Charles Steiner, fondateur de la fabrique de fauteuils club
Né en 1894 à Bucarest il fonde sa fabrique de fauteuils club dans le quartier du Faubourg St Antoine à Paris à partir de 1926. Les fauteuils clubs ont été baptisés à l’origine “fauteuils confortables” au XIXème siècle. En cuir, on pouvait y rester des heures et dans les clubs londoniens ils étaient très prisés, ils tirent donc leur nom de ces derniers. Steiner est influencé dans son travail par les travaux du Bauhaus.
C’est à la fois une école et un lieu de création et de production d’objets, de textile notamment, qui s’est développé entre 1919 et 1933 en Allemagne. L’esthétique prônée par le Bauhaus est dénuée d’ornements, très géométrique, les tons sombres y dominent et on emploie des matériaux jusqu’alors réservés à l’industrie : le métal, le verre et le béton. Parmi les premiers artistes et architectes du Bauhaus nous pouvons nommer Walter Gropius, Marcel Breuer, ou encore Ludwig Mis van der Rohe. C’est influencé par le Bauhaus qu’il dessine la chaise Constance en 1930. Cette chaise en tube nickelé rappelle le premier design épuré et industriel de la chaise Wassily de Marcel Breuer créée en 1925-25. C’est aussi durant cette période qu’il entre en collaboration avec le designer et décorateur Etienne-Henri Martin qui s’est spécialisé dans le travail du métal et qui lui offre de nouveaux champs de réalisation. Charles Steiner est décédé en 1946 et c’est son fils, Hugues Steiner, qui prend la relève de l’entreprise familiale. Progressivement, cette fabrique devient un lieu incontournable dans le Faubourg Saint-Antoine à Paris, où sont créées des pièces de mobilier moderne ; le lieu et les pièces influencent le reste du monde du design français.
Alors que les premières années de la fabrique ont été marquées par la quête de confort, notamment avec le modèle SK 140 (1937) et son siège inclinable, les années 1940 sont synonymes d’un tournant dans le design de l’époque avec l’apparition du mobilier en bow wood ou bois plié. Hugues Steiner démocratise l’usage de ce bois courbé à la vapeur et l’accorde avec des sièges aux couleurs pastels. Il rencontre un grand succès car son produit est novateur et répond aux attentes d’une clientèle aisée. Les années 1950 sont chez Steiner davantage marquées par une recherche d’élégance alliée à une simplicité dans la ligne du mobilier. Il y a aussi une volonté de créer des meubles modernes et de faire rupture avec ce qui précédait, à savoir les meubles en tube de métal par exemple. Steiner édite aussi les meubles de L’Atelier de recherche plastique, l’association menés par trois grands noms de design français : Pierre Guariche (1926-1995) et ses modèles de fauteuil Vampire ou Amsterdam, Joseph-André Motte et Michel Mortier. Dans la fabrique, les années 1960 signent quant à elles l’avènement du fauteuil comme nouvel élément central de la maison. Le designer Michel Mortier crée le modèle Teckel qui offre des accoudoirs confortables. Gilbert Steiner, frère de Hugues Steiner propose aussi un élément révolutionnaire dans le design : les chaises empilables. Elles permettent un gain de place dans l’espace domestique. De nouvelles techniques commencent à être employées comme le moulage en polyuréthane. Formé à partir de polymère, le polyuréthane permet dans le domaine du design de réaliser du mobilier en mousse, à la fois souple tout en ayant une bonne tenue. Hughes Steiner édite de cette manière la chaise Pussycat, créée par Kwok Hoï Chan. La particularité de cette chaise est d’avoir une structure en suspension. Les années 1970 ouvrent la voie à un design très novateur, notamment avec les formes futuristes de Kwok Hoï Chan (qui évoquent l’esthétique de la science-fiction et des engins spatiaux notamment) et ses gammes chromatiques éclatantes avec son Canapé chromatique modulable à l’infini. Aujourd’hui, la maison Steiner est toujours un acteur majeur dans la valorisation du design. Elle ne cesse de se réinventer, entre intemporalité et innovation. Elle cherche à valoriser un « art de vivre à la française », où les fauteuils et les sièges côtoient aussi des tapis, des luminaires et des objets de décoration afin de créer un ensemble où les pièces se complètent.
Parmi les designers qui ont travaillé au sein de la fabrique Steiner, certains noms peuvent être retenus. Hugues Steiner, successeur du fondateur Charles Steiner, bénéficie actuellement d’une cote d’environ 250 euros pour ses bow chairs, littéralement chaises en arc. En 2016 a eu lieu la vente d’un lot de bow chairs, les chaises Bow-wood n°3, (c. 1950), en frêne et mesurant 84 x 56 x 52,2 cm. Le lot a été adjugé pour un total de 800 euros. Pierre Guariche, qui a aussi travaillé pour la maison Steiner, bénéficie d’une cote d’environ 1200 euros pour ses modèles de fauteuils. Un lot de fauteuils, modèle SK670 (datant des années 1960) en bois a ainsi été adjugé pour 1250 euros lors d’une vente en juin 2021.
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