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Estimation et cote de l'artiste Giovanni Antonio Canal

Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768) est un peintre vénitien, connu notamment pour ses représentations de Venise. 

Estimation gratuite Giovanni Antonio Canal

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Naissance et formation de Canaletto

Giovanni Antonio Canal naît à Venise le 18 octobre 1697. S’appeler Canal dans une ville bâtie sur l’eau prédestine sans doute à être surnommé « Canaletto » (« petit canal ») et à devenir le peintre des canaux… 

Giovanni est en outre le fils d’un artiste renommé, auteur de décors et scénographies pour les théâtres qui, la vogue de l’opéra aidant, se multiplient alors dans la Cité des Doges. C’est auprès de son père et de son frère que Giovanni fait ses armes d’artiste, aidant à la décoration des premiers opéras de Vivaldi, dans les théâtres Sant’Angelo et San Cassiano. 

En 1720, Giovanni Canal poursuit dans la même voie, à Rome, réalisant les décors des opéras d’Alessandro Scarlatti au Teatro Capranica. 

C’est aussi à Rome que Canaletto signe ses premiers tableaux (représentant monuments antiques et églises) et s’initie au « védutisme », c’est-à-dire à la représentation de paysages urbains. Il affine sa perception de la perspective, appliquant les principes de la scénographie à ses propres peintures.



Canaletto se fait un nom

Rentré à Venise, Canaletto abandonne le décor de théâtre pour s’inscrire à la Guilde des peintres vénitiens et se faire une clientèle auprès des collectionneurs italiens ou étrangers, notamment allemands. 

En 1723, il réalise ses premières vues de Venise : Le Grand Canal vers le Rialto et Le Bassin de San Marco depuis Giudecca, où s’affirme son goût initial pour les contrastes lumineux et le pittoresque. À partir de 1726, Canaletto commence à vivre de sa peinture, vendant notamment une vue de l’église SS Giovanni e Paolo. 

Canaletto devient l’un des peintres les plus prisés de Venise, renommé également pour son âpreté au gain. Ses tableaux sont alors assez grands (jusqu’à deux mètres de large), le fond en est sombre (pour dissimuler la trame de la toile), l’éclairage plutôt dramatique. 



La camera oscura

Pour les réaliser, Canaletto multiplie les repérages en plein air et utilise la technique de la camera oscura, l’ancêtre de la chambre photographique : une grosse boîte noire percée d’un trou muni d’une lentille qui projette sur la paroi opposée (où est fixé le papier) la vue inversée du motif, dont on peut alors directement retracer les contours. Le dessin est ensuite reporté ou agrandi sur la toile définitive. 

Mais ce procédé n’est qu’une aide servant à élaborer la structure du paysage et ses proportions. La peinture finale procède toujours à une « interprétation » du réel, ne craignant ni les inexactitudes ni la fantaisie, faisant appel à plusieurs dessins réalisés depuis différents points de vue.

La maturité et la rencontre avec Joseph Smith

À partir de la seconde moitié des années 1720, Canaletto réalise aussi des peintures commémoratives, plus grandioses et scénographiées, dont l’une des premières est  L’Arrivée de l’ambassadeur français au palais ducal (1727), commandé par ledit ambassadeur, le comte de Cergy. Le Bucentaure au Môle le jour de l’Ascension (1729), dont il existe plusieurs versions, témoigne des somptueuses célébrations dont la Cité des Doges est alors le théâtre. 

La période est aussi marquée par la rencontre de Canaletto avec les amateurs et commerçants anglais, dont Joseph Smith, qui devient à la fois son mécène et son agent pour une trentaine d’années. 

Canaletto modifie son approche, adoptant des formats plus réduits, des teintes plus claires et n’hésitant pas à s’éloigner de la réalité (pourtant d’abord croquée sur le vif), magnifiant certains détails architecturaux, effaçant les traces triviales du quotidien, rendant visible au contraire tel dallage ou telle façade qui ne l’est pas selon le point de vue choisi – bref, idéalisant ses vedute au profit d’un public anglais, noble ou bourgeois, mais surtout fortuné. Les commandes se multiplient au cœur des années 1730, notamment grâce à Joseph Smith, qui réalise un catalogue des toiles disponibles.

Canaletto en Angleterre

La Guerre de succession d’Autriche (1740-1748), durant laquelle Venise et l’Angleterre sont dans des camps opposés, marque un coup d’arrêt dans cette prospérité. À la recherche de clients, Canaletto voyage de nouveau à Padoue, à Rome, avant de se décider à tenter sa chance en Angleterre, comme beaucoup d’Italiens du temps. 

Il arrive en 1746 à Londres (à près de 50 ans), où il dispose déjà d’une renommée confortable. Il va alors croquer les sites anglais comme il le faisait de Venise, réalisant des panoramas lumineux (les fameuses « vues depuis Richmond House », 1747) dont certains témoignent de l’expansion prise par la cité anglaise (on y voit par exemple les divers stades de la construction du pont de Westminster, qui dure douze ans : Londres vue à travers une arche du pont de Westminster de 1746-1747). 

Il peint aussi la campagne anglaise, les parcs (La Rotonde de Ranelagh, 1754) et demeures princières (Le château de Windsor, 1748). 

Son fructueux séjour en Albion dure près de dix ans, avec quelques interruptions.

Dernières années

En 1756, Canaletto est de retour à Venise, qu’il ne quittera plus. Il étoffe encore sa clientèle (notamment composée d’hommes d’affaires allemands) et se remet à peindre sa ville, composant de rares vues nocturnes, de pittoresques festivités éclairées par la lune (Veillée nocturne à San Pietro di Castello, entre 1758 et 1763), ainsi qu’un recueil de « sollenità dogali » en 1763. 

Cette même année, Canaletto est élu à l’Académie vénitienne de peinture et sculpture sur présentation de Perspective avec un portique, qui relève du genre du « caprice » – style de peinture préromantique représentant des ruines, vestiges, bâtiments anciens ou fantaisistes, au sein d’un paysage tourmenté -, un genre qu’il a déjà pratiqué lors de ses séjours romains.

 

Le dernier dessin connu de Canaletto, reproduisant un groupe de musiciens chantant dans la basilique Saint-Marc, est daté de 1766 et arbore fièrement l’inscription « réalisé à 68 ans, sans lunettes »: Canaletto a sans doute poursuivi ses croquis sur le vif jusqu’à sa mort, d’une longue et douloureuse maladie, en 1768. 

Le legs de Canaletto

Canaletto laisse un legs considérable, ses tableaux majeurs étant répartis dans tous les grands pays du monde, la collection royale d’Angleterre possédant à elle seule 54 tableaux et 143 dessins, dont beaucoup vendus par John Smith. 

D’autres chefs-d’œuvre peuvent être admirés à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, à Berlin, Vienne, Venise, Rome, Milan, Dallas, Washington, Ottawa et Paris (Louvre, Musée Jacquemart-André, Musée Cognacq-Jay). 

Néanmoins, de son vivant même, Canaletto a été beaucoup copié et certaines toiles circulant aujourd’hui sous son nom s’avèrent parfois être des reproductions…

Combien vaut une œuvre de Canaletto ?

Si vous possédez un véritable Canaletto, votre fortune est faite. Ces dix dernières années, les panoramas vénitiens authentifiés ont frôlé les 30 millions d’euros et plusieurs dessins atteint les 3 millions ! 

Les huiles de Canaletto sont aujourd’hui rares sur le marché de l’art, mais, récemment, une Vue du Grand Canal a encore été adjugée 9 millions d’euros et Piazza san Marco avec fabriques 8,5 millions. Il s’agit évidemment de pièces exceptionnelles : comptez dix, voire vingt fois moins pour des huiles moins achevées.

Les encres, aquarelles et dessins, souvent en provenance d’Allemagne, sont plus nombreux et moins bien cotés : si l’eau-forte Il Mercato al Dolo est partie au marteau à 6 500€, la plupart des gravures sont estimées entre 1000 et 5000€.

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