Estimation et cote de l'artiste Georges Lenfant

Chaîniste, Georges Lenfant exerçait avec une maestria proche de la perfection un métier spécialisé dans l’art de la chaîne, aujourd’hui presque disparu. Ce nom méconnu de la joaillerie et de la bijouterie française du XXème siècle a exercé à Paris non pas en tant que vendeur mais pour les plus grandes maisons de son temps.

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L’atelier Lenfant, deux générations d’orfèvres

Georges Lenfant est issu d’un milieu d’orfèvres. Il fait ses études à Paris et à l’étranger où il effectue divers apprentissages. De retour en France, il crée son entreprise à Paris au début du XXème siècle. L’atelier Lenfant voit le jour au 47 rue des Petits Champs, en bordure du Ier et du IIème arrondissement de Paris, à deux pas de l’atelier des frères Jean et Robert Rubel qui travaillent pour Van Cleef & Arpels, et non loin de la place Vendôme et de la rue de la Paix qui accueillent désormais les plus grands noms de la haute joaillerie française. Une édition de la Revue de la Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie datée de 1901 indique que G. Lenfant y était déjà installé. Mais ce n’est qu’en 1909 que l’atelier Lenfant fait enregistrer officiellement sa marque distinctive de fabrication : un poinçon « G L ». Il est possible que ce soit le succès de ses pièces qui ait décidé l’artiste à les signer.

L’arrivée de Jacques Lenfant

En 1915, alors qu’il n’a que onze ans, Jacques Lenfant (1904-1994) rejoint l’atelier de son père et apprend à travailler à ses côtés. Comme ce dernier, il entreprend des études à l’étranger, notamment en Allemagne et en Autriche. Il collabore avec son père et de nombreuses grandes maisons pour créer des pièces d’exception, et réalise notamment un travail important sur des pièces optico-cinétiques. Ce sont des pièces qui s’intéressent à l’illusion et au mouvement. Plus tard, il transmet son savoir-faire en enseignant à la chambre syndicale de la Joaillerie, Bijouterie et Orfèvrerie qui lui commande également un livre, Le Livre de la chaîne, publié à titre posthume en 1996. Il est également à l’origine du Prix National Jacques Lenfant qui récompense chaque année le plus haut niveau de savoir-faire et de technicité dans la réalisation d’une pièce complète de joaillerie et d’orfèvrerie par les élèves en formation dans un établissement français. Suite à la mort de Jacques Lenfant, fils de Georges Lenfant, l’atelier est racheté par Benjamin Leneman en 1998, qui en est l’actuel propriétaire. Il le renomme atelier Bouder et s’installe au 5 rue Marguerite de Rochechouart dans le IXème arrondissement de Paris où il travaille encore aujourd’hui.

L’atelier Lenfant, un mode de travail

Georges Lenfant a créé un atelier indépendant qui travaille pour les plus grandes maisons de joailliers et bijoutiers, notamment avec Cartier, FRED, Boucheron, Tiffany & co et de nombreuses maisons de la place Vendôme et de la rue de la Paix. Georges Lenfant a aussi travaillé pour la famille Sandoz. Il a repris l’atelier de Verger Frères après la Seconde Guerre mondiale. Les plus célèbres associations de l’atelier Lenfant ont été réalisées avec la maison Hermès, à l’occasion de la création du bracelet ancre et avec Constantin Vacheron pour la fabrication de montres. Travailler comme indépendant dans son propre atelier en lien avec de grandes maisons se faisait alors encore beaucoup au début du XXème siècle. De nos jours, les grandes maisons existent le plus souvent au sein de grands groupes tels que LVMH ou Richemont qui regroupent de nombreux talents et savoir-faire artisanaux. Ces groupes ont ainsi à leur disposition l’intégralité des lignes de production : de la conception à la vente en passant par la création et la communication. 



L’atelier Lenfant, un savoir-faire

Georges Lenfant a créé tout au long de sa carrière une grande variété de bijoux : bracelets, bagues, colliers et parures, où l’or est très travaillé.  Ces pièces sont parfois ornées de pierres précieuses comme les traditionnels diamants, rubis, saphirs et émeraudes que l’on retrouve dans le travail de la haute joaillerie française. Ces bijoux sont connus pour être raffinés. Il crée plus particulièrement les chaînes et les mailles avec un très important travail d’orfèvrerie. Il invente des variations dans son travail du métal à partir d’une myriade de motifs, de formes et de textures. Il accorde une véritable importance à l’effet de tissage, et aux motifs circulaires et torsadés. La collaboration avec Hermès a donné une version du bracelet ancre avec un travail particulièrement fin de l’or par Lenfant. Les diamants sont utilisés pour accentuer la préciosité et la délicatesse des bijoux. Il travaille également beaucoup la couleur et les nuances de l’or.

L’atelier Lenfant et le marché de l’art

La cote de l’atelier Lenfant a monté ces dernières années et leurs pièces sont désormais très recherchées. L’atelier est particulièrement apprécié des collectionneurs comme des amateurs. Le poinçon du maître est aujourd’hui aussi important et parfois plus encore que celui de la maison qui l’a vendu originellement. Ainsi, le bracelet Chaîne d’ancre de la maison Hermès, qui se vend pour plusieurs centaines d’euros dans le commerce, a atteint 22 000 euros pour une pièce signée Georges Lenfant au printemps 2022. Les pièces signées par son fils sont également prisées avec des adjudications de bracelets à plus de 17 000 euros pour des pièces optico-cinétiques. L’un de prix record est une collaboration avec Rolex pour une montre qui a été adjugée à presque 55 000 euros.

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