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Estimation et cote de l'artiste Marie-Guillemine Benoist
Osant s’affranchir des règles académiques de son temps, Marie-Guillemine Benoist (1768 – 1826) est non seulement une portraitiste et une peintre de scènes de genre, mais aussi d’histoire. Parmi d’autres, son tableau Portrait de Madeleine est un chef d’œuvre marquant de l’histoire de l’art. Découvrez l’histoire de Marie-Guillemeine Benoist et ses peintures néoclassiques. Besoin d’une expertise gratuite et en ligne ? C’est sur Estimon’objet !
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Chez Élisabeth Vigée Le Brun et Jacques-Louis David, l’apprentissage artistique de Marie-Guillemine Benoist
Née Laville-Leroux, Marie-Guillemine Benoist – ou Marie-Guihelmine – est issue d’une famille de la petite noblesse. Son père René Le Roulx de la Ville, dit Delaville-Leroulx, est administrateur. Il a également été brièvement ministre des Contributions et des Revenus publics, puis consul de France à Rotterdam. Marie-Guillemine grandit à Paris avec ses deux sœurs. Comme les jeunes filles de son milieu, et comme sa sœur Marie-Elisabeth-Charlotte, elle étudie la peinture. Sa formation débute en 1781, à treize ans, avec Élisabeth Vigée Le Brun, la peintre officielle de la reine Marie-Antoinette.
Cinq ans plus tard, alors âgée de dix-huit ans, elle poursuit son apprentissage avec le peintre néoclassique Jacques-Louis David. Les œuvres de ses deux maîtres, si différentes dans leur exécution, influencent son travail. Du rococo léger d’Élisabeth Vigée Le Brun avec ses portraits flatteurs et délicats, elle étudie la rigueur néoclassique de Jacques-Louis David. Dès 1784, elle présente à l’Exposition de la jeunesse un portrait de son père. Deux ans plus tard, à cette même exposition, son tableau Autoportrait copiant le Bélisaire et l’enfant à mi-corps de David rend hommage à ses deux professeurs par son traité pictural.
L’engagement féministe de la peintre Marie-Guillemine Benoist
Le talent de Marie-Guillemine ne tarde pas à être reconnu. En 1791, le Salon de la peinture et de la sculpture vient de s’ouvrir à tous les peintres, même à ceux qui ne sont pas admis à l’Académie. Âgée de vingt-trois ans, Marie-Guillemine Benoist y expose deux peintures d’histoire, un genre habituellement réservé aux hommes. L’Innocence entre la vertu et le vice y est remarquable. Ici, c’est la femme qui fuit le vice, représenté par un jeune homme, et non l’inverse. Marie-Guillemine Benoist exposera régulièrement aux salons jusqu’en 1812. Marie-Guillemine se marie avec le banquier et diplomate Pierre-Vincent Benoist, dit Benoist d’Angers, en 1793. Le couple aura trois enfants. Royaliste, son mari doit se cacher durant la période de la Terreur. C’est alors Marie-Guillemine Benoist qui finance les besoins de la famille. Devant rester discrète, elle effectue des portraits et des scènes de genre, délaissant la peinture d’histoire. Finalement, Pierre-Vincent Benoist revient sur le devant de la scène politique, et la peintre expose à nouveau au Salon. Son Portrait du député Belley séduit les visiteurs.
En 1800, Marie-Guillemine Benoist présente une œuvre des plus audacieuses pour l’époque. Avec son Portrait de Madeleine, alors intitulé Portrait d’une négresse, l’artiste veut attirer l’attention du public. Elle montre une femme à la peau noire, seule sur un fond neutre, de face. Celle-ci est la première dans l’histoire de la peinture à être représentée dans une pose identique à celles des femmes de la haute société. Marie-Guillemine Benoist, qui s’affirme en tant que femme peintre, met en valeur la domestique guadeloupéenne. Vêtu d’une robe et d’un turban blancs, contrastant avec sa peau noire, le sujet à la poitrine dénudée interroge le spectateur. En 1794, soit six ans avant la réalisation de ce tableau, avait été décrété l’abolition de l’esclavage. Marie-Guillemine Benoist se sert de la peinture comme un manifeste politique. À la suite de cette exposition, elle obtient une bourse du gouvernement. Elle fonde alors une école d’art pour les femmes.
La reconnaissance, puis l’effacement artistique de Marie-Guillemine Benoist
Reconnue et estimée, Marie-Guillemine Benoist reçoit des commandes de l’Empereur. Elle peint le Portrait de Napoléon Ier en 1803. D’autres portraits de sa famille suivront. L’artiste se voit décerner une médaille d’or au Salon de 1804 pour son œuvre. Vers 1806, elle achève son tableau Le Sommeil de l’Enfance et celui de la vieillesse, émouvant portrait d’une vieille dame et d’un très jeune enfant. Si la renommée de Marie-Guillemine Benoist ne cesse de grandir, celle de son mari également. Pierre-Vincent Benoist est promu conseiller d’État en 1814. Cette activité politique impose à Marie-Guillemine Benoist d’interrompre son travail de peintre. À contrecœur, l’artiste cesse d’exercer sa profession. Une seule œuvre est exécutée à une date postérieure. La Vierge à l’Enfant, réalisée pour la cathédrale d’Angers, est peinte en 1821. Marie-Guillemine Benoist décède en 1826.
Estimations des tableaux de la peintre Marie-Guillemine Benoist
Les peintures de Marie-Guillemine Benoist sont assez rares sur le marché de l’art. Ces dernières années, l’huile sur toile Les Adieux de Psyché à sa famille a cependant établi un record. En 2020, ce tableau a été acheté par le Fine Arts Museums de San Francisco pour la somme de 292 000 euros au marteau. D’autres peintures sont apparues, attribuées à Marie-Guillemine Benoist. En 2021, le Portrait d’une dame, probablement madame de Reiset d’Arques, en Sappho, a été vendu pour 29 000 euros. En 2023, Femme en robe blanche dans la campagne a été cédé pour 16 000 euros. Quant au Portrait de femme au manchon, il a été vendu 3 200 euros en 2016. Les dessins de Marie-Guillemine Benoist sont également peu fréquents dans les ventes aux enchères. En 2019, Portrait de jeune fille assisse, réalisé au crayon sur papier, a été vendu pour 1 000 euros.
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(Illus.) Marie-Guillemine Benoist, Portrait de Madeleine, 1800
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