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Estimation et cote de l'artiste Mainie Jellett
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Mainie Jellett et la découverte de la peinture
Mary Harriet Jellett, dite Mainie Jellett, est née en 1897 à Dublin dans une famille bourgeoise. Très tôt elle se tourne vers le dessin et les arts, et reçoit des leçons de Sarah Harrison, Elizabeth Yeats et Mary Manning. Puis elle intègre la Metropolitan School of Art de Dublin en 1914 avant de passer deux ans à la Westiminster School of Art de Londres, entre 1917 et 1919, où elle a notamment pour professeur le peintre renommé Walter Sickert. À cette période, elle produit des oeuvres dans le style impressionniste, et se décide à abandonner la musique (un goût transmis par sa mère) pour devenir peintre. Elle commence à exposer à la Royal Hibernian Academy de Dublin.
Mais la jeune Mainie gagne une bourse, la Taylor Art Scholarship, qui lui permet d’entreprendre le voyage à Paris. À Londres, elle a rencontré Evie Hone, une jeune peintre qui deviendra sa fidèle compagne ; Mainie Jellett s’installera à Paris avec Evie Hone dès l’année 1920.
Mainie Jellett à l’assaut de l’école de Paris et du cubisme
À Paris, Mainie Jellett découvre les avant-gardes, notamment le fauvisme de Matisse et le cubisme de Picasso et de Braque. Sous l’enseignement d’André Lhote à partir de 1921, elle explore le champ de la géométrisation des formes ouvert par Paul Cézanne, et s’inscrit, plus encore que Lhote, dans le cubisme analytique des années 1920. Elle rencontre Albert Gleizes en 1922, puis son élève Robert Pouyaud ; et dans le sillage de Gleizes, elle se met très vite à réaliser des oeuvres de plus en plus proches de l’abstraction en usant de formes géométriques et de couleurs vives appliquées en aplats.
Ces années de formation sont fondamentales pour Mainie Jellett, qui rentre à Dublin en 1923 avec Evie Hone. Jusqu’en 1932, elle viendra régulièrement rendre visite à Albert Gleizes, pionnier du cubisme et cofondateur de la Section d’Or qui aura marqué Jellett par son travail novateur et ses théories artistiques, notamment étayées dans Du Cubisme publié en 1912 avec Jean Metzinger, autre membre du groupe de Puteaux (renommé par Jacques Villon en Section d’Or à l’occasion d’une exposition). Dès lors, Jellett se lancera dans un style abstrait cubiste qu’elle tentera de transmettre aux peintres irlandais de son époque, encore tournés vers le passé.
Mainie Jellett et le rejet du cubisme par la société irlandaise
À Dublin, où la création est encore dominée majoritairement par l’académisme, Mainie Jellett expose une oeuvre abstraite, Decoration, lors de l’exposition de la Society of Dublin Painters organisée en 1923. C’est un scandale pour les visiteurs, et un échec cuisant pour Mainie ; l’Irish Times qualifie sa peinture de « puzzle insoluble », et de peinture monstrueuse. Il faudra attendre son Homage to Fra Angelico en 1928 pour que l’art moderniste de Mainie Jellett commence enfin à séduire le public irlandais.
En attendant son heure de gloire, Jellett suit de près le parcours de son mentor Albert Gleizes. Elle projette avec lui la décoration de l’église Sainte Blanche de Serrières, un projet dont on retrouve aujourd’hui des dessins dans la collection du Centre Pompidou à Paris. Jellett est une fervente catholique, et nombre de ses oeuvres, (non liées au projet de Serrières), semblent proposer dans un vocabulaire abstrait ou cubiste l’iconographie de la Madone à l’enfant. Souvent, les titres de ses oeuvres indiquent l’élément sacré qui s’y dissimule.
Sur son sol natal, Mainie Jellett, bien que critiquée, est appréciée par certains avant-gardistes ; ainsi, le grand poète William Butler Yeats lui permet d’exposer à plusieurs reprises dans son Dublin Radical Club en 1926, puis à la Dublin Painters Gallery les années suivantes. Mais c’est sans doute à l’étranger que la peinture de Mainie Jellett, plus en accord avec les avant-gardes européennes et loin du conservatisme irlandais, est mieux comprise, et s’affiche dans de belles expositions : Versailles, Bruxelles, et même Londres. En 1928, elle participe au concours artistique organisé durant les Jeux Olympiques d’été à Amsterdam.
Le retour à la figuration de Mainie Jellett, et l’émancipation du modernisme irlandais
La peinture de Jellett connaît ensuite une phase de « retour à l’ordre », et les éléments figuratifs reviennent se glisser au coeur des compositions, qui restent, dans leur construction, modernistes et étroitement liées à l’héritage cubiste d’Albert Gleizes. Le caractère sacré de son iconographie se renforce, et parfois un certain réalisme apparaît. Désormais, Mainie Jellett est reconnue ; elle enseigne dans diverses villes irlandaises, et écrit sur son art. Elle travaille aussi au décors de théâtres et de ballets.
Une fin de carrière brillante et un décès précoce
En 1932, Mainie Jellett est honorée d’une médaille à l’Aonach Tailteann, un festival irlandais.
Entre 1930 et 1943, Jellett expose à la Watercolor Society of Irland, et entre 30 et 37 à la Royal Hibernian Academy de Dublin. Cette académie sera accusée d’entraver la liberté de la nouvelle génération dublinoise, et ce n’est qu’avec l’entrée de Louis le Brocquy au comité honoraire de l’académie que l’orientation va en changer. Entre temps, Louis Le Brocquy, autre grand représentant du modernisme irlandais, va créer en 1943, avec Mainie Jellett, Evie Hone sa compagne, Jack Hanlon et Norah McGuinness un salon annuel dédié à l’avant-garde, l’Exposition irlandaise d’art vivant. C’est un grande réussite pour Mainie qui voit enfin éclore l’école moderniste irlandaise.
Cette même année, Mainie Jellett publie son livre phare, Definition of my art, où elle retrace son parcours, de l’impressionnisme de Sickert à la découverte de Cézanne avec Lhote et jusqu’au cubisme abstrait qu’elle développe dans le sillage d’Albert Gleizes.
Malade d’un cancer du pancréas, Mainie Jellett meurt en 1944 sans avoir vu l’ouverture du salon qu’elle vient de contribuer à créer avec les autres peintres modernistes irlandais.
L’estimation des oeuvres de Mainie Jellett
Les peintures de Jellett sont rares sur le marché de l’art. Ses phases cubistes et abstraites sont les plus estimées. Le record a été atteint en 2019 à Dublin pour une huile sur toile de 1940 de style cubiste, vendue pour 110 000 euros (hors frais). Ses plus belles toiles oscillent entre 19 000 euros et le record précédemment cité.
Ses dessins sont plus fréquents ; En 2022, la pietà, une gouache de 1936, a atteint un prix de vente de 70 000 euros. Ses gouaches abstraites sont estimées en général entre 1000 et 25 000 euros selon les dimensions, la date et la qualité du travail.
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