Estimation de Patrick Henry Bruce

Patrick Henry Bruce, enfance américaine d’un peintre qui se découvre à Paris
Patrick Henry Bruce est né en 1881 à Long Island (Virginie, USA) dans une famille de planteurs du sud américain en faillite, mais c’est à Richmond qu’il débute son apprentissage artistique, à partir de 1897, aux cours du soir de l’Art Club de Richmond, avant de suivre un professeur, Edward Valentine, au Virginia Mechanicals Institute où il étudie en 1900-1901. Bruce y perfectionne son art du dessin à main levée, un processus créatif important dans la conception des oeuvres qu’il réalisera plus tard. En 1902, il s’installe à New-York et poursuit pendant deux ans ses études d’art auprès de William Merritt Chase et Robert Henri à la New York School of Art. Sous l’égide de ses maîtres, il se tourne vers l’avant-garde et délaisse l’impressionnisme, comme c’est le cas d’à peu près tous les artistes de cette génération.
La découverte des avant-gardes : le long séjour à Paris de Patrick Henry Bruce (1904-1936)
Patrick Henry Bruce et le temps des rencontres décisives : du Fauvisme d’Henri Matisse à au cubisme orphique de Robert Delaunay
C’est en 1907 que Patrick Henry Bruce fait la connaissance d’Henri Matisse. Matisse a lancé son académie de peinture, rue de Sèvres, où l’on compte de nombreux élèves américains. Bruce ne manque pas à l’appel. Inspiré par la géométrisation des formes de Cézanne, il nourrit également un goût violent pour la couleur pure de Matisse. Entre cubisme et fauvisme, sa peinture mue, elle se libère de tous les carcans de la peinture traditionnelle. Il entre de plein-pied dans le modernisme.
En 1912, son ami Arthur B. Frost, père de la bande dessinée, lui présente deux artistes cruciaux dans le développement de son art : Robert et Sonia Delaunay. Le couple a fondé un nouveau mouvement, le cubisme orphique (ou orphisme), mais Robert Delaunay a aussi participé à l’exposition de la Section d’Or de Jacques Villon, Jean Metzinger et Fernand Léger ; au coeur de l’activité artistique bouillonnante du début du siècle, Robert et Sonia Delaunay font découvrir tout un pan du modernisme post-cubiste à Patrick Henry Bruce, et lui ouvrent la voie à une synthétisation des formes encore inédite pour lui, dépassant de loin le grand précurseur du cubisme que fut Cézanne. Ils l’orientent vers un penchant irrésistible pour l’abstraction. La voie singulière choisie par les Delaunay, passant par une géométrie rigoureuse et bi-dimensionnelle alliée à la joie de la couleur, fut une voie décisive dans l’art de Patrick Henry Bruce.
Les natures mortes géométriques de Patrick Henry Bruce : la production fugace d’un génie du modernisme post-cubiste
Travaillant pour les Delaunay durant deux ans, Bruce s’oriente de plus en plus vers l’abstraction. Il expose trois toiles cubistes qui s’en rapprochent en 1913, au Salon des Indépendants et au Salon d’automne, et quatre à l’Armory Show.
En 1915, Bruce change totalement de style, libéré de l’influence des Delaunay pour lesquels il a cessé de travailler ; il composera désormais à partir de photographies. Cette phase de sa création, cependant, ne dure pas.
Dès 1917, il se met à réaliser ses natures mortes géométriques, à base de cubes, de cylindres et autres formes essentielles de la géométrie chères aux avant-gardes parisiennes. Les couleurs de ses formes sont héritées du fauvisme et des Delaunay, primaires et pures, utilisées en aplats. Il expose au Salon Salon des Indépendants et poursuit dans sa nouvelle voie, strictement géométrique.
Mais en 1919, il se sépare de sa femme, qui rentre aux Etats-Unis avec leur enfant. Patrick Henry Bruce s’isole, il souffre de mélancolie et brûle la majeure partie de ses toiles en 1933. On considère qu’il en resterait aujourd’hui une vingtaine en circulation. Patrick Henry Bruce vit durant les années 30 reclus à Versailles, loin de l’agitation du Paris des avant-gardes et des salons.
En 1936, à peine rentré à New-York, il se suicide.
L’estimation des oeuvres de Patrick Henry Bruce
On connaît peu d’oeuvres encore existantes de Patrick Henry Bruce. Ses natures mortes géométriques sont très recherchées. En 2018, l’une de ses natures mortes s’est vendue pour 1 419 216 euros (hors frais) à New-York. Les oeuvres les plus nombreuses en collection sont aujourd’hui celles qui datent de la première période parisienne de Bruce, autour des années 1909-1912. Bouquets et feuillages dans la lignée de Cézanne et Matisse sont estimés entre 5 000 et 50 000 euros, selon le sujet, le traitement et le support. Les estimations des rares destins listés aux enchères (trois) oscillent entre 1000 et 7 000 euros d’estimation
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