Estimation et cote de l'artiste Jean Touret

Découvrez la vie et l’oeuvre de Jean Touret, le père des Artisans de Marolles. Besoin d’une expertise concernant Jean Touret ? Contactez l’équipe d’Estimonobjet ! 

Estimation gratuite Jean Touret

Vous souhaitez  expertiser une œuvre de Jean Touret et recevoir son estimation ? Remplissez votre demande via notre formulaire. Faites estimer une œuvre de Jean Touret en quelques clics et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit et totalement confidentiel.

L’enfance de Jean Touret, loin de la carrière artistique

Jean Touret est né en 1916 à Lassay Les Châteaux, en Mayenne, dans une famille de tanneurs. Le jeune Touret est attiré par le dessin et la peinture, mais jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, il n’en fera rien. Jean Touret a 12 ans lorsque son père disparaît, le laissant aux mains d’une mère austère. Touret passe docilement ses examens, et se met à travailler pour le compte d’une compagnie d’assurance, délaissant ses envies créatrices pour la rédaction de fiches au service des contentieux. Jean Touret se forme tout de même à la peinture aux cours du soir qu’il s’autorise à suivre. 

Lorsque la guerre éclate, Touret est enrôlé, combattra à Dunkerque et sera fait prisonnier durant cinq and en Allemagne. Lors de sa longue captivité, il est assigné aux travaux forestiers, et côtoie les vieux bûcherons allemands. Malgré la rudesse des conditions de vie, Jean Touret développe un amour pour le bois et la vie rustique, une révélation qui orientera ses choix à venir, ainsi qu’une vision du monde libérée des contingences matérielles et résolument tournée vers l’élément spirituel et les bonheurs simples. 

Jean Touret au sortir de la Guerre : de la peinture à la création du groupe des Artisans de Marolles en 1950

Libéré après la guerre, Jean Touret décide de vivre de sa passion et d’exposer sa peinture. La première exposition du travail pictural de Touret a lieu au Mans. Entre 1947 et 1951, il participe à des expositions parisiennes, comme celles de la Galerie Michet ou de la galerie Chardin, mais aussi au Salon des Indépendants et au Salon d’automne. Sa peinture s’inspire des avant-gardes de l’époque, entre couleurs tranchées du fauvisme et compositions proches de l’abstraction.

 

Puis Jean Touret s’installe à Marolles, petit village de la Beauce où il compte installer son atelier de peinture, au coeur des communs du château de Pezay. Accolé au tabac où Jean Touret va chercher de quoi alimenter la pipe qu’il fume quotidiennement, un atelier de menuiserie où tous les villageois se réunissent frappe sa curiosité. Il reconnaît dans leur simplicité celle des vieux bûcherons de sa captivité en Allemagne. Parmi eux, un menuisier, un ferronnier et un vannier qui transmettent à Touret le goût du travail artisanal. En 1950, la voie de Touret est tracée. Elle sera dédiée au design rural et aux arts décoratifs, loin de l’industrialisation galopante des années 50 ; il fonde le groupe des Artisans de Marolles, et dirige les créations des artisans vers un style épuré, rustique et élégant, travaillant la céramique, le cuir, et mêlant le bois et le métal pour les meubles.

Jean Touret : philosophie et esthétique des Artisans de Marolles

Jean Touret privilégie la sculpture dans son travail personnel. Personnage méditatif et porté vers la spiritualité, amoureux de l’art primitif de la grotte de Lascaux, Touret réalise des totems anthropomorphes qui célèbrent la nature et le vivant au sens large. De même, il travaille le cuivre repoussé sur de grands panneaux dans lesquels il dégage des formes de femmes, de danseurs ancestraux. Son approche abstraite de la peinture trouve également son écho dans la conception d’assemblages de morceaux de bois pour en faire des panneaux sans figuration. Jean Touret utilise des poutres et des matériaux de récupération, issus des destructions de la seconde guerre mondiale. Il ne vend pas ses oeuvres, ni ne les expose ; elles sont pour lui une véritable quête spirituelle.

Concernant le design de mobilier des Artisans de Marolles, c’est Jean Touret qui dessine les modèles de tables, de bureaux, de lampes ou de buffets que les artisans réalisent. L’esthétique des ateliers de Marolles choisie par Jean Touret se rapproche du design avant-gardiste des fonctionnalistes, tels Le Corbusier ou Charlotte Perriand, et s’éloigne de la préciosité recherchée de l’Art Déco, de ses bois de prix et de son caractère savant. 

En 1958, les ateliers de Marolles de Touret exposent leurs créations dans le Château de Blois. Le succès du mobilier créé à Marolles excède les espoirs de Touret, et la production est même vendue au magasin du Printemps à Paris. 

En 1959, les ateliers de Marolles s’agrandissent et deviennent Les Artisans de Marolles et du Loir-et-Cher. Jean Touret a donc réussi à établir et pérenniser ce système de communauté autour du travail rustique, à la façon des compagnons du Moyen-âge, et il est appelé à Bonneval-sur-Arc en Savoie ainsi qu’en Lozère pour aider à l’installation de communautés similaires.

Jean Touret et l’art sacré

En 1963, Jean Touret s’installe dans le village des Montils, toujours dans la même région, non loin de Blois. Là, il accentue son travail de récupération de matériaux, notamment bois et métal. Il réalise notamment des enseignes métalliques pour les commerçants du cru, et des girouettes. Cette adoption de la ruralité et du réemploi de matières tient à sa philosophie de vie et à sa dévotion pour Saint-François d’Assise. En parallèle, il commence à travailler pour des églises et quitte la direction des Artisans de Marolles en 1964. L’année suivante, il rencontre Jean-Marie Lustigier, aumônier de la Sorbonne, futur archevêque de Paris. Suivant sa vocation et sa foi, Touret oeuvre à la réalisation de mobilier sacré et de sculptures religieuses dans différentes églises de France. Son oeuvre capitale est sans aucun doute le maître-autel de Notre-Dame de Paris que lui commandera dans les années 1980 Monseigneur Lustigier. Après ce chantier, Jean Touret poursuit sa voie ; oratoire des bénédictins de Montmartre, ameublement de l’Église Saint-Gervais à Paris en 1991, du choeur de l’Église de Viry-Châtillon en 1995, de l’oratoire du Collège des Bernardins, terminé en 2008 par son fils Sébastien Touret… Jean Touret est mort en 2004, et n’aura cessé, depuis 1945, de travailler avec humilité à l’expression de l’harmonie humaine et de la joie dans son travail artisanal du bois. 

 

L’estimation des oeuvres de Jean Touret

Le style simple et raffiné de Jean Touret a été redécouvert et réévalué ces dix dernières années. Son record en ventes aux enchères, un bureau de 1955 vendu à Paris en 2021 pour la somme de 19 000 euros hors frais. Une oeuvre sculptée de 6 panneaux de bois (78 x 82 cm) s’est vendue en 2017 pour 3 500 euros hors frais à Orléans. Les bancs et banquettes en bois brut créées avec son fils Sébastien s’estiment entre 500 et 2500 euros. 

Faites estimer une œuvre de Jean Touret

 

Vous souhaitez faire expertiser une oeuvre de Jean Touret, et recevoir son estimation. Remplissez votre demande via notre formulaire. Faites estimer une oeuvre de Jean Touret, et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit, et totalement confidentiel.  

 

Estimation d’objet d’art en ligne : comment faire ?

L’expertise en ligne de votre objet se fait facilement, en trois étapes ! C’est gratuit et confidentiel.