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Estimation et cote de l'artiste Jean-Baptiste Perronneau

Jean-Baptiste Perronneau (1715 – 1783) est un artiste réputé pour ses portraits au pastel. Souvent comparé à Maurice Quentin de la Tour, peintre de la cour, il demeure l’un des grands pastellistes de son époque. Nomade, il parcourt l’Europe pour y représenter les personnalités influentes de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie.

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Les premières années artistiques du peintre Jean-Baptiste Perronneau

Jean-Baptiste Perronneau, dit aussi Perroneau, débute son apprentissage auprès du graveur Jean-François Cars. Il entre ensuite à l’atelier de Charles-Joseph Natoire, illustre peintre rococo. Le jeune homme ne tarde pas à travailler comme graveur, puis en tant que portraitiste. Il utilise la peinture à l’huile comme le pastel.
À trente-et-un ans, Jean-Baptiste Perronneau est agréé à l’Académie de peinture et de sculpture de Paris. Il y est reçu sept années plus tard, en 1753. 

Jean-Baptiste Perronneau expose au Salon du Louvre dès 1746, année de son agrément à l’Académie. Il y présente régulièrement ses tableaux, sans toutefois recueillir des louanges sur son œuvre. Au Salon de 1750, Jean-Baptiste Perronneau y est même moqué. En effet, comme le rapporte le critique Denis Diderot dans Le Salon de 1767, Maurice Quentin de La Tour, installé et estimé, commande son portrait au jeune artiste. Le pastel est alors présenté à côté de l’autoportrait réalisé en cachette par Maurice Quentin de La Tour. Les deux œuvres sont confrontées et comparées. Celle de son adversaire est encensée. Les deux artistes ne cessent d’être rivaux, parfois malgré eux.

C’est en 1753 que Jean-Baptiste Perronneau présente au Salon de Paris ses deux morceaux de réception. Le premier est un portrait du peintre Jean-Baptiste Oudry, et le second celui du sculpteur Lambert Sigisbert Adam. Ces deux œuvres lui valent enfin la reconnaissance. Jean-Baptiste Perronneau devient dès lors recherché pour ses portraits élégants et modernes.

En 1754, Jean-Baptiste Perronneau épouse Louis-Charlotte Aubert, fille du miniaturiste François Aubert. C’est deux ans plus tard, en 1756, que le pastelliste commence à voyager.  

Les portraits au pastel de l’artiste Jean-Baptiste Perronneau

Jean-Baptiste Perronneau excelle dans la maîtrise du pastel, même s’il ne délaisse pas complètement la peinture à l’huile. Le pastel lui permet de donner de l’expressivité à ses modèles. Ses portraits, principalement des personnages en buste ou en pied, se découpent sur un fond neutre. Les textures, les couleurs et les effets de lumière sont particulièrement étudiés. Jean-Baptiste Perronneau s’attache à donner à ses sujets une allure naturelle, à leur livrer de l’intensité dans le regard. Les modèles sont reconnaissables. Ils se distinguent par un ou deux accessoires qui les caractérisent.
Le pastel, moins couteux que la technique de la peinture à l’huile et plus rapide dans l’exécution, permet aussi d’atteindre une clientèle moins fortunée. Il s’agit principalement de bourgeois, de commerçants, d’intellectuels et d’artistes.

De Bordeaux à Orléans, de Turin à Londres, Jean-Baptiste Perronneau parcourt l’Europe pour répondre aux commandes. Parmi ses modèles figurent le juriste Daniel Jousse, le mathématicien Pierre Bouguer, le graveur Gabriel Huquier, l’homme d’affaires Charles-François Tassin de Charsonville, le diplomate Jacob van Kretschmar ou le danseur Jean-Georges Noverre. Jean-Baptiste Perronneau séjourne en Italie, en Angleterre, en Pologne, en Espagne ou encore aux Pays-Bas. Il décède à Amsterdam en 1783.

Estimations des tableaux et des dessins du peintre Jean-Baptiste Perronneau

Sur le marché de l’art, les ventes des dessins de Jean-Baptiste Perronneau, notamment ses portraits au pastel, surpassent en nombre et en prix celles de ses peintures. Par exemple, en 2016, le dessin au pastel intitulé Portrait d’Aignan-Thomas Desfriches, seigneur de la Cartaudière, un collectionneur et mécène, a atteint la forte somme de 330 000 euros.
En 2019, le Portrait d’un gentilhomme en habit sable et veste bleue a été vendu 70 000 euros. Le Portrait présumé de François Gorsse en habit gris s’est quant à lui vendu 45 000 euros en 2019. L’un des portraits au pastel ayant le prix le plus minime pour cet artiste ces dernières années s’est vendu en 2021. Il s’agit du Portrait d’une dame à la robe bleue portant un livre. Il a été adjugé à 1 628 euros. 

Le prix des peintures de Jean-Baptiste Perronneau se situe généralement entre 4 000 euros et 30 000 euros. En 2014, l’huile sur toile du Portrait d’une dame, probablement madame Blondel d’Azincourt, vêtue d’une cape à pois bleus et d’un manchon de fourrure, a été vendue pour la somme de 29 288 euros. Le Portrait présumé de Barthélémy Augustin Bondel d’Azincourt s’est quant à lui vendu 26 000 euros en 2016.
En 2022, le Portrait d’une dame portant un manteau bleu doublé de fourrure et le Portrait d’une élégante à la robe aux nœuds bleus tenant une rose ont été achetés pour des sommes plus modiques. Ils ont été adjugés respectivement à 4 304 euros et à 6 000 euros. 

(Illus.) Jean-Baptiste Perronneau Une Fille avec un chaton Vers 1743

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