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Estimation et cote de l'artiste Elisabeth Joulia
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La formation d’Elisabeth Joulia : des arts picturaux vers la céramique
Elisabeth Joulia est née à Riom en 1925. Vingt ans plus tard, en 1945, elle est inscrite à l’école des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand, et après deux ans d’études artistiques générales, elle entre en 1947 aux Beaux-Arts de Paris pour y poursuivre une formation à la technique de la fresque, un travail considéré alors comme uniquement masculin, qu’elle cesse donc rapidement d’apprendre pour se tourner dès l’année suivante vers la céramique.
Elisabeth Joulia part à Bourges, où elle étudie la céramique avec Jean Lerat. Jean Lerat donne des cours à Bourges depuis 1936, mais c’est à La Borne, dans le Cher, qu’il a son atelier depuis 1941, et qu’il créée avec sa femme, Jacqueline, des céramiques en grès, ornementées dans le même esprit que celui de la céramiste de la fin du XIXème siècle Marie Talbot, qui travaillait dans ce village spécialisé depuis la Renaissance dans la poterie. En 1949, Elisabeth Joulia rend visite à Jean et Jacqueline Lerat à La Borne : c’est une révélation. Le jour-même, elle trouve un atelier, abandonné par Armand Beddu pour cause d’incendie, dans lequel elle s’installe immédiatement malgré des conditions difficiles (ni eau ni électricité). Joulia ne quittera plus jamais La Borne.
Elisabeth Joulia à La Borne : le développement d’une céramique très personnelle
Elisabeth Joulia est avant tout une idéaliste, une artiste qui observe la nature et puise dans le mysticisme de ses formes éternelles : la longueur des tiges, la rondeur des galets, le losange des graines de céréales, le zoomorphisme élégant, voilà son répertoire. Travaillant sur l’épure des formes naturelles, elle créée une céramique abstraite et vibrante, utilitaire ou sculpturale, célébrant sans fin les beautés et les perfections de la faune et de la flore. Ses céramiques sont cuites au bois, selon la tradition de La Borne, et préalablement enduites d’engobe, ou d’émail à la cendre, afin de leur conférer une texture unique, tantôt plus lisse, tantôt plus granuleuse, lorsque les aspérités et les accidents recouvrent les formes abstraites d’un voile semblable à l’écorce des arbres. En 1952, Elisabeth Joulia commence à exposer au Salon des Arts Décoratifs, au Salon de la jeune sculpture, ainsi que dans diverses galeries de céramiques, afin de faire connaître son oeuvre.
Elisabeth Joulia, un mode de vie solitaire
Elisabeth Joulia écrit beaucoup durant ses séances à l’atelier. La solitude est sa seule compagne, et c’est par l’écriture que Joulia avance dans ses recherches. La céramiste croit en l’Immanence, à la divinité naturelle dans tous les éléments qui composent le monde. Dans les années 1950, elle créée des sculptures sur le thème des divinités. Et lorsque l’hiver est trop rude dans le Cher, elle voyage. Elisabeth Joulia se rend notamment en Egypte, au Népal et au Soudan. Ces quêtes temporaires sont à la fois spirituelles et artistiques. Elisabeth Joulia cherche l’expression des formes sensibles et des croyances dans l’art ancestral de ces pays si éloignés de La Borne, où elle va puiser de nouvelles inspirations durant la saison morte. À ces besoins spirituels et à la solitude, il faut adjoindre le refus du monde d’après-guerre, tourné vers l’industrialisation et la consommation de masse. Recluse, ascétique, résolument tournée vers la nature, Elisabeth Joulia se protège des influences du monde moderne à La Borne, véritable nid de toute sa création, en harmonie avec la simplicité rurale. Ses échanges les plus nourris font intervenir quelques amis potiers, les Lerat, Yves Mohy et Robert Deblander qui travaillent tous dans le village ou non loin de là.
Le style Elisabeth Joulia
En 1961, Elisabeth Joulia se lance pleinement dans la sculpture, suite à son association avec l’architecte Georges Breuil. Elle emploie le grès mais aussi le béton pour réaliser des sculptures abstraites. Puis elle se remet en quête de nature, et propose diverses séries d’oeuvres, nommées « Châtaignes », « Forêts », « Roses » entre la fin des années 60 et les années 70 qui voient notamment éclore la série des vases « Amandes », dont la forme répond à celle du fruit éponyme, et marque délicatement les différentes textures de sa peau par la superposition de différentes couches de céramiques extrêmement fines. En 1968, Joulia remporte un prix à la biennale de Vallauris.
Puis ses formes connaissent un renouveau dans les années 70, issues d’une réflexion sur le corps féminin et ses ondulations, dans le sillage de Brancusi, Jean Arp, Henri Laurens ou Henry Moore dont elle connaît et admire le travail. Elle projette vers 1970 un ensemble sculpté de trois éléments pour le parvis du groupe scolaire Roger Semat à Saint-Denis. À partir de 1975, le grès blanc domine la production d’Elisabeth Joulia, toujours en recherche de formes arrondies et douces associées à la féminité. Joulia propose ses nouvelles créations en 1973 dans la commune bien-nommée de Sars-Poteries, et en 1975 à la galerie Noëlla Gest de Saint-Rémy de Provence.
La fin de carrière d’Elisabeth Joulia
Revenant un peu plus tard à son travail sur les éléments naturels,, Elisabth Joulia mêle sa terre argile aux brindilles et aux éléments naturels qu’elle veut mettre en relief dans ses céramiques, pour y laisser l’emprunte, dans le sillage, pourrait-on dire, des oeuvres de jeunesse de Roger Capron à Vallauris. Poursuivant cette quête d’une nature mystique et pleine de symboles, Joulia se penche sur les civilisations ancestrales et ajoute parfois à ses oeuvres des lettres ou symboles issus de différentes civilisations archaïques. Joulia cherche la persistance de la magie des formes la nature, qui traverse toutes les cultures et toutes les temporalités.
En 1977 puis en 1981-2, Elisabeth Joulia est exposée au Musée des Arts Décoratifs. En 1981-82, avec d‘autres céramistes elle est en effet représentée lors de l’exposition « La céramique française contemporaine », signe de son importance sur la scène des arts décoratifs. Les années 80 consacrent véritablement le travail d’Elisabeth Joulia, et en 1983, le Musée de Saint-Amand les Eaux lui dédie-même une rétrospective.
La galerie Capazza, avec laquelle Elisabeth Joulia a collaboré entre 1996 et sa mort en 2003, a rendu hommage à Joulia, aux Lerat, à Yves Mohy et Robert Deblander en 2004.
L’estimation des oeuvres d’Elisabeth Joulia
Les céramiques d’Elisabeth Joulia sont prisées des collectionneurs. en 2022, à Londres, une sculpture en grès de 1955 s’est vendue près de 40 000 euros hors frais. Ses vases amandes des années 1970 sont cotés aux alentours des 8 000 euros pièce, tandis que ses petits objets utilitaires comme les théières, très sobres dans leurs formes, ne dépassent pas les 1000 euros d’estimation.
(Illus.) Rossetto Joseph, photographie d’Elisabeth Joulia dans son atelier, 1957.
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