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Estimation et cote de l'artiste Paco Durrio
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Paco Durrio, des débuts basques au Paris de Gauguin
Francisco Durrio de Madron est né à Valladolid en 1868 dans une famille de vanniers. Jusqu’en 1881, il étudie à la Escuela de Artes y Oficios de Bilbao, dans l’atelier d’Antonio Lecuona, avant de rejoindre l’Académie des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid, où il se forme à la sculpture avec Justo de Gandarias.
En 1884, une bourse en poche, il part s’installer dans le Paris des post-impressionnistes. Il y rencontre Paul Gauguin, de retour de Tahiti, avec lequel il noue une amitié étroite, passée à la postérité dans les écrits de Charles Morice, ami de Gauguin et théoricien symboliste. Ils partagent un atelier avec Alphonse Mucha. Durant cette période, le peintre réalise un portrait de la mère de Durrio, que celui-ci conservera avec ferveur. Puis Gauguin part. À la liquidation de son atelier en 1895 pour son départ définitif aux Marquises, c’est Durrio qui sera chargé de disperser les oeuvres ou de les conserver, et il récupérera aussi des moules de sculptures du maître de Pont-Aven, en éditera un certain nombre avec Ernest Chaplet, grand céramiste qui forma Gauguin et Durrio à son art, avant de poursuivre seul ce travail à la mort de Chaplet en 1909 ; il produira alors des éditions en grès. Gauguin, aux Marquises depuis cinq ans, réalise un portrait fameux de Paco Durrio à la guitare sur fond orange, en souvenir de leur amitié (voir photo). Durrio sera également l’exécuteur testamentaire de Gauguin.
En 1892, trois ans avant le départ de Gauguin, Paco Durrio change toutefois d’atelier pour rejoindre les autres espagnols de Montmartre, ses amis les peintres Ignacio Zuolaga et Pablo Uranga.
Paco Durrio et son art, la sculpture et le bijou
L’univers de Paco Durrio est durablement marqué par l’Art Nouveau, l’orientalisme, certains artistes comme Odilon Redon et Francisco de Goya, mais aussi et surtout par Paul Gauguin. Il mentionnera l’importance de Gauguin pour l’art du XXe siècle en 1905 dans le numéro spécial d’été du Mercure de France.
Entre symbolisme, onirisme et formes simplifiées façon avant-garde, Paco Durrio créée des sculptures et des céramiques qui peuvent s’apparenter aux divinités inventés par Gauguin à Tahiti. Travaillant le bois, la pierre et les incrustant de pierres précieuses, la sculpture de Paco Durrio est innovante, souvent au carrefour entre nature, abstraction et anthropomorphisme.
Ses bijoux le sont aussi, inspirés à la fois des formes antiques et organiques, mais résolument tournés vers l’avenir et la simplification de la forme qui caractérisera les avant-gardes parisiennes. En 1894, il présente son travail chez Le Barc de Boutteville à Paris et rencontre un franc succès, qui se renouvellera au cours du temps, notamment en 1900 à l’occasion de l’exposition d’art moderne de Bilbao, ou encore en 1925, lors de l’exposition internationale des Arts Décoratifs à laquelle il participera.
Paco Durrio, Pablo Picasso et Julio Gonzalez
En 1901, Paco Durrio s’installe dans un atelier du Bateau-Lavoir. Il y reçoit notamment ses compatriotes, qui arrivent d’Espagne sans savoir où loger. Passeront chez lui Julio Gonzalez, futur collaborateur dans la création de bijoux, Pablo Picasso, jeune prodige à qui Paco Durrio laissera son atelier en 1904 pour aller s’installer ailleurs, trouvant finalement son nouvel atelier impasse Girardon. Il reçut aussi au bateau-lavoir Pablo Gargallo, le sculpteur, ou ses amis basques de Montmartre, Uranga et Francisco Iturrino.
Paco Durrio rencontre Apollinaire dans cette ambiance bohème de Montmartre où les artistes préparent les révolutions picturales à venir, notamment le cubisme, par Picasso et Georges Braque. Sa grande collection d’oeuvres laissée par Gauguin attire les intellectuels et les peintres de Montmartre.
Paco Durrio, une fin de carrière minée par la pauvreté
Paco Durrio continue sa carrière de sculpteur, céramiste et orfèvre. Il apprend la céramique à Picasso, collabore avec lui, ainsi qu’avec Julio Gonzalez, avec lequel il partage une fonderie pour réaliser bijoux et sculptures dans les années 1908-1918. Pourtant, contrairement à ses deux amis espagnols, le succès public n’est pas au rendez-vous.
Après la guerre, il répond à un concours organisé par Clémenceau, qui souhaitait faire édifier un Temple de la Victoire dans Paris ; en 1920, Durrio présente son projet au Salon d’Automne. Il reçoit a légion d’honneur en 1922, et l’Etat achète la maquette en 1925. Elle sera détruite dans les bombardements de 1944. La carrière de Paco Durrio est jalonnée par la réalisation de grands monuments qui lui permettent de vivre : la tombe de la famille de son ami artiste Echevarrieta, ou encore le Monument au musicien Crisostomo Arriaga réalisé à Bilbao entre 1906 et 1933. Malgré ces grandes réalisations, Paco Durrio survit difficilement.
La seule vraie richesse de Durrio est sa collection de toiles, dessins et sculptures laissée par son ami Gauguin, très convoitée par les esprits éclairés de Paris, mais jamais il ne souhaita vendre ces précieuses oeuvres. Cependant un hôte peu scrupuleux les lui déroba, et Paco Durrio dut les racheter au brocanteur chez qui les toiles avaient été négociées par le voleur.
Durrio, dont les oeuvres ne se vendaient pas bien, dut se résoudre peu à peu à changer de métier pour survivre, et se fit conseiller et courtier ; il orientait les achats des riches familles qui se lançaient dans la collection d’oeuvres d’art.
En 1939, trop pauvre pour payer son loyer, il est obligé de quitter Montmartre. En 1940, il meurt ruiné à l’hôpital.
L’estimation des oeuvres de Paco Durrio
Les oeuvres de Paco Durrio sont extrêmement rares sur le marché de l’art. Récemment, en 2019, une petite céramique, « le Cygne », 38 x 36 x 26 cm, s’est vendue à Paris pour 26 000 euros. Les céramiques plus petites encore se vendent autour des 5 000 à 15 000 euros pièce. Ses bijoux en bronze sont estimés, pour les pendentifs, dans une fourchette située entre 4 000 et 5 500 euros. Tout dépend de la matière, de la taille, du style et de l’état de conservation.
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