Estimation Georges Frydman : la cote du designer français et son mobilier aux
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Georges Frydman et le choc Le Corbusier : du modélisme aéronautique au design d’intérieur
Georges Frydman est né à Mulhouse en 1924. Fils de tailleur, le jeune Frydman est fasciné par la géométrie dans l’espace, et par tout ce qui touche à la réalisation de structures en trois dimensions. Déjà, il mêle au coeur de cette passion le pan théorique et le pan pratique : l’abstraction des volumes et le caractère concret de la création de formes dans le monde physique… tout comme son tailleur de père qui projette les patrons avant de couper les étoffes. Georges Frydman se tourne donc en premier lieu vers l’école des Arts et Métiers. Ses spécialités sont alors le modélisme et le dessin en aéronautique ; suivant ses passions scientifiques, il pense alors faire carrière d’ingénieur dans l’aviation.
Mais un jour, le jeune Georges Frydman tombe sur « Le Corbusier (toujours lui !) ou le lyrisme des Temps Nouveaux », une brochure sur le maître du modernisme rationalisé et des machines à habiter qui lui ouvre les yeux sur son avenir ; Georges Frydman sera designer, il dédiera sa vie à l’étude du corps et des formes dans l’espace, et à la création de structures adaptées à leur déplacement. Son parcours d’études est flou en raison de la Seconde Guerre Mondiale ; il est admis aux Beaux-Arts, et on le retrouve plus précisément inscrit à l’école régionale d’architecture de Toulouse en deuxième classe en 1942, sa fiche d’étudiant 3ème classe restant vide en 1943, signe d’un arrête prématuré de ses études en raison du conflit.
Georges Frydman, l’influence de Le Corbusier et la création de l’EFA
À la fin de la guerre, Georges Frydman s’installe en Provence, où, en architecte de formation (bien que tronquée), il construit sa maison en appliquant les préceptes de la rationalisation des volumes instaurés par son mentor, Le Corbusier. Après la construction de l’édifice, Georges Frydman doit le meubler. Alors, tout naturellement, Frydman commence à imaginer un mobilier fonctionnel et modulaire, toujours en suivant les concepts de Le Corbusier ; ce grand designer, il le rencontrera bientôt, puisque ce dernier opère non loin de là, à Roquebrune-Cap Martin, à la réalisation de son fameux Cabanon, auprès duquel il sera même enterré.
Georges Frydman ouvre une boutique de meubles à Nice, rencontrant parfois l’incompréhension du public pour ses créations modernistes issues de l’esthétique rationaliste sobre du Bauhaus et de celle encore plus épurée du fonctionnalisme de Le Corbusier. Frydman travaille surtout par modules, créant des structures métalliques sur lesquelles se fixent des éléments standardisés selon les besoins. Frydman expose ses projets à son mentor, qu’il a enfin rencontré, et Le Corbusier se montre enthousiaste au vu des créations de son « élève » designer autodidacte. Fort de l’appréciation positive de Le Corbusier, Georges Frydman créée en 1954 avec le peintre Louis Solères la société de fabrication, « Equipement Fonctionnel pour l’Habitation et l’Ameublement » qui deviendra rapidement EFA. Son but est la production en série du mobilier aux lignes épurées et rationalisées qu’il développe, dans un esprit social et hygiéniste : le beau pour tous, la commodité pour tous, et cela au meilleur prix, grâce à la production en série.
L’EFA de Georges Frydman et André Bloc
L’association de Frydman et Solères fonctionne bien. L’EFA édite de nombreux meubles, lambris, bureaux, assises et tables, vendus aux particuliers. André Bloc, plasticien et fondateur de la revue L’Architecture d’aujourd’hui, grand ami de Le Corbusier, le remarque et lui dédie un article qui contribue à faire connaître son travail. André Bloc est un homme multiple ; il est alors aussi le président du groupe Espace, formé autour de Fernand Léger, Victor Vasarély et d’autres peintres et designers avant-gardistes qui se sont installés sur la côte d’azur, notamment à Biot où ils réinventent le travail de la céramique et tentent d’associer tous les arts et de les intégrer à l’architecture, au service d’une esthétique fonctionnaliste et colorée. Frydman semble y avoir été associé un temps, même si c’est un autre designer de talent, Pierre Disderot, qu’on retrouve comme exposant lors de la grande exposition du groupe en 1954, « Architectures, Formes couleur ». Georges Frydman semble ensuite poursuivre son travail de création et d’édition de mobilier design jusque dans les années 1970.
Prix René Gabriel de 1966 : la récompense du style Frydman
En 1966, son travail complet est récompensé par le Prix René Gabriel, qui honore annuellement un designer pour sa production de mobilier en série. Georges Frydman développe un style particulier ; il mêle au plexiglas, au formica, au verre teinté et aux matériaux bon marché des bois de placage exotiques comme le palissandre ou l’acajou, qui ennoblissent ses meubles sans toutefois en alourdir le coût d’achat. Ces matériaux plus ou moins traditionnels sont fixés sur un piètement ou une base en acier tubulaire, qui sera remplacé ultérieurement par l’aluminium et l’inox dans les années 1960-70. Le travail de Georges Frydman est également reconnu dans le domaine du luminaire, où il se partage les lauriers du fonctionnalisme sobre en métal laqué et plexiglas avec d’autres grands designers-éditeurs tels que Jacques Biny ou Pierre Disderot, révolutionnant le monde de l’éclairage.
L’estimation des oeuvres de Georges Frydman
Peu de meubles design de Georges Frydman ont circulé sur le marché de l’art ces dix dernières années. En 2014, un canapé de 1960 signé EFA s’est vendu pour 5 000 euros à Paris. Les paires d’appliques en métal laqué de Frydman se vendent généralement entre 1000 et 4 000 euros la paire, tandis que l’un de ses bureaux réalisé en bois stratifié et métal tubulaire a réalisé un prix de 1 100 euros hors frais à Paris en 2021. Si le mobilier du designer est aujourd’hui très abordable, il n’en demeure pas moins un témoignage éclatant du rationalisme des enfants du Bauhaus et de Le Corbusier, qui ont révolutionné le style de l’habitat durant les Trente Glorieuses.
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