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Herbert Zangs, représentant de l’Art informel allemand

Herbert Zangs (1924-2003) est un artiste plasticien allemand rattaché au courant de l’art informel. Sa pratique artistique hérite directement de son engagement dans l’armée de l’air pendant la Seconde guerre mondiale. En effet, de 1941 à 1945, il sert le Troisième Reich en Norvège, en Finlande et au Danemark. Après une brève captivité en 1945, il se tourne vers une carrière artistique dès son retour en Allemagne.
Œuvre de Herbert Zangs
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La formation d’Herbert Zangs

De 1945 à 1949, Herbert Zangs étudie à la Kunstakademie de Düsseldorf, aux côtés de Joseph Beuys et Günter Grass et sous la direction d’Otto Pankok. Cette formation académique se complète d’un long voyage en Allemagne en 1946-1947. Il finance son périple en échangeant des services et des tableaux contre de la nourriture. 

Enthousiasmé par ce voyage bohème, Herbert Zangs renouvelle l’expérience à l’issue de ses études. Il parcourt de cette manière l’Italie, le sud de la France, l’Algérie et la Tunisie, entre 1947 et 1950. Ses œuvres sont alors figuratives, dans le goût des œuvres d’Othon Friesz. L’artiste réalise principalement des portraits et des paysages, peints à l’huile ou à l’aquarelle, et parvient à vivre de son art. 

A son retour à Krefeld, sa ville natale, en 1950, Herbert Zangs organise sa première exposition personnelle au musée municipal. Le peintre rencontre un certain succès, et reçoit même le prix du Bas-Rhin en 1952 pour ses créations. 

L’adoption de l’art informel

Au cours d’un voyage à Paris en 1951, Herbert Zangs découvre l’Abstraction lyrique, qui suscite son adoption de l’art informel. A partir de cette date, il retourne régulièrement à Paris, et s’installe un atelier à Denfert-Rochereau en 1955. 

Le bouleversement esthétique de la découverte de l’Abstraction lyrique se traduit par le choix radical de ne peindre plus qu’en monochrome. En cela, Herbert Zangs se rapproche de la démarche contemporaine d’Yves Klein, Piero Manzoni, ou encore Richard Rauschenberg. Les monochromes d’Herbert Zangs sont encore liés à la figuration. Ils s’inspirent de son expérience de la guerre et des vols effectués en avion au-dessus de paysages enneigés et dévastés.   

Les reliefs d’Herbert Zangs reflètent eux-aussi l’impact de la guerre sur son art. Il les compose au début des années 1950 à partir de matériaux de récupération qui évoquent les privations de la guerre. Ces éléments sont assemblés et couverts d’un fin voile de peinture blanche, ou encore de chaux. Herbert Zangs les intitule donc des « blanchiments ». On peut notamment citer Objet (1952) ou encore Collage-objet (1953) parmi les œuvres relevant de cette série. En blanchissant la surface de l’œuvre, Herbert Zangs suscite l’interrogation envers les éléments sous-jacents. Cette série a également une dimension très personnelle pour l’artiste. En raison d’un accident d’avion lors d’une mission en 1943, il avait passé trois jours bloqué dans son parachute, sous la neige, avant d’être secouru. Les blanchiments évoquent la vision traumatisante qu’il avait alors eu du paysage enneigé.  

Le précurseur du mouvement Zéro

Herbert Zangs, qui se tourne progressivement vers une abstraction totale, est aujourd’hui considéré comme le précurseur du mouvement Zéro. 

A partir de 1953, l’artiste propose des toiles couvertes d’un revêtement monochromes, structurées par un réseau de lignes entrecroisées, et parfois perforées. Les symboles mathématiques deviennent récurrents dans ses toiles, et donnent lieu à la série « PlusMinus », des toiles et collages jalonnés de « x », « – », et « + », généralement en relief. 

La structuration en grilles des œuvres est également un caractère important des créations d’Herbert Zangs. Ce motif systématique symbolise pour l’artiste la quête d’une création libre, dénuée de tout carcan.   

L’emploi du monochrome et de motifs sériels font d’Herbert Zangs un initiateur du mouvement Zéro, bien qu’il ne se soit officiellement allié à aucun mouvement. Il ne limite cependant pas sa palette au blanc, et réintroduit notamment le bleu et le noir, sans pour autant mêler les coloris. 

Au cours de sa carrière, Herbert Zangs innove sans cesse, et multiplie les expériences artistiques. Il expérimente des techniques variées, qui donnent lieu à des séries dédiées. Ainsi, en 1957, il applique la peinture à l’essuie-glace, introduisant ainsi la série des « essuie-glace ». En 1959, c’est au fusain que s’adonne l’artiste. Sa série des « poussières » des années 1960 est pour sa part réalisée à la suie. 

A partir de années 1970, Herbert Zangs se tourne vers les performances. A la même période, il commence à occuper une place importante sur la scène artistique française. L’artiste, qui ne cesse d’expérimenter de nouvelles techniques de peintures, s’essaye notamment à la peinture au fouet dans les années 1980 et 1990. La perte de ses jambes en 1992 ne le freine en rien, et il exploite même les roues de son fauteuil roulant pour réaliser des œuvres radicales. 

La cote de œuvres d’Herbert Zangs

La vente des œuvres d’Herbert Zangs a connu une hausse très importante depuis les années 2010. L’indice des prix de ses créations enregistre une croissance de 113% depuis cette date. 

Les peintures s’échangent généralement pour 1 000 à 5 000 €, mais les adjudications hautes peuvent dépasser les 10 000 €. Les dessins et aquarelles circulent eux-aussi aisément sur le marché de l’art, pour des sommes généralement comprises entre 100 et 5 000 €. 

Ce sont les sculptures d’Herbert Zangs qui suscitent le plus d’attention de la part des collectionneurs. Les prix de ventes s’échelonnent entre 100 et 50 000 €, avec une majorité comprise entre 1 000 et 5 000 €. Le record des ventes a été atteint à Vienne en 2017 avec l’assemblage Drahtfaltung verweißt (1954), adjugé pour 60 000 €. 

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(Illus.) Portrait de l’artiste

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