Estimation et cote de l'artiste Jean-Jacques Henner
Jean-Jacques Henner (1829-1905) est un peintre et dessinateur alsacien. Né à Bernviller, dans le Haut-Rhin, dans une famille paysanne, il est présenté au peintre Charles Goutzwiller à l’âge de 12 ans. Il étudie dans son atelier, puis auprès de Gabriel-Christophe Guérin à Strasbourg.
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Qui est l'artiste Jean-Jacques Henner ?
Il y fréquente les peintres alsaciens et allemands tels que Gustave Jundt, Louis Schultenberger et Léon Haffner. Il réalise alors essentiellement des portraits et des scènes de genre, notamment La Mère de l’artiste priant devant le corps de sa fille Madeleine (1879). Ce tableau constitue la première occurrence de la représentation de la mort, qui devient par la suite une thématique récurrente dans l’œuvre de Jean-Jacques Henner. Il adopte un style réaliste qui perdure tout au long de sa carrière.
Une bourse du Conseil départemental du Haut-Rhin permet à Jean-Jacques Henner de se rendre à Paris en 1846 rejoindre l’Ecole des Beaux-Arts. Il entre alors dans les ateliers du peintre Michel-Martin Drolling, puis en 1851 de François-Edouard Picot. Il complète cette formation académique par la fréquentation assidue des musées. Il admire particulièrement les peintres de la Renaissance italienne, Titien, Raphaël et le Corrège, mais aussi les maîtres allemands comme Holbein, et les peintres français de la première moitié du XIXème siècle, tels que Ingres, Prud’hon et Corot.
Jean-Jacques Henner manifeste précocement un talent pour le portrait. De retour à Bernviller en 1855 au chevet de sa mère mourante, il réalise de nombreux portraits d’alsaciens. Il représente surtout sa famille et les notables de la ville. A la mort de sa mère en 1857, Jean-Jacques Henner rentre à Paris, et remporte dès l’année suivante le prix de Rome pour Adam et Ève trouvant le corps d’Abel.
Les inspirations artistiques de Jean-Jacques Henner
A l’Académie de France à Rome, où il passe cinq ans, Jean-Jacques Henner approfondit sa connaissance des maitres italiens, en particulier le Caravage, Titien et le Corrège. Il puise une grande inspiration dans la lumière vénitienne, et les paysages italiens qu’il découvre au cours de ses visites. Il parcourt les alentours de Rome en 1859, puis Florence, Venise et Milan en 1860, et Naples et Capri en 1862. Il mêle les influences italiennes avec celles des œuvres de Camille Corot en ce qui concerne les paysages. Les figures sont pour la plupart pâles, comme les modèles de Titien, et leurs contours sont adoucis par des sfumato inspirés par le Corrège. Arrivé à Rome comme peintre d’histoire, Jean-Jacques Henner privilégie désormais les scènes de genre et les petits paysages.
Les cinq ans passés à l’Académie de France à Rome permettent à Jean-Jacques Henner de mener une carrière officielle. Un fois rentré à Paris, il participe pour la première fois au Salon en 1863 avec le Jeune baigneur endormi, et deux portraits. Les critiques sont élogieuses, et il reçoit une médaille du Salon. De 1864 à 1869, Jean-Jacques Henner expérimente brièvement le naturalisme, avec des toiles telles que le Portrait de Joseph Tournois (1864) ou encore La Femme au divan noir (1869).
Face à l’hostilité de la critique, Jean-Jacques Henner abandonne cependant rapidement ce style. Il se tourne alors vers des créations oniriques et élégiaques, représentant une Antiquité idéale ne pouvant être datée. Sa peinture devient « idyllique », portant sur des thèmes mythologiques ou évoquant la poésie bucolique de la littérature antique qu’il avait étudié avec passion à Strasbourg. Jean-Jacques Henner se distingue dans sa démarche des différents mouvements picturaux de la seconde moitié du XIXème siècle. A la différence de ses contemporains tels que Jean-Léon Gérôme, il ne cherche pas la reconstitution historique, ni la narration didactique. Sa touche est également très différente. Loin de vouloir séduire l’œil du spectateur par son aspect lisse et précis, elle se fait au contraire vaporeuse. Mêlant idéalisation, réalisme, et référence à la Renaissance italienne, l’esprit de sa recherche peut cependant être rapproché des Néo-Florentins, Paul Dubois et Alexandre Falguière.
Estimation et cote de Jean-Jacques Henner sur le marché de l'art
Après la défaite de 1870 et l’annexion de l’Alsace par la Prusse, les tableaux de Jean-Jacques Henner prennent une connotation politique. Son tableau L’Alsace, elle attend (1871), dépeignant une jeune alsacienne en deuil, connait un très grand succès, et est immédiatement diffusé par la gravure. Son œuvre prend une tonalité plus sombre, axée sur le thème de la mort à partir de 1870. En hommage à sa région d’origine annexée, il substitue les paysages italiens par le Sundgau alsacien dans ses compositions. Malgré sa mélancolie, Jean-Jacques Henner n’abandonne pas l’art du portrait, qui remporte alors un succès inédit. Félix Ravaisson-Mollier et Laura Leroux restent d’importants commanditaires tout au long de sa vie. Son œuvre est couronnée par une série de prix qu’il obtient à partir de 1878. Membre de l’Institut de France en 1889, il reçoit le grand prix de l’Exposition universelle de 1900, et est fait grand officier de la Légion d’Honneur en 1903. En 1923, ses héritiers fondent à Paris un musée recueillant la majeure partie de son fond d’atelier.
Le goût des collectionneurs pour les œuvres de Jean-Jacques Henner apparaît constant, avec un prix de vente moyen relativement stable entre 2000 et 2022, compris entre 2 700 et 3 500 €. Les peintures de figures mythologiques et religieuses de Jean-Jacques Henner sont les toiles qui remportent le plus grand succès, au détriment des portraits. C’est la figure biblique de Salomé qui détient le record des ventes, atteint en 2019 à Hambourg (50 000 €). La plupart de ses peintures s’échangent pour 1 000 à 5 000 €. Les dessins et miniatures atteignent des sommes plus modestes, allant de 100 à 500 €.
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