Estimation et cote de l'artiste Edward Ruscha

Né le 16 décembre 1937 à Omaha, Edward Ruscha est un peintre, photographe et réalisateur américain, associé au pop art

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Edward Ruscha et l’imprimerie

Né dans une famille de la classe moyenne d’origine allemande, Edward (Ed) Ruscha manifeste dès son enfance des aptitudes pour le dessin, qui sont encouragées par ses parents. 

Après avoir séjourné une quinzaine d’années à Oklahoma City, la famille Ruscha déménage en 1956 pour Los Angeles (où l’artiste vit encore). 

Edward Ruscha étudie la photographie au Chouinard Art Institute, dont il sort diplômé en 1960.

Il travaille alors pour l’imprimeur Carson-Roberts Advertising Agency : cette activité l’incite à utiliser le livre (mais aussi les caractères d’imprimerie, lettres et signes graphiques), à la fois comme un objet d’art autonome et comme un médium associé à d’autres arts. 



Premiers travaux d’Ed Ruscha

En 1962, Ruscha participe à l’exposition New Painting of Common Objects au Norton Simon Museum de Pasadena, historiquement considérée comme l’une des premières à mettre en lumière le pop art aux États-Unis : des artistes tels qu’Andy Warhol, Roy Lichtenstein ou Jim Dine y sont également représentés. 

 

La première exposition personnelle d’Ed Ruscha a lieu en 1963 : il y présente Large Trademark with Eight Spotlights (composition picturale sur le sigle de la 20th Century Fox, peint en perspective) et Noise, Pencil, Broken Pencil, Cheap Western (tableau réalisé à partir d’affiches de western).

 

Le premier livre d’Ed Ruscha, Twentysix Gasoline Stations, paraît en 1963, parallèlement à une exposition de photos portant le même titre. Ruscha décline également le thème en peinture, en utilisant les signes graphiques qui ponctuent les photographies. 

D’autres titres conçus sur le même principe paraissent ensuite régulièrement : Various Small Fires (1964), Some Los Angeles Apartments (1965), Thirtyfour Parking Lots (1967), Nine Swimming Pools and a Broken Glass (1968), A Few Palm Trees (1971), Colored People (1972), etc. 

Dans les années 1970, Ruscha réalise également deux courts-métrages en 16 mm : Premium (1970) et Miracle (1975). 

Ruscha, peintre des garages, piscines et palmiers

Inspiré par les travaux d’un Marcel Duchamp et d’un Jasper Johns, Ed Ruscha conçoit ainsi des séries photographiques, tantôt destinées à des livres d’artistes, tantôt composant ses propres ouvrages. Les sujets de ses clichés, volontairement banals, s’inspirent du quotidien de la vie américaine, notamment de l’Ouest : parkings, stations-services, appartements, immeubles, piscines, palmiers. 

Les images n’affichent aucune prétention artistique, visent au contraire une certaine neutralité et absence de style – c’est leur juxtaposition et leur présentation qui leur donnent sens. Ouvrages et expositions jouent sur la récurrence de motifs repris sous différentes formes (peinture, photographie, collage, dessin, livre). 

Ces compositions influencent fortement d’autres jeunes artistes, qui reprennent ou combinent les séries initiées par Ruscha.

Ruscha se voit dès lors associé au pop art (à cause de son goût pour les variations, déclinaisons colorées, marques commerciales) aussi bien qu’à l’art conceptuel (du fait de son utilisation du texte, des signes graphiques, des incrustations et du mélange des médiums). 

Lui-même se qualifie d’« artiste abstrait… qui traite de sujets ». 



Succès public d’Edward Ruscha

Vers la fin des années 80, les expositions et rétrospectives de Ruscha se multiplient, à Los Angeles, New York et San Francisco d’abord, puis en Europe (Centre Pompidou de Paris en 1989, Museo nacional de Madrid en 2001 ; Londres, Munich et Stockholm en 2009, Lyon en 2015) et dans le reste du monde (Museum of Contemporary Art de Sydney en 2004). 

Récemment, en octobre 2021, Ruscha a conçu une nouvelle exposition en forme de variations autour de l’œuvre de Mark Twain, Tom Sawyer Paintings, pour la galerie Gagosian de Paris. 

Ed Ruscha a décroché des prix en conception graphique (1956, 1974), peinture (Prix du National Council of Arts, 1967) et photographie (Prix culturel de la Société allemande de photographie, 2006). 

En 2015, Ruscha est fait « Trésor culturel d’Oklahoma ». 

Petite anecdote : Ed Ruscha a été marié deux fois (en 1967 et 1988)… à la même femme, Danna Knego, une animatrice du studio Hanna-Barbera.

Quelle est la cote d’Edward Ruscha ?

En 2022, Ed Ruscha arrivait 4° dans la liste des 10 peintres les plus cotés au monde.

Comme celles de beaucoup d’artistes contemporains, les œuvres d’Edward Ruscha semblent donner lieu à une certaine spéculation et leur adjudication génère le suspense : il arrive qu’elles ne soient pas achetées parce que surévaluées ou, au contraire, qu’elles partent à des prix très supérieurs à leur estimation. 

Ses toiles (huiles et surtout acryliques) sont rares et chères : plus de 2,5 millions d’euros pour Manual Mobility de 1994 et jusqu’à… 17,5 millions pour Burning Gas Station ! Néanmoins, leur estimation moyenne est plutôt de l’ordre de 500 000€.

Sérigraphies, estampes, lithographies sont évidemment plus nombreuses mais, là encore, le système des séries limitées leur permet de conserver une cote élevée : la lithographie en couleurs Hollywood (1969) a récemment été adjugée 200 000€ (trois fois son estimation) et Long Hollywood, de la même année en format allongé, est parti à 92 000€. En revanche, Turbo Tears s’est vendu à 6 900€, bien plus bas que son estimation. 

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