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Estimation et cote Paul Liénard
Paul Liénard ne doit pas être confondu avec le sculpteur du même nom, né en 1849. Le joaillier, lui, naît bien plus tard en 1880. Il remporte dès 1901 ses premiers concours de dessin de bijoux. Son activité de joaillier est attestée en 1905, date à laquelle il fait enregistrer son poinçon. Il est alors installé dans sa boutique du 7, rue Joubert à Paris, avant de déménager en 1906 au 49, rue Cambon.
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Le joaillier de la ligne courbe végétale
Apprenant son métier de joaillier vers 1900, Paul Liénard reçoit une formation extrêmement tournée vers l’Art Nouveau français. Il est l’élève d’Eugène Grasset, grand maître de ce style, auteur d’une abondante production dans le domaine des arts appliqués, dont la célèbre Semeuse, emblème de Larousse. Paul Liénard se forme également à l’École des Arts Décoratifs, où il se perfectionne dans le domaine du bijou.
Dès les débuts de son activité, en 1905, Liénard est très remarqué par la critique pour ses créations, dont le style Art nouveau est en accord avec sa formation et la mode du moment. Ses pièces traduisent un goût pour la nature et la ligne courbe végétale. Le joaillier expose une première fois en 1906 au Salon des Artistes décorateurs, puis de 1907 à 1910 au Salon de la Société des artistes français. Paul Liénard dessine également des bijoux pour le compte d’autres orfèvres, notamment la maison Bolin à Moscou. L’année 1910 coïncide aussi avec le déménagement de sa boutique au 18, rue du Faubourg Saint-Honoré. Si l’on perd par la suite la trace du joaillier, l’échoppe de Paul Liénard a cependant connu une certaine notoriété. Parmi les illustres personnalités pour lesquelles il a produit des bijoux, on trouve par exemple la célèbre espionne Mata Hari.
Reconnaître les créations Art nouveau de Paul Liénard
L’inclinaison stylistique de Liénard envers l’Art nouveau se traduit par des représentations de la nature et un travail poussé sur les formes végétales. Le joaillier apprécie en particulier les insectes (cigales ou libellules), un thème récurrent chez les joailliers de l’Art Nouveau français, tel René Lalique. Techniquement, les créations de Paul Liénard vont se distinguer de celles de ses contemporains par l’emploi de l’émail cloisonné à jour sur or, aussi connu sous le nom de plique-à-jour. Datant du XVème siècle, cette technique est remise au goût du jour par le verrier André-Fernand Thesmar avant d’être adaptée à la joaillerie par René Lalique. Elle consiste à séparer les couches d’émail translucide par de fines cloisons d’or, et permet au joaillier de traduire les couleurs les plus vibrantes des insectes, en laissant habilement passer la lumière à travers les émaux. L’effet rendu est ainsi proche de celui d’un vitrail. Une broche orchidée en diamants et pierres de lune, récemment passée en vente aux enchères, montre la finesse des nuances d’émail à jour maîtrisées par Paul Liénard.
Le plique-à-jour permet un grand jeu de lumière, tout comme la corne, très utilisée dans la joaillerie Art nouveau, et dont Liénard fait grand usage. Une de ses plus belles pièces réalisée dans ce matériau est probablement une tiare à décors de fleurs de pommier, rehaussée de pistils de diamants et de perles baroques. L’usage des diamants ou de gemmes tels que la pierre de lune (parfois sculptées en camée) permet aussi à Liénard de faire jouer ses pièces avec la lumière et est assez fréquent dans ses créations. De même, le joaillier affectionne les grappes retombantes de perles rondes qui lui servent à imiter des rangées de boutons de fleurs, et les perles baroques aux formes surprenantes (perles « dents de chien », ou perles Mabé, plates sur une face). Ces ornements reproduisent les courbes végétales et leur asymétrie organique, dans un esprit japonisant qui a intensément nourri l’Art nouveau.
Parallèlement à cette orientation stylistique majeure, Liénard a également créé vers 1907 des bijoux de style assyrien ou égyptien, qui s’ornent de l’oeil oudjat, de fleurs de lotus, d’ailes de faucon déployées ou de scarabées stylisés. Ces pièces portent déjà en germe des motifs stylisés et géométriques caractéristiques de l’Art déco, qui s’épanouit vers 1910 dans la production de Paul Liénard.
Quelle est la cote de Paul Liénard ?
Le collier-broche orné d’un pendentif en forme de cigale est probablement la pièce la plus importante de ce joaillier passée récemment en vente. Ornée d’émaux colorés, de citrines et d’éclats de diamants, le bijou était estimé en 2021 entre 12 000 et 15 000 euros. Liénard a cependant aussi été l’auteur de pièces d’argenterie plus simples telles des plats, à la cote aujourd’hui plus modeste. Un légumier en argent marqué de son poinçon s’est ainsi vendu 400 euros en 2013. Mais des pièces aux qualités esthétiques exceptionnelles se retrouvent également sur le marché de l’art. Un peigne en corne et or, orné de rangées de perles marines, s’est ainsi vendu 62 000 euros en 2006, bien loin de son estimation initiale à 5 000 ou 8 000 euros.
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