Home » Estimation, Cote et valeur artiste » Edward Steichen
Estimation et cote de l'artiste Edward Steichen
Edward Steichen (1879-1973) est un photographe, peintre et designer américain. Il est davantage connu pour son travail dans la photographie. L’engagement de l’artiste dans cette forme d’art est d’ailleurs considérable puisqu’il porte plusieurs casquettes – conservateur d’art, directeur de galerie, … – contribuant ainsi à son développement tout au long du XXe siècle.
Comment estimer une œuvre d'Edward Steichen
Vous souhaitez expertiser une œuvre d’Edward Steichen et recevoir son estimation ? Remplissez votre demande via notre formulaire. Faites estimer une œuvre d’Edward Steichen en quelques clics et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit et totalement confidentiel.
Edward Steichen, un esprit curieux et réceptif
Né au Luxembourg en 1879, Edward Steichen émigre aux USA dans le Midwest américain avec sa famille à l’âge de 3 ans. Très jeune, il se passionne pour la photographie allant même jusqu’à se faire rétribuer pour les portraits de ses amis et proches qu’il réalise. Autodidacte, il devient, ensuite, apprenti dans un atelier de lithographie de Milwaukee, pendant quatre ans. Le jeune photographe qu’il est alors est fasciné par la puissance de la lumière qui représente, à ses yeux, l’élément constant de la photographie.
Edward Steichen part pour Paris, s’arrêtant, au passage, à New York : il y fait la connaissance du photographe et marchand de tableaux de renommée internationale, Alfred Stieglitz. Les deux artistes deviennent amis : de 1903 à 1917, il est d’ailleurs le photographe le plus représenté dans le magazine révolutionnaire de ce dernier, Camera Work.
En parallèle, Edward Steichen travaille également pour les magazines du Condé Nast, Vogue et Vanity Fair. Ses premiers tirages sont composés de portraits de femmes élégantes, d’images idéalisées relatives à la maternité, de nus essentiellement décoratifs, … et, dans un tout autre registre, de paysages mystiques. Il effectue, pendant cette période, des allers et retours constants entre l’Europe et les Etats-Unis. A Paris, il se lie d’amitié avec la famille Stein qui lui fait découvrir les artistes influents de l’époque, Rodin, Cézanne, Matisse, etc. Ses œuvres sont publiées dans de nombreux magazines de l’époque. Il maîtrise déjà plusieurs techniques : le tirage au platine et à l’argent, à la gomme arabique, le cyanotype et l’autochrome.
En 1917, la Première Guerre mondiale éclate : Edward Steichen intègre l’armée de l’air américaine, basée en France, en tant que reporter photographe.
Pour répondre aux besoins de ses missions, il apprend à réaliser des photographies très précises. L’artiste prend alors ses distances avec les flous artistiques du pictorialisme et la peinture. Cette deuxième période le voit expérimenter, se remettre en question et se consacrer à la photographie d’objets, plus particulièrement. Le magazine Vogue l’élève au statut de chef photographe : il invente alors une esthétique moderniste influencée du cubisme et du constructivisme de l’époque, composée de lignes nettes, diagonales et jeux d’ombres, dans l’optique de maîtriser la lumière artificielle des studios. Par ailleurs, les recherches des frères Lumière, en particulier l’autochrome, lui permettent d’introduire la couleur. Pendant 20 ans, le succès est au rendez-vous : durant ces années, il est le photographe le plus influent – et le mieux rétribué – dans le monde.
Malgré sa célébrité, l’artiste continue, en parallèle de sa carrière de photographe de la haute société, à réaliser des portraits qui lui donnent matière à exercer pleinement son art en se focalisant sur les visages et âmes de ses modèles. Si ses portraits féminins, très prisés, sont agrémentés d’objets, ses représentations masculines sont, quant à elles, dénudées de tout artifice. Cependant, c’est dans l’immortalisation des objets animés qu’il excelle : par l’emploi de la lumière réfractaire et d’un angle de prise de vue surélevé, il joue sur la taille de ceux-ci, les rendant gigantesques. Tout au long de sa carrière, l’artiste continue à photographier des espaces urbains, des paysages et, surtout, des fleurs, thèmes qu’il affectionne…
Edward Steichen, un artiste aux facettes multiples
En parallèle de la photographie, bien avant d’atteindre la célébrité, Edward Steichen s’essaye à la pratique picturale, convaincu que les deux arts sont complémentaires et peuvent apporter l’un à l’autre. Il maîtrise notamment la peinture à l’huile et réalise également de nombreuses estampes. Outre ses appétences pour la photographie et la peinture, il occupe également des postes importants dans le domaine des arts visuels : directeur de galerie, conservateur de musée, graphiste, dénicheur de talents, administrateur, … L’artiste est sur tous les fronts, militant pour un art devenu la clef de voûte de sa vie, professionnelle, du moins.
En 1905, il parvient à convaincre Alfred Stieglitz d’ouvrir une galerie à New York et de lui en donner la responsabilité : il profite de ses nombreuses relations avec des artistes européens pour les exposer, mettant ainsi en pratique son appétence pour la scénographie. En 1955, durant sa fonction de directeur du département photographique du Musée d’Art moderne de New York (MoMA), il met en place la célèbre exposition itinérante The Family of Man. Pour l’artiste, celle-ci symbolise le couronnement de sa carrière : l’exposition accueille 11 millions de visiteurs et est saluée pour son exploration de la condition humaine à travers des photographies provenant du monde entier. En 1962, après 15 ans de service, il quitte son poste.
L’héritage pérenne d’Edward Steichen
Ce fervent défenseur de la photographie n’a de cesse d’expérimenter, de se renouveler éprouvant toutes les techniques de son époque, traditionnelles ou novatrices, ainsi que tous les genres photographiques pouvant exister : artistique, industriel, de mode, portraits de célébrités, paysages urbains ou ruraux, études de nus, études chorégraphiques. Allant même jusqu’à réconcilier des concepts antinomiques comme l’art avec le commerce, la peinture avec la photographie, la création artisanale unique avec la reproduction en série destinée à la consommation des masses, … dans le but de diffuser la photographie auprès d’un public le plus large possible.
Aussi est-il très actif au sein du groupe de la Photo-Secession mené, entre autres, par son ami Alfred Stieglitz. Ce mouvement américain, apparu au début du XXe siècle, a pour objectif de faire de la photographie un moyen d’expression artistique à part entière : pour ses membres, l’acte de créer prime sur le sujet. Ils expérimentent ainsi divers procédés dans le but de créer des effets visuels proches de techniques picturales comme le dessin, la peinture à l’huile ou encore la gravure. La plupart de ces artistes – Edward Steichen et Alfred Stieglitz, notamment – appartient, par ailleurs, au pictorialisme. L’école pictorialiste a un rôle prépondérant dans l’histoire de la photographie, de 1890 à 1914. Regroupant des artistes animés par une intention commune : intégrer la photographie aux beaux-arts, mettre en avant l’acte artistique et, par là même, la sensibilité du photographe.
Si les sujets représentés sont classiques, leur traitement l’est moins : l’emploi d’astuces – tels que les flous, les effets de clair-obscur ou encore les cadrages tronqués – et de techniques de tirage très élaborées (intervention manuelle de l’artiste) donne un rendu inhabituel, insolite. Edward Steichen utilise d’ailleurs un de ces artifices – l’effet de contre-jour, qui isole dans l’ombre les personnes et les arbres figurés au premier plan – dans sa photographie intitulée The Flatiron. Immortalisant l’un des premiers gratte-ciel de New-York, cette œuvre comporte certains éléments inhérents à la modernité artistique et témoigne de l’influence des recherches esthétiques de l’avant-garde américaine et européenne sur le photographe. Si l’héritage d’Edward Steichen perdure à travers son travail photographique, c’est à juste titre, l’artiste ayant œuvré toute sa vie durant à la reconnaissance de la photographie en tant qu’art majeur.
L’estimation des œuvres de Edward Steichen
Ces dix dernières années, la valeur des œuvres d’Edward Steichen est d’une stabilité exemplaire, mais très basse. Ce n’est qu’en 2022 que l’on observe un pic considérable : l’écart entre les chiffres minimal et maximal est considérable. Les ventes de l’artiste concernent essentiellement ses photographies (90 %) puis, dans une part bien moindre, la catégorie « estampe-multiple » (7%) suivie de ses peintures (2%), celles-ci se vendant généralement entre 8 261 € et 244 560 €. La vente de ses photographies débute à 51 € pour atteindre 9 972 450 € (10 000 000 $), record détenu par une gomme bichromatée, The Flatiron (1904), vendue à New York en 2022. Bien que classé 1 746ème dans le top 5000 au palmarès mondial des artistes les mieux vendus aux enchères (en 2023), Edward Steichen occupe la 1ère place du marché aux Etats-Unis.
Vous souhaitez faire expertiser une photographie d’Edward Steichen et recevoir son estimation. Remplissez votre demande via notre formulaire en cliquant ici. Faites estimer une photographie Edward Steichen en quelques clics et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit et totalement confidentiel.
(Illus.)
En lien avec Edward Steichen
Estimation d’objet d’art en ligne : comment faire ?
Remplir le formulaire
Joindre vos photos
Réponse en 48 heures