse l’orfèvre Pierre Meurice (1781-1857) qui reprend avec succès l’atelier familial avant de le transmettre à son beau-fils. Ce dernier, François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855) fait prospérer la dynastie familiale en devenant à son tour orfèvre-joaillier. Son fils, Émile Froment-Meurice (1837-1913), suit lui aussi la même voie et garde la maison en activité jusqu’en 1907.
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François-Désiré Froment-Meurice, orfèvre et joaillier romantique
François-Désiré Froment-Meurice est, aujourd’hui encore, considéré comme l’un des plus grands joailliers romantiques, spécialisé dans le bijou de style médiéval et néo-renaissance. Sa double formation, d’abord par son beau-père en orfèvrerie, puis à la sculpture et au dessin dans l’atelier de Girodet est un véritable atout dans son travail et contribue à son indéniable succès.
Lors de l’Exposition universelle de 1844, François-Désiré Froment-Meurice connaît un véritable triomphe avec sa collection de « châtelaines gothiques » et de « bracelets et d’épingles Jeanne d’Arc » pour laquelle il reçoit une médaille d’or. Il s’inspire pour ses pièces de la littérature, de l’architecture, du costume et de la sculpture du Moyen Âge, reproduisant par exemple des épisodes de la vie du roi Louis IX séparés par une architecture gothique sur un bracelet. Ses bijoux font l’effet de tableaux miniatures en trois dimensions.
Pour satisfaire à la demande et s’adapter aux moyens de ses clientes, qui n’étaient pas toujours élevés, François-Désiré Froment-Meurice crée des séries de bijoux ayant le même motif principal bien qu’ils soient différents, en ce qu’ils étaient plus ou moins agrémentés de métaux précieux et de pierreries de différente couleurs, ainsi que d’émaux limousins peints. Dans ses œuvres, qu’il s’agisse de bijouterie, de joaillerie ou d’orfèvrerie, Froment-Meurice s’illustre en particulier dans les techniques du nielle et du repoussé.
Il a collaboré avec beaucoup de grands artistes de son époque, qu’ils soient orfèvres, émailleurs, dessinateurs, peintres, graveurs, ciseleurs ou sculpteurs, parmi lesquels Klagmann, Delaroche, ou encore Ingres. Il a également inspiré beaucoup d’auteurs tels que Balzac ou encore Théophile Gautier, qui le citaient souvent dans leurs écrits, le voyant comme la quintessence de l’artiste romantique, offrant au passage au joaillier de la publicité gratuite. Victor Hugo ira même jusqu’à le comparer à Benvenuto Cellini, un orfèvre du XVIème siècle particulièrement renommé pour la finesse de son travail, et le comte Rambuteau rétablit à son profit le titre d’Orfèvre-Joailler de la ville de Paris en 1828. Quelques mois après sa mort, lors de l’Exposition universelle parisienne de 1855, ses contemporains lui ont décerné la médaille d’honneur du jury.
Émile Froment-Meurice, digne héritier de la dynastie familiale
Émile Froment-Meurice reprend l’atelier familial au décès de son père, en 1859, devenant à son tour orfèvre et joaillier. Il s’associe alors à deux anciens collaborateurs de ce dernier : Louis et Philibert Audouard. Comme son père, Émile est l’Orfèvre-joaillier de la ville de Paris, même s’il produit également des pièces pour certains grands noms tels que Napoléon III ou encore le duc d’Aumale. Suivant les traces de son père, il connaît un immense succès lors de sa première participation à l’Exposition universelle de 1867, à l’occasion de laquelle il reçoit une médaille d’or. Émile Froment-Meurice devient dès lors l’un des orfèvres et joailliers les plus importants du Second Empire.
Le style des œuvres d’Émile Froment-Meurice est indéniablement inspiré de celui de son père, allant même parfois jusqu’à reprendre les dessins de ce dernier. Ainsi, il produit des pièces romantiques, inspirées par la Renaissance, le Moyen-Âge et l’Égypte antique.
Malheureusement, quand Émile Froment-Meurice se retire, aucun de ses fils ne prend sa succession. La maison est reprise par Georges Auger, expliquant ainsi que des pièces marquées Auger-Froment-Meurice voient le jour dans les années qui suivent.
Combien vaut un bijou Froment-Meurice ?
Malheureusement, à la fin du XIXe siècle, pour des raisons de changement de goût, de nombreux bijoux de la maison Froment-Meurice ont été démontés, fondus, transformés, voire détruits. D’autres en revanche sont conservés dans des musées, dans la continuité de la volonté de l’orfèvre-joaillier François-Désiré Froment-Meurice, qui aspirait à rendre les arts accessibles à tous.
Cependant, beaucoup d’autres pièces Froment-Meurice circulent encore sur le marché. À titre d’exemple, en 2008 une broche Belle Époque, formée de feuillages ajourés en volutes et de palmettes en or et platine, ornées de petits diamants de taille ancienne et taillés en roses, retenant en pampille un diamant en forme de poire, mesurant 7,5 cm de hauteur et datée vers 1900, a été adjugée 8 750 euros. La même année, autre broche, constituée d’un camée ancien en agate sculptée représentant une figure grecque, entourée d’émail blanc et rouge et d’un feuillage d’or, réhaussée aux points cardinaux d’un diamant et d’un détail en émail blanc chantourné, suspendant des gouttes de perles, montée en or, datée vers 1870 et signée a été adjugée 10 594 euros.
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