Estimation et cote de l'artiste Boris Koustodiev

Boris Koustodiev (1878-1927) est un artiste russe dont l’influence sur l’art national de la première moitié du XXème siècle a été majeure. Il est reconnu avant tout comme portraitiste.

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La formation artistique de Boris Grigoriev

La formation artistique de Boris Koustodiev débute alors qu’il étudie au séminaire de théologie, de 1893 à 1896. Il suit alors des leçons privées de peinture auprès de Pavel Vlassov, élève de Vassili Perov. Dès cette période, Boris Koustodiev manifeste son goût pour le portrait, et son maître l’encourage dans cette voie.

Après trois ans passés au séminaire, Boris Koustodiev intègre l’atelier d’Ilya Répine à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Il demeure peu d’œuvres de jeunesse car l’artiste réutilise plusieurs fois ses toiles. Étude d’homme assis (1898) est le seul dessin de sa main conservé de cette période.

Boris Koustodiev est très apprécié au sein de l’atelier d’Ilya Répine. Ce dernier admire son art de la composition, et lui procure régulièrement des commandes. A l’incitation du maître, Boris Koustodiev peint des scènes de genre. Marché au village (1900-1903), toile présentée au concours de l’Académie des beaux-arts, lui permet de révéler son intérêt pour la représentation de la campagne russe et la psychologie des personnages. Par cette toile, il s’éloigne à la fois du groupe des peintres Ambulants et du groupe du Monde de l’art, en raison de sa touche large et libre et de son thème populaire.

Sans être rattaché à aucun des deux groupes majeurs de la scène artistique russe, Boris Koustodiev est un artiste à la réputation internationale dès 1901. On le désigne comme le « second Répine », et on lui prédit une carrière tout aussi prometteuse que son maître.

La maturité artistique de Boris Koustodiev

Les œuvres de maturité de Boris Koustodiev relèvent à la fois de la peinture de genre et du portrait. De 1904 à 1910, il réalise une série de toiles lyriques sur la thématique de l’enfance, telles que Le Matin (1904), ou encore Fillette avec un chien (19106).

En 1905-1907, Boris Koustodiev affirme son intérêt pour les arts graphiques. Il se révèle comme artiste satyrique, en dessinant des caricatures publiées dans les revues révolutionnaires Éventail (Joupel) et Poste infernale (Adskaïa Potchta). En 1905, il débute également son activité d’illustrateur, genre qu’il continue à pratiquer tout au long de sa carrière. A travers ses créations, Boris Koustodiev manifeste un intérêt toujours plus marqué pour la représentation du peuple.
En 1908, Boris Koustodiev se passionne pour la sculpture, qu’il considère comme la technique la plus adaptée pour réaliser des portraits, et délaisse temporairement la peinture. Il sculpte alors des portraits d’acteurs, peintres et écrivains, tels que A. Remizov, I. Yerchov ou M. Doboujinski. S’il retourne rapidement à la peinture, Boris Koustodiev conserve de cette période un traitement nouveau des volumes dans ses toiles.
Sous l’influence du cercle du Monde de l’art, selon lequel toutes les formes et genres artistiques de l’art sont à égalité, Boris Koustodiev multiplie les expériences picturales. Il ne se limite plus à la peinture à l’huile, mais pratique également la détrempe, la gouache, les pastels, les crayons de couleurs et les techniques mixtes.

Ses voyages en Autriche, en Allemagne, en Italie et en France en 1909 lui permettent de renouveler ses modèles. Le peintre puise alors inspiration dans l’œuvre des maitres anciens et dans celle des modernes tels que Vincent Van Gogh pour accroitre la monumentalité de ses représentations.
Artiste reconnu, Boris Koustodiev est élu à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg en 1909, et le musée des Offices lui commande son autoportrait en 1912. Il est alors le représentant principal de l’art russe du début du XXème siècle.

Les bouleversements de 1916-1917

La carrière de Boris Koustodiev est bouleversée en 1916-1917, quand il devient tétraplégique en raison d’une tuberculose de la colonne vertébrale, alors qu’éclate la Révolution russe. Désormais isolé, l’artiste peint d’après ses souvenirs des scènes pleines de vies, qui synthétisent ses motifs artistiques de prédilection. Ses toiles ne laissent aucunement apparaitre sa souffrance, et il réalise des œuvres joyeuses et colorées telles que Mardi de Maslenitsa (Mardi gras) (1916) et Fontanka (1916).

Boris Koustodiev s’attache en particulier à représenter un « type russe », et à mettre en valeur l’essence de la beauté féminine russe. C’est à cette ambition que correspond La femme du marchand (1918), son œuvre la plus connue. 

L’artiste s’accorde mal avec les représentants des courants radicaux de la scène artistique, tels que Kasimir Malevitch. Il s’oppose à ce que les œuvres des ouvriers deviennent la base de la culture prolétaire, et souhaite plutôt utiliser l’art comme un moyen d’élever la société. Pour cela, il cherche des partisans auprès du groupe du Monde de l’Art, et organise sa première exposition personnelle en 1920 à Petrograd. 

En définitive, Boris Koustodiev est invité par l’Association des artistes de la Russie révolutionnaire à exposer en 1925 et 1926. Il est alors considéré comme l’artiste le plus important de Russie jusqu’à sa mort en 1927 à Léningrad.  

La cote des œuvres de Boris Koustodiev

La cote des œuvres de Boris Koustodiev témoigne de l’importance majeure qu’il a exercé sur l’art russe dans la première moitié du XXème siècle. La gamme des prix de ses peintures s’étend de 1 000 à 1 000 000 €, mais la plupart de ses toiles s’échangent pour 100 000 à 2 000 000 €. Le record des ventes a été atteint en 2012 à Londres, avec Le cavalier (1923), adjugé pour 4 820 400 € (3 900 000 £). 

Ce sont les œuvres graphiques de Boris Koustodiev qui représentent la plupart des ventes (60%). Elles sont généralement adjugées pour 1 000 à 50 000 €, mais les prix peuvent dépasser les 100 000 €.  

(Illus.) Boris Koustodiev, Stepan Razin, 1918, huile sur toile, Saint-Pétersbourg, Musée Russe. 

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