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Estimation et cote de l'artiste Georges le Saché
Georges le Saché a produit en quantité des bijoux et petits accessoires, mais il est le plus souvent resté anonyme, répondant dans l’ombre aux commandes de ses célèbres clients. Sa production est particulièrement difficile à appréhender et à identifier. La grande qualité technique de ses pièces est cependant certaine. Elle est prouvée par ses collaborations avec Boucheron ou Tiffany & Co, qui le choisissent comme sous-traitant.
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Un joaillier à la formation riche
Né en 1849, Georges le Saché grandit dans une famille férue d’activités artistiques : son grand-père est graveur en médailles et son père, graveur en taille-douce. Sa mère, quant à elle, possède une bijouterie au Palais-Royal. Georges Le Saché montre rapidement une appétence pour la peinture, mais ses parents craignent l’instabilité d’une carrière artistique pour leur fils. Malgré son passage dans plusieurs ateliers de peintre, dont celui de William-Adolphe Bouguereau, sa famille lui refuse l’entrée aux Beaux-Arts en 1866. Le Saché est finalement envoyé en Allemagne. Là-bas, il devient dessinateur dans la maison de bijouterie de Friedman (où Fabergé s’était notamment entraîné quelques années auparavant). Georges le Saché voyage ensuite à Londres pour compléter sa formation. Il rentre à Paris en 1872, et intègre la maison Lucien Falize, où il devient dessinateur de bijoux. Cette expérience contribue grandement à sa formation artistique
Après cinq ans passés auprès de Falize, Le Saché épouse la fille du joaillier Baucheron, et s’associe à Baucheron et Guillain dans le cadre d’une maison commune. Les trois joailliers travaillent beaucoup pour Boucheron, une grande maison qui expose leurs pièces dans des foires, en France comme à l’étranger. Cette visibilité internationale permet à Le Saché de décrocher également des contrats avec Tiffany & Co. Après la dissolution de la société Boucheron et Guillain, Le Saché continue à travailler de son côté, comme l’atteste le poinçon qu’il dépose en 1885.
Georges le Saché : un anonyme au style identifiable
Difficiles à appréhender en raison de l’anonymat de leur auteur, les pièces de Georges Le Saché peuvent cependant être reconnaissables. Le joaillier s’est ainsi spécialisé dans les petites sculptures en ivoire et or, souvent émaillées par petites touches de rouge et de vert, dans un style évoquant certains jades moghols incrustés. Cette production se centre sur des bibelots tels des allume-cigares, des tabatières, des bouteilles de parfum ou des paires de jumelles, dans un style historiciste et éclectique très affirmé.
Certaines pièces présentent ainsi un vocabulaire stylistique néo-Renaissance (motifs floraux, rinceaux végétaux, profils numismatiques, sphinges, chimères, mascarons…). De petits coffrets imitant des châsses à décors de trilobes (motifs tréflés) s’avèrent davantage néo-médiévaux. Certaines pièces au décor végétal et souple évoquent un revival du XVIIIe siècle. Une vraie recherche technique est également présente dans la maîtrise des gemmes serties (saphirs, rubis) ou de l’émail champlevé, c’est-à-dire coulé dans des alvéoles de métal creusées. Le matériau de prédilection de Georges le Saché reste l’ivoire, utilisé dans quasiment chacune de ses pièces.
Un artiste tourné vers l’Art Nouveau
Le joaillier garde d’ailleurs le goût pour ce matériau à l’aube du XXème siècle, alors qu’il se tourne vers un style plus proche de l’Art nouveau français. Une petite broche de Georges le Saché nommée « Modestie », présentée au musée de la joaillerie de Pforzheim, expose comment l’artiste utilise désormais tous les codes de ce style : la ligne courbe et végétale, les corps féminins élégants et leurs cheveux souples définissent les lignes de ses bijoux. Georges le Saché réalise en parallèle, notamment pour Boucheron, des pièces en platine incrustées de diamants. Le joaillier sait plier sa technique aux évolutions des modes : il réalise ainsi en 1920, au crépuscule de sa carrière, des boîtes en ivoire émaillé, mais cette fois dans le style Art Déco géométrique et stylisé alors émergent.
Quelle est la cote de Georges le Saché ?
Bien que l’anonymat de certaines pièces rende les attributions à Georges le Saché parfois difficiles, des bijoux et des objets produits avec certitude par le joaillier ont été mis en vente ces dernières années. Une paire de petites jumelles de théâtre typique du style Le Saché, en ivoire orné d’or et d’émaux, a ainsi été adjugée l’équivalent de 8 400 euros en 2011. Une petite boîte en ivoire sculpté ornée de cabochons de saphirs, similaire aux modèles que Le Saché réalisait pour Tiffany & Co, a trouvé preneur pour 8 800 euros en 2012. La pièce la plus impressionnante récemment mise aux enchères a probablement été la « Fée aux glycines », nom inscrit sur le coffret en cuir d’un pendentif porteur du poinçon de Le Saché. Le bijou, taillé dans l’ivoire, figure une nymphe Art nouveau aux longs cheveux souples, entourée de fleurs émaillées, comme Le Saché a su en réaliser au tournant de sa carrière, vers 1900. Cette pièce a été vendue en 2020 pour un prix révélateur de sa rareté : 290 000 euros.
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