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Estimation et cote de l'artiste Jan Verkade
Attiré par la culture française, le peintre hollandais Jan Verkade (1868 – 1946) rejoint le groupe des nabis. Tout au long de sa vie, influencé par Paul Sérusier, l’artiste cherche à s’élever tant picturalement que philosophiquement. Ses aspirations religieuses transparaissent dans ses œuvres.
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La formation artistique du peintre Jan Verkade
Né à Zaandam, aux Pays-Bas, Jan Verkade grandit dans une famille mennonite. Enfant, il dessine. Il fréquente le Jardin zoologique pour y peindre les animaux. Refusant de succéder à son père à la tête de l’entreprise familiale, il persévère dans sa première vocation : devenir peintre.
Jan Verkade intègre la Rijksacademie (Académie royale des Beaux-Arts) d’Amsterdam dès 1887. Le jeune homme y étudie durant deux ans avant de rejoindre le village d’Hattem. Là, en compagnie de son beau-frère le peintre Jan Voerman, il réalise de nombreux paysages, mais aussi des portraits et des natures mortes. Dans la campagne, les vaches y paissent. Elles sont représentées dans les œuvres du jeune artiste comme dans son tableau Vaches se reposant dans un pré.
Jan Verkade, quand il ne peint pas ou ne bavarde pas avec les paysans, lit. Les romans d’Émile Zola, d’Alphonse Daudet en encore À Rebours de Joris-Karl Huysman figurent parmi ses titres de prédilection.
C’est en février 1891 que Jan Verkade, captivé par la peinture française, part s’établir à Paris. Son compatriote Meyer de Haan, arrivé en France quelques années auparavant, lui présente Paul Gauguin. Cette rencontre est décisive pour le jeune artiste. Il s’inspire de la vision artistique et de la technique picturale novatrice du maître.
Jan Verkade, membre du groupe des nabis
À Paris, Jan Verkade parcourt les expositions. Il rencontre bientôt Paul Sérusier, qui l’introduit auprès d’écrivains symbolistes tel Stéphane Mallarmé, mais aussi auprès de ses amis de l’Académie Julian. C’est ainsi que Jan Verkade rejoint le groupe des nabis.
Surnommé « le nabi obéliscal » par Paul Ranson, Jan Verkade se lie d’amitié avec de nombreux artistes. Il assiste aux soirées où les échanges philosophiques et artistiques abondent.
En 1891, Jan Verkade quitte Paris pour la Bretagne. En compagnie de Mogens Ballin, il se loge à Pont-Aven pour y attendre son ami Paul Sérusier. Inspiré par les paysages bretons et ses habitants, Jan Verkade y réalise un grand nombre d’études. En juin, les trois peintres se retrouvent à Huelgoat. Puis, seul, Jan Verkade séjourne à Pouldu, en Bretagne. Après un bref passage en Hollande, il s’installe à Paris en 1892. Il expose alors au Salon des indépendants où il connait un certain succès.
De retour en Bretagne, à Saint-Nolff, Jan Verkade peint la vie rurale. Peu à peu, le peintre se convertit au catholicisme. Il se fait baptiser à Vannes en 1894.
Toujours accompagné par Mogens Ballins, Jan Verkade poursuit ses voyages en Italie. Enthousiasmé par les fresques de Giotto, il décide de se consacrer à la peinture religieuse. En 1894, Jan Verkade entre à l’abbaye bénédictine Saint-Martin à Beuron, en Allemagne, sous le nom de Dom Willibrord Verkade. Paul Sérusier fera le portrait de son ami en 1903 avec le tableau intitulé Portrait de Verkade à Beuron.
Les caractéristiques des peintures de l’artiste Jan Verkade
Jan Verkade s’attache à représenter des paysages, des natures mortes et des portraits. Il utilise des couleurs vives et des formes simplifiées. Son tableau Paysage décoratif, peint en 1891 et représentant le village de Saint-Noffle, en atteste. Sur cette toile, les troncs d’arbre, au premier plan, constituent trois lignes verticales. Des aplats de vert symbolisent les prés. Les maisons sont stylisées à l’arrière-plan tandis qu’une tache rouge, à droite, contraste avec les autres couleurs.
Le cheminement spirituel de Jan Verkade vers le catholicisme se dévoile également à travers ses œuvres. La tempera sur carton intitulée Saint Sébastien présente une scène religieuse. Réalisé vers 1894, alors que l’artiste séjournait à l’abbaye de Beuron, ce tableau représente le saint auréolé adossé à un arbre. Les couleurs sont harmonieuses et contrastées. Le rouge du sang tranche avec le vert de la nature. Les influences des nabis y sont percevables.
Estimations des tableaux et des dessins du peintre Jan Verkade
Les peintures de Jan Verkade, sur le marché de l’art, sont estimées entre 2 500 et 180 000 euros. Cet écart important de prix se justifie en fonction des sujets, des supports, des dimensions et de l’état des toiles. En 2018, la peinture intitulée Réminiscence a été adjugée pour la somme de 182 126 euros. La même année, Paysage aux alentours de Beuron était vendu 16 000 euros. En 2015, l’huile sur toile Paysage aux meules de foin a obtenu la somme de 160 000 euros pour sa vente.
Au contraire, l’huile sur bristol Deux personnages a été vendue au prix de 2 534 euros en 2015. Vaches se reposant dans un pré a été acheté à 5 564 en 2020. Récemment, en 2019, Nature morte aux fruits et vase de Delft a obtenu un prix au marteau de 75 000 euros.
Quant aux dessins de Jan Verkade, ils sont estimés entre 600 et 49 000 euros. En 2018, un pastel sur papier dont le titre est Les Toits rouges près de la mare a été adjugé à 48 500 euros. Un portrait de fille de Bretagne, dessin au crayon sur papier, s’est vendu à 850 euros l’année précédente. Le Portrait de Marie de Kervo, au crayon, s’est vendu à 10 000 euros la même année.
(Illus.) Jan Verkade Herinnering (Réminiscence) – 1893
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