Niele Toroni, représentant de l’Abstraction analytique

Niele Toroni (1937-…), peintre suisse vivant à Paris, est un représentant majeur de l’Abstraction analytique. Il compte parmi les membres fondateurs du groupe BMPT.

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La formation style de Niele Toroni

La première partie de la carrière de Niele Toroni est tournée vers l’enseignement. Il étudie à Locarno pour devenir professeur. Ce n’est que dans les années 1950 qu’il se met à pratiquer la peinture avec assiduité, et qu’il décide de devenir peintre professionnel. La formation de son style est alors relativement rapide.Niele Toroni part à Paris en 1959 pour se rapprocher des peintres qui l’influencent. Il est alors très stimulé par le Structuralisme, qui se diffuse chez les artistes français au début des années 1960. Ce mouvement cherche à élaborer une méthode de peinture qui réduise la peinture à un acte, en rejetant l’idée de style.Niele Toroni élabore des séries pour mettre en pratique cette recherche. Ainsi, la série Linos (1965) présente des morceaux de linoléum marqués d’une grille rhomboïdale, les rhomboïdes étant alternativement peints de carrés blancs, à la manière des carreaux de cuisine. Progressivement, Niele Toroni décide de se dispenser des rhomboïdes, qui ne sont pas nécessaires pour traduire l’acte de la peinture. Il initie alors la série des Coups de Pinceau (1965-6), pour laquelle il se limite à apposer des marques de pinceau rectangulaires régulièrement espacées sur des fonds sombres.Les Coups de Pinceau constituent une étape intermédiaire, qui le mène aux Empreintes en 1966. C’est à cette dernière série qu’il consacre tout le reste de sa carrière.

La maturité artistique de Niele Toroni

Niele Toroni, membre du groupe BMPT

Niele Toroni partage ses recherches avec Daniel Buren, Olivier Mosset, et Michel Parmentier, avec qui il fonde le groupe BMPT en 1967. Ensemble pour atteindre le « degré zéro de la peinture », ils organisent des « happening frustrants », dont le premier a lieu au Salon de la Jeune Peinture. A cette occasion, ils réalisent devant les spectateurs quatre toiles, qu’ils n’accrochent pas au mur, pour mettre l’accent sur le geste créateur du peintre.Niele Toroni propose avec les autres membres de BMPT un retour à la réalité concrète et matérielle de la chose peinte, tout comme les Minimalistes américains, et précédant le groupe « Support-Surface ».Ce retour à la matérialité de l’œuvre se traduit par des œuvres telles que Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalles réguliers (1967). Il ne cherche pas à créer de formes, et par le titre de l’œuvre désigne de qui est visible.Si le groupe se sépare dès 1968, Niele Toroni consacre tout le reste de sa carrière à cette recherche.

Le style de maturité de Niele Toroni

En 1966, Niele Toroni adopte une méthode qu’il conserve tout au long de sa carrière. A l’aide de pinceaux plats n°50, larges de 5 cm, il applique des taches de peinture sur un support donné, à intervalle régulier de 30 cm. Afin de conserver un espacement rigoureux, Niele Toroni sépare les coupes de pinceaux par un tracé au compas préalable. L’agencement reprend la structure rhomboïdale de Linos, mais les rhomboïdes ne sont désormais plus matérialisés.S’il ne mêle pas les couleurs, Niele Toroni peut faire côtoyer deux couleurs pour délimiter des zones différentes. Le peintre exploite différents supports, qu’il s’agisse de supports classiques comme la toile, ou le journal, ou bien de supports monumentaux comme le mur, le sol, en béton, bois et toile cirée. Ainsi, In Memoriam : La Luna e il Faló (1997) a été réalisé sur béton et bois. L’artiste accorde une grande importance au fait que la peinture soit apposée à la main : pour traduire le geste du peintre, il doit s’agir d’une tâche manuelle et répétitive. Malgré les variations de supports et couleurs, la technique employée reste toujours la même, ce qui permet à Niele Toroni de remettre en question les notions d’originalité de l’œuvre et de talent artistique. Pour identifier les œuvres individuelles au sein de la série, un sous-titre supplémentaire est généralement choisi.Niele Toroni se refuse à modifier son approche de la peinture car il considère essentiel de « peindre sans contexte », c’est-à-dire de créer un tableau qui ne traduise pas les conditions historiques et idéologiques de sa production.En hommage à sa carrière, Niele Toroni a reçu le premier prix national de peinture en 1995, le Prix Meret-Oppenheim en 2012, et le Rubenspreins décerné par la ville de Siegen en 2017.

La cote des œuvres de Niele Toroni

Avec 1 à 6 lots vendus chaque année, les œuvres de Niele Toroni sont relativement rares sur le marché de l’art. Elles s’échangent pour leur grande majorité pour 10 000 à 50 000 €, et les records peuvent dépasser les 100 000 €. La meilleure vente a eu lieu en 2019, pour la vente d’une peinture sans-titre de 1974, adjugée 250 500 € à Paris.

(Illus.) Exposition de Niele Toroni au Museum Kurhaus Kleve en Allemagne, 2002-2003.

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