Estimation et cote de l'artiste Simon Petiteau

Simon Petiteau naît sous l’Ancien Régime, en 1782, mais c’est au XIXème siècle que sa maison est fondée. L’activité de Petiteau en tant que joaillier est déjà attestée sous la Restauration (1815-1830) : il demeure alors rue de la Barrillerie. Il déménage ensuite jusqu’au boulevard Montmartre, avant de transmettre la maison à son fils Eugène en 1845. Il forme un certain nombre de bijoutiers prometteurs, tel Robin père, qui passe trois ans dans la maison en apprentissage. Les Petiteau père et fils savent, tout au long de l’histoire de leur maison, se faire apprécier de certains souverains. La reine Désirée de Suède (ancienne fiancée de Napoléon Ier), le grand collectionneur russe Demidoff ou la reine d’Espagne Isabelle II font par exemple partie de leur clientèle.

 

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Un rayonnement assuré par les expositions universelles

Les créations de la maison bénéficient d’une excellente visibilité durant les expositions universelles, en 1855 à Paris comme en 1862 à Londres.  Les Petiteau  gagnent  donc en renommée et également en clients. A ces occasions, la firme reçoit une mention honorable attribuée par le jury, ainsi que de nombreux compliments de la presse. La maison Petiteau est  dès lors mentionnée dans des guides de voyages comme une étape parisienne incontournable. Le plus grand triomphe récolté durant ces expositions universelles est sans doute une importante commande de bijoux passée par la reine Isabelle II en 1862, qui consacre la qualité des productions Petiteau. La riche histoire de cette maison s’étend sur deux générations, et s’achève à la mort d’Eugène.

Simon Petiteau : une esthétique inspirée de l’histoire

Simon Petiteau réalise des bijoux dans un style très reconnaissable. Il recourt fréquemment à l’or ajouré et estampé (imprimé de motifs grâce à une matrice). Il affectionne aussi la cannetille, un fil d’or très fin enroulé autour d’un fil plus épais, qui produit un effet très précieux. Petiteau utilise encore le graineti, une imitation des boules d’or microscopiques dont les Étrusques ornaient leurs bijoux. Tous ces procédés sont très appréciés dans le cadre historiciste du XIXe siècle, car ils évoquent le rendu des bijoux antiques. Simon Petiteau agrémente ses pièces de perles fines, topazes, turquoises ou opales, et les rehausse d’émail noir ou bleu. Un bracelet conservé au Museum of Fine Arts de Boston en est un parfait exemple. Réalisé pour la femme d’un officier, il mêle l’or ajouré et la cannetille, tout en étant incrusté d’émeraudes, de rubis, de diamants, et d’une perle baroque. Une de ses pièces les plus fameuses est la parure d’or, réalisée pour la reine Désirée de Suède, et présentée aujourd’hui au Nordiska Museet de Stockholm. Elle est ornée de camées de malachite gravés de scènes à l’antique, illustrant une nouvelle fois le goût de Simon Petiteau pour l’imitation des bijoux du passé.

Les bijoux “bohêmes” d’Eugène Petiteau : un succès royal

Eugène Petiteau développe, quant à lui, des pièces en argent repoussé et ciselé, qu’il orne de filigrane, de fins fils de métal soudés sur le bijou. Le tout est complété par des perles, des touches d’émail noir et du corail taillé en gouttes. Novateur et habile dessinateur, Eugène a le souci de donner à ses pièces, grâce à ces techniques, un aspect oriental. La finesse de ses fils d’argent peut ainsi rappeler l’émail filigrané pratiqué par les Nasrides au XVème siècle. Les contemporains d’Eugène Petiteau ont décrit ses bijoux comme « hindous », « byzantins » ou « bohêmes » : leur caractère étranger intrigue une clientèle alors fascinée par l’orientalisme et l’ailleurs. Ses créations reçoivent donc un accueil favorable, et ce même en dehors de l’Europe: Eugène Petiteau réalise  des parures de diamants pour la princesse ottomane Fatma Sultan, fille du sultan francophile Abdulmejid Ier.

La plus célèbre des parures « bohêmes » réalisées par Eugène Petiteau est sans doute l’ensemble commandé en 1862 par la reine Isabelle II, séduite par le caractère mauresque de ces bijoux. L’ensemble complet (collier, diadème, bracelets, broche, épingles à cheveux…) a coûté l’importante somme de 60 000 reales à la Couronne espagnole. La parure mêle le corail, l’émail noir et l’argent, dans le plus pur style Petiteau. La maison n’a d’ailleurs pas manqué de l’exposer trois jours de suite à Paris après son achèvement, afin de prouver l’excellence de sa technique et l’originalité de son style.

Combien vaut une création de la maison Petiteau ?

La donation d’Henri Vever, joaillier de l’Art nouveau mais aussi grand collectionneur, a permis à Simon Petiteau d’entrer en 1924 dans les collections publiques au Musée des Arts Décoratifs. Le musée conserve également un très grand fonds de dessins de son fils Eugène. Les Petiteau peuvent aussi être présents sur le marché de l’art. Une parure complète d’Eugène Petiteau (bracelet, collier, broche et pendants d’oreilles) a  été estimée 8 000 euros en 2019. Cet engouement a même récemment été couronné d’une reconnaissance académique. Le bracelet de Simon Petiteau réalisé vers 1830 pour une femme d’officier a ainsi été acquis par le Museum of Fine Arts de Boston en 2014, dans le cadre d’une vente aux enchères.

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