Estimation et cote de l'artiste Jules Wiese

Jules Wiese est né en 1818, à Berlin, où il se forme au métier d’orfèvre et de bijoutier auprès du fournisseur du roi de Prusse, Johann George Hossauer, à partir de 1834, à seulement seize ans. Il s’installe à Paris en 1839, où il commence à travailler chez l’orfèvre-bijoutier spécialisé dans le travail de l’argent, Jean-Valentin Morel. Il rejoint ensuite l’atelier du célèbre orfèvre et joaillier François-Désiré Froment-Meurice, d’abord en tant qu’ouvrier puis comme contremaître. 

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Dès 1844, il crée son propre atelier avec vingt-cinq ouvriers sous ses ordres. Il produit alors d’abord exclusivement des pièces pour son ancien employeur, François-Désiré Froment-Meurice, et ce jusqu’en 1855. Cette année-là  il reçoit la médaille de “première classe” en orfèvrerie, bijouterie et joaillerie, à l’Exposition universelle de Paris, où il présentait pour la première fois des œuvres uniquement sous son nom. À la mort de Froment-Meurice, il reprend la tête de l’atelier pendant dix ans, jusqu’en 1865 où il le laisse au fils de celui-ci, Émile, devenu majeur. Jules Wiese connaît un immense succès à l’Exposition universelle de Londres en 1862 et est depuis lors reconnu comme un des ciseleurs les plus habiles de son temps. 

Jules Wiese, bijoutier romantique

À l’instar de la maison Froment-Meurice, Jules Wiese s’illustre dans le bijou romantique, inspiré de l’esthétique du Moyen Âge (néo-gothique notamment), de la Renaissance mais aussi des mondes celtiques et scandinaves. Également orfèvre, Wiese réalise aussi des objets tels que des épées décoratives, des couteaux, des miroirs ou encore des gobelets. 

Il sculpte la plupart du temps des bijoux en or – sa matière de prédilection étant l’or 22 carats – ou en argent, qu’il habille souvent d’émail ou de pierres précieuses et fines pour lesquelles il utilise des méthodes de sertissage anciennes. Il applique souvent de l’oxyde de mercure sur ses bijoux en argent afin d’en accentuer l’aspect « vieilli ». De même, il lui arrive d’ajouter du rouge de bijoutier sur les pièces en or afin de donner l’impression d’avoir été récemment déterrées. Dans l’esprit du romantisme, ses sources d’inspiration étaient multiples, allant des mythes et légendes, telles que la légende arthurienne arthurienne, à l’architecture gothique. Il est intéressant de noter que l’entrée de la collection du marquis Campana au Louvre lui a inspiré des bijoux dans l’esthétique de l’Antiquité. Ces derniers étaient la plupart du temps faits d’or fin et ornés de cabochons et de perles. En 1867, cette production lui apporte une médaille de bronze lors de l’Exposition universelle de Paris. 

Les récompenses qu’il obtient lui valent de nombreuses commandes. Parmi les pièces créées par Jules Wiese, on compte un certain nombre de bracelets portant des camées insérés dans des médaillons et entourés de végétaux formant souvent des arabesques ou des rinceaux. 

Jules Wiese, bien que luthérien et membre du Consistoire supérieur, réalise également des pièces pour l’Église catholique, ainsi que pour d’importantes personnalités publiques de son temps. Il a notamment présidé à l’exécution du reliquaire du Talisman de Charlemagne pour le compte de l’empereur Napoléon III en 1855, ainsi qu’à celle de l’épée du Maréchal Mac-Mahon en 1860.

La perpétuation de l’héritage familial

Jules Wiese se retire au profit de son fils, Louis Wiese (1852-1923), à partir de 1880, soit dix ans avant qu’il ne décède, en 1890. Louis Wiese maintiendra l’atelier de son père en activité jusqu’à son décès en 1923. Ainsi, Louis Wiese perpétue l’héritage familial et, s’il continue à produire des bijoux dans la continuité du style de son père, il parvient aussi à introduire son goût personnel dans ses œuvres. Il était, selon le célèbre joaillier Vever, « un artiste exceptionnellement modeste et vraiment talentueux », ayant su perpétuer la qualité et l’originalité de la maison créée par son père. 

Combien vaut un bijou de Jules Wiese ?

Aujourd’hui encore, la maison Wiese est emblématique et certaines pièces produites par Jules Wiese se trouvent dans des musées, tels que le musée d’Orsay, le Petit Palais ou encore le British Museum. Ses œuvres continuent d’intéresser les collectionneurs du monde entier et le marché de l’art. Malheureusement, certaines pièces, signées de la main de Jules ou de Louis, ont été lourdement transformées voire détruites, faisant ainsi de celles ayant survécu des bijoux rares et recherchés. D’ailleurs, les bijoux de la maison Wiese qui subsistent sont pour la plupart postérieurs à 1890.

Par exemple, en 2009, un collier en or et argent, composé de médaillons rectangulaires à fond émaillé bleu, décorés d’un motif floral ajouré en or, portant en leur centre quatre perles ponctuées d’un petit diamant  taille ancienne, avec un rang de quatre chaînes en maille forçat reliant les médaillons, daté vers 1840 et poinçonné du maître, a été adjugé 5 000 euros. En 2012, un bracelet souple en or jaune signé WIESE, composé de de motifs ronds ajourés de fines volutes symétriques, chacun relié par deux anneaux en maille jaseron, a été adjugé 3 400 euros.  Enfin, en 2021, un pendentif néogothique en forme de croix en or jaune, orné de cabochons de saphir, d’émeraude, de citrine et d’améthyste, daté de la fin du XIXème siècle et signé du nom du maître, a été adjugé 65 290 euros.

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