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Estimation et cote de l'artiste Alexandre-Gabriel Lemonnier

Né à Rouen en 1808, Alexandre-Gabriel Lemonnier est le fils de Louis Augustin Lemonnier, artiste sociétaire du Théâtre royal de l’opéra Comique, et de son épouse Thérèse Louise Antoinette, née Regnault, ex-épouse de F.-A Boieldieu, grand compositeur. Issu d’un monde où l’art règne déjà, il a été éduqué dans le culte de l’Impératrice que sa mère admirait, bien plus que l’empereur. Il épouse en secondes noces Sophie Reymonde Duchâtenet (1822-1880), issue de l’ancienne noblesse. Ce bourgeois parisien est un important joaillier. Il débute comme employé de Bury, joaillier au 92 rue Richelieu, avant de s’installer seul au 1 rue Coq Saint Honoré (aujourd’hui rue de Marengo).

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Alexandre-Gabriel Lemonnier, première pierre de Vendôme

Il est introduit en 1848 auprès du Prince Président, futur Empereur Napoléon III avant d’obtenir, trois ans plus tard, la très recherchée charge de joaillier de la Couronne, devenant ainsi le joaillier officiel de l’Empire. Sa renommée s’étend à l’international grâce à sa participation à la première Exposition Universelle à Londres en 1851 où il présente des parures destinées à la reine d’Espagne Isabelle II. Il reçoit alors la Légion d’honneur et la médaille de Charles III d’Espagne.

L’année 1851 est également celle où il s’installe place Vendôme, dans un immeuble richement décoré et sous la protection de la famille impériale dont le monogramme en bronze est visible sur les glaces. La boutique se situait au numéro 25, actuellement occupé par la maison Bulgari. Alexandre-Gabriel Lemonnier est l’une des premières personnalités à s’être installée sur la place Vendôme, faisant du lieu un espace mythique dans le commerce de la haute joaillerie dont la perennité n’est plus à démontrer aujourd’hui. D’autres joailliers s’y installent dans la seconde moitié du XIXème siècle, à l’instar de Boucheron ou Chaumet. C’est la plus ancienne maison dans le quartier, installée au 9 rue de la Paix en 1815. Boucheron, créée en 1858 est une maison contemporaine de Lemonnier qui s’installe en 1893 au 26 place Vendôme où elle demeure toujours. Chaumet, joaillier depuis 1780 pour les différentes têtes couronnées de France, rejoint également la place Vendôme au numéro 12 en 1907.

Les bijoux de la couronne, enjeu politique

Le Second Empire est une période faste pour les joailliers qui rivalisent de virtuosité. Napoléon III, tout comme son oncle Napoléon Ier, a toujours mis l’art au service de sa politique, ce dont la joaillerie n’est pas exempte. En effet, la mode et la joaillerie sont des outils de propagande, en plus d’être des symboles de prestige social. Pour l’Empereur, ils sont un moyen efficace de montrer les ambitions culturelles et économiques du gouvernement. C’est dans cette optique que Napoléon III fait appel à Alexandre-Gabriel Lemonnier pour redonner leur lustre aux bijoux de la couronne, héritage de l’Ancien Régime.

 

Après avoir été endommagée pendant la Révolution, la collection de pierres précieuses des bijoux de la couronne a été reconstituée par Napoléon 1er. Ce dernier l’avait aussi enrichie de nouvelles pièces, notamment de somptueuses parures pour son épouse. Sous la Restauration, de nombreuses pierres ont également été remontées en bijoux pour la duchesse d’Angoulême. Lorsque Napoléon III arrive au pouvoir, les diamants de la couronne sont confiés à l’orfèvre et joaillier Fossin. L’empereur commande également à Alexandre-Gabriel Lemonnier des bijoux complémentaires, avec de nouvelles pierres qui ne proviennent pas du trésor impérial, pour les offrir à son épouse. En 1870, les diamants de la couronne sont envoyés à Brest où ils sont gardés jusqu’à la chute de l’Empire en 1872, avant de retourner à Paris. La collection, riche de 77 486 pierres et perles, fut en grande partie vendue par la IIIème République. De nos jours, les pièces restantes et rachetées sont conservées au Palais du Louvre dans la galerie d’Apollon. On y trouve la couronne de l’Impératrice Eugénie, exécutée par Lemonnier en 1855

 

Alexandre-Gabriel Lemonnier, joaillier moderne

Les œuvres de Alexandre-Gabriel Lemonnier les plus célèbres sont ses créations pour la famille impériale. Pour Napoléon III, il crée des tabatières et des pièces d’orfèvrerie, en plus des bijoux et des parures. Il a effectué beaucoup de remontage de pièces plus anciennes sur des parures modernes, contemporaines de son temps. Sa célébrité se renforce suite à la réalisation de quelques pièces réputées comme extraordinaires. Les couronnes de l’impératrice Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III et impératrice des Français de 1853 à 1870 en sont un exemple. La première couronne a été créée en 1853 avec les pierres précieuses qui ornaient celle de Charles X, roi ayant régné entre 1824 et 1830. Cette pièce est visible sur le portrait de l’impératrice peint par l’artiste F.-X. Winterhalter en 1855. Le musée du Louvre conserve aujourd’hui un diadème réalisé en 1853, composé de 212 perles d’Orient et de 1998 diamants montés sur argent doublé d’or réalisé en 1853. Alexandre-Gabriel Lemonnier réalisa aussi une couronne de 2 490 diamants et 56 émeraudes montés sur or exécutée en 1855. Cette couronne est représentative des couronnes impériales avec la présence des aigles orfévrés, symbole des armoiries impériales depuis le Premier Empire. Cette couronne avait un pendant, aujourd’hui disparu. L’ensemble avait été présenté lors de l’Exposition Universelle de 1855, tenue à Paris. Elles impressionnèrent le monde entier par leur prouesse d’exécution dans le remontage des diamants.

Estimation et côte - Alexandre-Gabriel Lemonnier et le marché de l’art

Les pièces signées par Lemonnier sont rares voire exceptionnelles sur le marché de l’art aussi n’a-t-il pas de cote. La plupart des pièces qu’il a créées sont aujourd’hui connues par les dessins qu’il en a réalisé. Ses réalisations les plus célèbres sont aujourd’hui conservées dans des musées. La couronne de l’Impératrice Eugénie n’a d’ailleurs jamais quitté les collections de l’Empire puis de la République, échappant à la grande vente des joyaux de la couronne de la IIIème République. Son diadème de perles, quant à lui, a été adjugé au joaillier Jacoby. Il est aujourd’hui dans les collections du musée du Louvre suite à son rachat par les Amis du Louvre en 1992 pour 3 719 430 francs.

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