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Estimation et cote de l'artiste Ossip Zadkine
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Les débuts de sculpteur d’Ossip Zadkine entre l’Angleterre et la France
Ossip Zadkine est né en 1890 à Vitebsk, actuelle Biélorussie, et grandit à Smolensk où son père est professeur de lettres classiques. Sa mère est d’origine écossaise. Déjà, le petit Zadkine dessine à tout va, et s’amuse avec la terre glaise pour réaliser des sculptures. En 1905 on l’envoie à Sunderland (nord de l’Angleterre) chez son oncle afin qu’il étudie l’anglais. Il s’inscrit aux cours du soir prodigués par l’Art School locale, et dès 1906, part pour Londres, sans l’assentiment parental. Il y travaille en taillant des ornements de meubles et de lutrins, et en 1907, il s’inscrit à l’école polytechnique de Regent Street où il suit les cours du soir. Il hante les couloirs du British Museum et s’inscrit en 1908 à l’Arts and crafts school. Sa vocation est née.
Réconcilié avec ses parents après un voyage en Russie, il s’installe à Paris en 1910, où il suit durant six mois l’enseignement trop académique pour lui du sculpteur Jean-Antoine Injalbert. Désireux de simplifier les formes, comme ses confrères Modigliani, Archipenko ou Brancusi, Zadkine cherche sa voie. Elle sera influencée par le cubisme mais s’en distinguera à bien des égards. Il s’installe dans un atelier de la Ruche en 1910.
Ossip Zadkine dans le Paris des avant-gardes
Dès 1911, Zadkine expose au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne. En 1912, il s’installe dans son propre atelier, rue de Vaugirard. Il fréquente la Closerie des Lilas, Le Dôme et la Rotonde, et y côtoie le tout-Paris, Apollinaire, Max Jacob, Marie Laurencin, Matisse, Picasso, Delaunay, Blaise Cendrars ou encore Jacques Lipschitz. Jusqu’à l’orée de la guerre il fréquente les salons artistiques et intellectuels, comme celui de la baronne d’Oettingen, et il expose dans les grands rendez-vous parisiens, Salon d’automne en tête. Il change d’atelier, commence à vendre ses sculptures. Zadkine est un adepte de la sculpture en taille directe, la manière la plus ancestrale de sculpter, qui répond aux formes archaïques qu’il à coeur de remettre en vogue, tant leur simplicité et leur efficacité l’émeuvent.
Cet élan créatif est ébranlé par la guerre : Zadkine s’engage, et devient infirmier-brancardier. Gazé, il sera réformé en 1917. De cette sombre expérience, il rentre avec des fusains exécutés rapidement, dont il tire vingt gravures. Il présente ses dessins de guerre accompagné de Modigliani et Kisling en 1918.
Ossip Zadkine et l’heure des grands succès
Zadkine tient enfin sa première exposition personnelle en 1919. Elle a lieu à Bruxelles, à la galerie Le Centaure. Il expose aussi dans son propre atelier un peu plus tard, fin 1919. Cette année marque son mariage avec Valentine Prax, une jeune peintre, voisine d’atelier. Une autre rencontre marque sa carrière et sa vie : celle d’André de Ridder, critique qui le suivra toujours. Dès cette époque, Zadkine expose et connaît le succès. Jean Cassou puis Maurice Raynal le repèrent très vite et publient sur lui des articles élogieux. Il expose en France, aux Pays-Bas, en Belgique, aux Etats-Unis, au Japon, en Italie ; sa carrière se déploie tout au long des années 20 pour prendre une envergure internationale.
Entre 1921 et 1925, le sculpteur propose un art dont les lignes se rigidifient et s’aiguisent, orientées par le cubisme de Braque et Picasso. Mais bientôt, elles reprennent leur souplesse, chères à Zadkine, qui n’est d’aucun bord artistique, sinon le sien propre ; son oeuvre se rapproche de celle d’autres sculpteurs de l’époque, Lipschitz, Archipenko, Brancusi, sans toutefois le céder à un art personnel et toujours identifiable, passant de la figuration à l’abstraction en toute liberté. À cette époque il se détache de l’unique taille directe pour le bronze (coulage) et le plâtre, qui diversifie son approche plastique.
En 1928 il installe son atelier rue d’Assas. Zadkine est partout, Bruxelles, Menton, l’Angleterre, il répond aux innombrables commandes et participe à de multiples expositions, dont, en 1930 l’exposition de l’art Club de Chicago, où il exposera avec Valentine Prax en 1931 après un voyage en Grèce qui sera pour le couple une source d’inspiration. Entre autres.
Le couple s’installe bientôt aux Arques, dans le Lot, en 1934. Jusqu’au début de la seconde Guerre Mondiale, Zadkine voyage, expose (Manchester, Chicago, New-York, le Petit-Palais) mais en 1941, il doit s’exiler pour fuir le nazisme et part aux Etats-Unis.
Le temps de l’exil et de l’enseignement
Zadkine donne des leçons à l’Arts Student League de New-York. Il sculpte peu, mais présente des dessins à la Galerie Wildenstein et à la Galerie Pierre Matisse, où il renoue avec d’autres français en exil, Chagall, Léger, Lipschitz. Il expose aussi, entre autres, à la galerie Bignou de New-York, à l’Arts Club de Chicago. Puis il rentre à Paris en 1945, et enseigne à la Grande Chaumière. Il travaille au projet de La Ville détruite, inspiré par les destructions de la guerre, qui sera inauguré à Rotterdam en 1953.
En 1949, le Musée National d’art Moderne de Paris lui dédie une grande rétrospective, et en 1950, à la Biennale de Venise, il obtient le Grand Prix. Les hommages (publications et expositions) à son travail de sculpteur hors-norme ne se comptent plus. Il continue à exposer ses nouveautés, souvent monumentales désormais, et se dit toujours en quête d’un art qui corresponde à ses émotions et pensées, à sa réception du monde.
En 1962, il commence la rédaction de ses mémoires, Le Maillet et le ciseau. Il songe à ouvrir une fondation, et en 1964 le premier catalogue raisonné de ses oeuvres est publié : Zadkine est prêt pour la postérité. À sa mort en 1967, il laisse deux lieux, son atelier de la rue d’Assas et sa maison du Lot. Les deux seront transformés en musées.
L’estimation des oeuvres d’Ossip Zadkine
Récemment, le record pour une sculpture de Zadkine a été atteint à Londres en 2017, pour un résultat de 768 900 euros (hors frais), remporté par une tête de Bouddha en bronze datée de 1919 (35 cm de hauteur). Les prix varient beaucoup, entre le record cité et certaines oeuvres e dépassant pas les 1000 euros, selon le matériau, la taille, la date d’exécution et la qualité de l’oeuvre.
Les plus beaux dessins des années 20 tournées vers le cubisme (techniques mixtes en couleurs) peuvent atteindre les 50 000 euros, plus généralement situés entre 10 000 et 25 000 euros, tandis que les esquisses au fusain, à l’encre de chine ou au crayon de couleur ne dépassent pas les quelques milliers d’euros d’estimation.
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