Auguste Chabaud est un peintre et sculpteur français originaire du Sud de la France. Il découvre très jeune sa vocation artistique et se forme d’abord à l’École des Beaux-Arts d’Avignon, puis à Paris à l’Académie Julian et à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Lors de ce premier séjour à la capitale, il découvre la nuit parisienne qui sera pour lui un important sujet d’inspiration. Il se lie aussi d’amitié avec plusieurs artistes importants, comme Henri Matisse. À cette période, sa situation financière est précaire : il doit dessiner sur des papiers de boucherie, qui servent à emballer la viande.
Entre 1903 et 1906, Auguste Chabaud effectue son service militaire en Tunisie. Il croque dans ses carnets les paysages, la population locale et les ports. Ce séjour explique son absence à la célèbre exposition du Salon d’automne en 1905, surnommée « la cage aux fauves ». C’est alors que débute le fauvisme, courant pictural français inscrit dans la continuité des révolutions picturales de la fin du XIXème siècle telles que le néo-impressionnisme, la production du groupe des Nabis, ou le synthétisme. Le fauvisme défend ainsi la puissance expressive de la couleur pure dans un jaillissement de formes simplifiées.
S’il est absent de cette exposition symbolique, Chabaud n’est pas moins influencé par l’esthétique fauviste dès son retour à Paris, d’autant qu’il se lie à plusieurs de ses artistes majeurs tels André Derain, Henri Matisse, Maurice Vlaminck… Les toiles réalisées à cette période en témoignent : dans Les filles en vert (1907), les traits exagérés des personnages féminins sont presque caricaturaux, dans une scène comme étouffée par le vert puissant du fond.
À partir de 1911, sous l’influence du cubisme que Picasso développe, le style de Chabaud évolue vers une géométrisation des formes, tout en restant très personnel : il ne cède pas à la décomposition et la fragmentation des formes. Il expérimente également avec la sculpture, produisant des œuvres aux formes géométriques volontairement archaïsantes et audacieuses. Enfin, il s’essaie aussi au « collage visuel », c’est-à-dire des peintures ayant l’aspect d’un agencement de fragments rapportés.
En 1919, Chabaud et sa famille s’installent à Graveson, en Provence, dans le mas familial. Les paysages et la lumière de la région le fascinent, tout comme ils avaient déjà séduit, à la fin du XIXème siècle, Paul Cézanne. L’influence de cet icône des avant-gardes est d’ailleurs palpable dans les tableaux provençaux de Chabaud.
En Provence, Chabaud représente les populations locales en costume traditionnel, des vues de village et des paysages. Il peint notamment à de nombreuses reprises la “Montagnette”, de même que Cézanne peignait compulsivement la montagne Sainte-Victoire. Il commence également à employer pur le « bleu de Prusse », dont la profondeur confère à ses toiles une atmosphère mystérieuse et onirique. Ainsi, dans Colline, femmes en vue du village (avant 1924), le fond bleu et les teintes sombres donnent à la scène un aspect surnaturel.
Les œuvres d’Auguste Chabaud sont aujourd’hui adjugées à des prix assez stables, l’artiste ayant été quelque peu oublié par la postérité. Pour des peintures signées, les prix vont de 20 000 à 60 000 euros; cependant, ces prix peuvent évoluer pour des œuvres particulièrement importantes. Ainsi, Les Filles en vert, pourtant dépourvue de signature, a été acquise en 2018 par le musée Fabre pour 90 520 euros. Ses sculptures partent cependant à des sommes plus modestes : entre 400 et 3500 euros.
(Illus.)Auguste Chabaud – Colline, femmes en vue du village
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