Strauss Allard & Meyer
La maison Strauss Allard & Meyer est née en 1909 à la suite de l’association de Jean Gustave Maurice Allard avec Émile Meyer. En 1919, Raphaël Strauss rejoint l’entreprise qui prend alors le nom de Strauss Allard & Meyer. Ils sont connus pour avoir créé des designs pour de prestigieuses maisons de joaillerie telles que Cartier, Janesich ou encore Lacloche Frères. En 1941, Strauss fuit la guerre et se réfugie aux États-Unis après avoir vendu ses parts de l’entreprise à ses associés. Quelques années plus tard, en 1949, Allard vend ses propres parts au fils d’Émile, Jean Meyer, qui maintiendra la maison jusqu’à sa liquidation en 1959. Strauss Allard & Meyer ont occupé une place prépondérante dans la production d’objets précieux, tels des bijoux, des vanity-cases et des boîtes à cigarettes dans le Paris des années 1920.
Strauss Allard & Meyer, des associés complémentaires
Allard se forme en joaillerie en Angleterre. C’est lui qui, dans l’entreprise, conçoit les pièces qui feront le succès de la maison. Bon dessinateur, il continue à croquer ce qui l’entoure lorsqu’il est enrôlé dans la Première Guerre mondiale, où il fait la connaissance de Raphaël Strauss. Lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925, il reçoit un diplôme d’Honneur, et cinq des pièces qu’il a conçues sont achetées par le Musée de Londres. Il décède en 1949.
Son associé, Émile Meyer est quant à lui chargé de l’aspect commercial de l’entreprise, tout comme Raphaël Strauss. Ce dernier, cordonnier de formation, s’engage volontairement dans l’armée pour trois ans, jusqu’en 1901.
Une production Art Déco au service des grandes maisons
L’entreprise Strauss Allard & Meyer a été largement oubliée dans l’histoire de la joaillerie, alors même qu’ils ont réalisé des pièces pour quelques grandes maisons de l’époque, comme c’est le cas de beaucoup d’ateliers qui produisaient pour d’autres maisons. En plus de la joaillerie, ils se spécialisent notamment dans les boîtes, coupe-papiers, minaudières – des vanity-cases réduits à leur taille minimale afin de remplacer le sac de soirée et y ranger tout le nécessaire d’une « femme du monde » -, briquets et autres objets de vertu, nouveaux accessoires portés par les femmes décorsetées des Années folles comme des bijoux. Ils emploient dans leurs ateliers jusqu’à 80 ouvriers boitiers pour concevoir leurs prestigieuses boîtes. Leur atelier place des Vosges est l’un des ateliers parisiens Art Déco les plus prospères, produisant principalement des boîtes et des minaudières pour de grandes maisons, dont beaucoup dans le goût des chinoiseries.
Les productions de l’atelier Strauss Allard et Meyer oscillent entre une certaine exubérance iconographique composée de fleurs et de paysages, souvent inspirés de l’Asie. Ces pièces ne sont pas sans rappeler les motifs de l’Art nouveau, et présentent une rigueur typiquement Art Déco où prévalent les compositions géométriques et les lignes épurées. Qu’il s’agisse d’un style ou de l’autre, les pièces fabriquées dans l’atelier de Strauss Allard & Meyer sont remarquables par l’excellence de leur exécution technique. Ils aiment jouer avec les contrastes des couleurs, des matières, de la transparence et de l’opacité. Ils utilisent la diversité des matériaux qui s’offrent à eux – jouant savamment sur la préciosité de ceux-ci – tels que des diamants et d’autres pierres précieuses ou encore des laques, des pierres dures et semi-précieuses, de la corne, de l’émail, de l’or, du platine, ou encore de l’argent. En 1926, l’entreprise dépose aux États-Unis un modèle de briquet, avant de le déposer aussi en France en 1928.
Contrairement à bon nombre de joailliers, la maison Strauss Allard & Meyer ne cesse pas son activité durant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, après le départ de Strauss, la société est renommée Allard et Meyer, même si on trouve encore après 1941 des pièces portant le poinçon « S.A.M. ».
Combien vaut une pièce Strauss Allard & Meyer ?
Travaillant principalement pour d’autres maisons et produisant peu de pièces uniquement en leur nom, il est difficile de trouver sur le marché des pièces seulement estampillées Strauss Allard & Meyer. Cependant, il n’est pas rare de voir des pièces de grandes maisons telles que Cartier, Boucheron ou encore Lacloche Frères portant également la marque de Strauss Allard & Meyer. L’association de leur marque avec celle des grandes maisons fait évidemment grimper les prix, et attire nombre de collectionneurs qui savent que la marque du trio est un gage de qualité. En revanche, on trouve peu de bijoux portant leur marque, car ils en ont produit relativement peu. On trouve cependant nombre de boîtes, vanity-cases et autres minaudières ou étuis à cigarettes.
Par exemple, en 2020, un poudrier de danse Art Déco en or jaune recouvert d’émail noir, de boutons en onyx noirs et de 185 diamants taille macle sertis en platine, le tout complété par une chaine en or jaune émaillée reliant le poudrier à une bague, daté vers 1925, a été adjugé pour 6 017 euros.
En 2022, un vanity case art déco en quartz aventurine présentant sur son couvercle un décor à motif floral en plaques de lapis-lazuli, chrysoprase, quartz rose, jade, nacre grise et or jaune encadré par des diamants taillés en rose, s’ouvrant pour révéler un miroir ajusté, un porte rouge à lèvre et un compartiment à poudre, daté vers 1925, a été adjugé 56 861 euros.
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