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Estimation et cote de l'artiste Émile Vernet-Lecomte

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Émile Vernet-Lecomte, un peintre issu d’une prestigieuse lignée

Charles Émile Hippolyte Lecomte, dit Émile Vernet-Lecomte, est né en 1821 à Paris dans la famille de grands peintres français, les Vernet. 

Émile Vernet-Lecomte est le petit-fils de Claude Joseph Vernet, peintre de marines, d’où le patronyme célèbre qu’il décide d’accoler au nom de Lecomte, nom de son père, Hippolyte Lecomte, lui-même peintre battailliste et gendre du peintre Carle Vernet. 

Émile Vernet-Lecomte est également le neveu d’Horace Vernet, grand peintre battailliste et orientaliste, dont Émile est l’élève à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, (ainsi que du peintre Léon Cogniet). Nous ne disposons que de peu d’informations sur sa vie. Celui qu’on appelait erronément – et très souvent – Lecomte-Vernet, et non Vernet-Lecomte, et dont on disait de manière toute aussi fausse qu’il était mort en 1874 – alors qu’il décède en 1900 – n’aura donc pas connu la postérité historique des plus célèbres Vernet de son arbre généalogique. 

Émile Vernet-Lecomte, premiers pas aux Beaux-Arts de Paris

Ainsi, le jeune Émile Vernet-Lecomte baigne dès son plus jeune âge dans le monde de la peinture et des arts, et c’est sans surprise qu’il choisit de suivre la voie familiale. Il entre à l’école Nationale supérieure des Beaux-Arts pour y suivre l’enseignement de son oncle Horace Vernet ainsi que de Léon Cogniet, tous deux peintres de très grand renom à cette époque. Son talent est effectivement remarqué par les peintres de sa famille, Horace bien-sûr, mais aussi, et peut-être en premier lieu, par son arrière-grand-père Claude-Joseph Vernet, le peintre de marines, qui l’encourage beaucoup. Émile Vernet-Lecomte adopte un style à la fois très précis dans le dessin et très coloré dans la palette picturale. 

Ses premières toiles présentées au Salon, dès 1843 sont signées « Émile Lecomte », avant que l’artiste ne se choisisse le patronyme plus prestigieux de « Vernet-Lecomte », officiellement admis dès 1864. Ces premiers travaux sont essentiellement des portraits mondains. Pour l’un d’entre eux, dès sa première participation, le jeune Vernet-Lecomte âgé de 22 ans seulement, reçoit une médaille de bronze. 

Dans sa vie privée, Émile Vernet-Lecomte est un homme heureux ; il se marie en 1846 à Georgette-Amélie Cournol, dont il aura deux enfants, un garçon né en 1852 et une fille née en 1847.  

Émile Vernet-Lecomte, un jeune peintre à la mode

La carrière d’Émile Vernet-Lecomte semble similaire à celle d’autres peintres du XIXe siècle. Il expose régulièrement au Salon, et reçoit une seconde médaille en 1846. 

Vernet-Lecomte semble séjourner à Rome où il apprend les beautés de l’art italien pour en nourrir son art. L’artiste, peintre de portraits mais aussi bon peintre d’histoire, est chargé de décorer des églises de Paris, comme l’église Saint-Louis-en-l’île (chantier des années 1980-90) ou des bâtiments administratifs comme le Palais de Justice (mêmes années). 

Le peintre prometteur change son nom de Lecomte pour Vernet-Lecomte, en 1864, et cette même année, il est décoré de la Légion d’honneur, preuve de son prestige d’alors, sans aucun doute renforcé par la mention de la lignée d’artistes incontournables dont il est issu. 

Émile Vernet-Lecomte et l’orientalisme

Comme d’autres artistes pionniers de l’orientalisme, et à l’instar de son oncle Horace Vernet, le jeune Émile Vernet-Lecomte se passionne rapidement pour l’orient. Dès 1847, alors qu’il n’a pas encore visité les contrées orientales récemment conquises, Vernet-Lecomte se met à peindre un orient fantasmé. Sa Femme syrienne et sa Tête du syrien marquent le Salon de 1847. En 1850, la Jeune fille syrienne jouant avec une panthère met en scène une femme seule, d’une grande beauté, formule qui deviendra typique dans l’orientalisme de Vernet-Lecomte. 

Vernet-Lecomte présente aussi des peintures d’histoire dans les années 1860, qui semblent attester d’un voyage en Syrie ; les épisodes du siège de Sébastopol et de l’expédition en Syrie après la victoire des Druzes sur les Maronites (1860-61) semble en attester. De même, comme le souligne l’historienne Lynne Thornton, une huile signée Vernet-Lecomte et datée de 1863 (vendue à Drouot en 1976) représente un artiste en train de dessiner un campement sous un arbre ; un autoportrait de l’artiste, ou bien une représentation de l’un de ses collègues au travail ? 

Vernet-Lecomte effectue sans doute un voyage précoce en Syrie, puis en 1863 un voyage en Egypte, et en voyage en Algérie entre 1869 et 1870, qui nourrit son travail aux personnages de fellahs et de berbères. 

Le peintre portraiture surtout des femmes. La Femme fellah portant son enfant de 1864, aujourd’hui au Musée de La-Roche-sur-Yon, ou la Jeune femme amazighe, Algérie, exposée par la Galerie Aryy Jan, attestent de ce penchant pour un orientalisme toujours tourné vers le portrait féminin, sa marque depuis les débuts au Salon.  

Émile Vernet-Lecomte expose régulièrement au Salon jusqu’en 1892. 

Il décède en 1900, à l’âge de 80 ans révolus.

L’estimation des oeuvres de Émile Vernet-Lecomte

Bien qu’ils soit historiquement l’un des premiers orientalistes, les oeuvres d’Émile Vernet-Lecomte se font extrêmement rares en vente aux enchères. 

En 2018, à Paris, l’un de ses portraits de femme orientale, « Rebecca au puits », a été adjugé pour la somme record de 110 000 euros hors frais. Ses plus beaux portraits de femmes orientales vues à mi-cors dans un  format allongé sont les plus représentatifs de l’artiste, et sont généralement estimés entre 20 000 euros et 80 000 euros. Ses esquisses se font plus rares encore, et sont plus accessibles que ses peintures à l’huile, s’adjugeant pour quelques centaines d’euros. 

 

(Illus.) Émile Vernet-Lecomte – La tricoteuse

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