Estimation et cote de l'artiste Jacques Biny

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Jacques Biny, une naissance dans le monde de l’architecture et de la décoration d’intérieur

Jacques Biny est né en 1913, à Valence, dans une famille travaillant dans l’architecture et l’ornement. Son père lui transmet le goût de la décoration très tôt ; en effet, ce dernier officie en tant que staffeur et réalise ornements et pâtisseries pour agrémenter les plafonds des espaces architecturaux qui lui sont confiés. L’oncle de Jacques Biny, quant à lui, est architecte. Le jeune Biny accompagne son père sur les chantiers, et tout naturellement, il se passionne pour le monde de l’architecture et des arts décoratifs. Très jeune encore, Jacques Biny trouve sa propre voie, esquissant ses premières lampes et projets d’éclairages en raison de l’insuffisance de lumière sur les chantiers. 

En 1932, à dix-neuf ans, Biny entre à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, où il étudie pendant quatre ans. À son retour à Valence, Jacques Biny se lance dans la décoration d’intérieur, un travail qu’il exerce jusqu’à la fin des années 1940. 

Jacques Biny et la passion du luminaire

En parallèle de son activité de décorateur d’intérieur, Jacques Biny poursuit sa passion véritable, le design de luminaires. Il réalise alors des modèles d’éclairages aux contours design pour le cinéma Le Palace à Valence. Fort de ses succès, à l’aube des années 1950, Jacques Biny décide de s’installer à Paris pour y vivre son rêve de luminariste. En 1950, il fait produire ses premiers modèles par l’éditeur Omnialux, et les présente sous le nom d’éclairage « Luminalite » à la Foire de Paris. En 1951, Jacques Biny s’installe à son compte comme concepteur de luminaires. Il change d’éditeur, confiant ses modèles « Luminalite » à Kobis et Lorence. Jacques Biny innove dans la conception de nouveaux éclairages, conçus à partir de verre, de laiton, de métal laqué, puis de plexiglas (ou Perspex). Son but est avant tout utilitaire. Peu à peu, sa réflexion sur la lumière directe et indirecte, ainsi que sur les reflets lumineux, le mène à créer de nouvelles formes rationalisées. Biny se spécialise dans la création d’appareils d’éclairages à double effet de réfraction et de diffusion du faisceau lumineux, afin de s’adapter au mieux aux usages du quotidien. Les formes de ses créations sont sobres et épurées, une esthétique en phase avec le rationalisme des autres designers des Trente Glorieuses.

Jacques Biny et Luminalite, l’entreprise d’une vie : 1953-1976

Jacques Biny décide en 1953 de fonder sa propre entreprise d’édition de luminaires, qu’il nomme sans surprise Luminalite. Il installe Luminalite dans un vaste local du 11ème arrondissement. À cette période, Biny a déjà repéré Michel Buffet, un jeune designer prometteur, et va l’associer à l’aventure Luminalite. L’entreprise conçoit et édite des luminaires à la destination variée : appartements de particuliers, bien-sûr, mais aussi administrations publiques, hôtellerie, et même hôpitaux. Lampes à poser, appliques, hublots, lampadaires et grands appareils d’éclairages, la diversité des modèles dépend de la fonction et de la nature du bâtiment à illuminer. Les besoins sont tels dans cette période de la Reconstruction, que le travail ne manque pas, et les innovations de Jacques Biny s’adaptent parfaitement aux nouveaux modes de vie. 

Dès 1953, l’année de la fondation de Luminalite, Jacques Biny participe au Salon des Arts Ménagers comme éditeur, et présente des travaux de Michel Buffet, comme l’appique B206, ainsi que ses créations personnelles. À partir de là, il ne cessera de participer activement à tous les Salons et rendez-vous incontournables des arts décoratifs pour promouvoir son travail.

Les succès de Jacques Biny avec Luminalite : quelques chiffres-clés

L’année suivante, en 1954, Jacques Biny créée l’applique 193, qui sera installée dans les nombreuses chambres de la fameuse résidence étudiante d’Antony, un projet auquel d’autres designers de talent comme Jean Prouvé ou Raphaël Raffel participent également. 

Dans l’équipe de Jacques Biny, outre Michel Buffet, on trouve aussi les designers Charles Ramos, Jean-Boris Lacroix à partir de 1957-8, ou encore Louis Baillon, qui contribuent à la création de modèles novateurs en usant la tôle, le plexiglas le métal perforé et le laiton. En 1957, c’est Gustave Gautier qui rejoint l’équipe pour travailler sur les possibilités offertes par le Perspex, un plexiglas cher aux designers de luminaires de l’après-guerre. Biny est sélectionné cette année-là à la Triennale de Milan. Avec Gautier, au fil des ans, Luminalite élabore toute une gamme d’éclairages en Perspex coloré, notamment un système modulaire de cubes lumineux à imbriquer.  

 

À partir de 1964, Jacques Biny implique avec plus d’assiduité Luminalite sur les chantiers des collectivités, remportant notamment des chantiers d’éclairages pour les hôpitaux, auxquels il s’adapte en pensant des modèles d’éclairage pour les soins, les examens médicaux et la veille de nuit. En 1962, il avait déjà collaboré avec son frère, l’architecte Maurice Biny, co-constructeur de la préfecture de la Drôme, réalisant l’éclairage de l’édifice. Outre cette accointance familiale, c’est l’adhésion de Jacques Biny au CAIM, le syndicat des créateurs d’architectures et de modèles créé en 1962 par Jacques Hitier, qui lui permet de renforcer ses liens avec les décorateurs d’intérieur et les designers, qui font appel à lui sur des chantiers publics mais aussi privés. 

À la fin des années 1960, avec Louis Baillon, Biny édite un lampadaire (le 340) avec un système d’abat-jour « monte et baisse » sélectionné par Formes Utiles, un rendez-vous de l’UAM (Union des artistes Décorateurs). Autre récompense, en 1971, Jacques Biny remporte le premier prix du Concours EDF au salon Equip’hôtel pour l’éclairage de chambre d’hôtel. 

 

Luminalite est un succès total pour Jacques Biny : l’entreprise emploie dans les années 60 jusqu’à dix salariés, et le double par la suite. Luminalite a édité plus de 400 luminaires sous son créateur et premier directeur. En parallèle, Jacques Biny a encore trouvé le temps de confier certains modèles à l’éditeur Lita, signe de son activité débordante et du trop-plein de commandes de Luminalite. Alors que la société atteint des sommets, connaissant le succès auprès des décorateurs et des instances publiques, Jacques Biny s’éteint, en 1976, laissant Luminalite à la maison Cheret qui la rachète et en poursuit l’exploitation jusque dans les années 1980.

L’estimation des oeuvres de Jacques Biny

Les luminaires du designer restent en moyenne très abordables. En 2010, une lampe de table en laiton et métal peint, modèle 231 créé en 1950, s’est vendue pour 7500 euros hors frais à New-York, un record. Les appliques de décorateur se vendent souvent par paire, atteignant selon leur modèle, date de fabrication et dimensions une estimation allant de 150 à 6 000 euros.

Si les modèles créés par le père de Luminalite restent en général sous la barre des 10 000 euros, certains modèles de ses collaborateurs sont mieux évalués, à commencer par le lampadaire B211 de Michel Buffet, créé en 1953, et dont un exemplaire s’est vendu en 2021 pour 16 000 euros hors frais. De même, la lampe à poser modèle 301 éditée par Luminalite, mais dessinée par Boris Lacroix en 1957 connaît de jolis résultats en vente aux enchères, un exemplaire en laiton, métal laqué et Perspex ayant été vendu en 2021 pour la somme de 20 000 euros hors frais. 

De nombreuses expositions en galerie et catalogues concernant le travail de Jacques Biny ont récemment permis de mieux reconnaître son travail, et laissent entrevoir une probable hausse de la cote de l’artiste fondateur de Luminalite.

(Illus.) Jacques Biny

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