Peintre, sculpteur et graveur français, la figue de Pierre Ambrogiani est indissociable du Sud de la France et de Marseille où il vécut toute sa vie.
Dès son enfance, qu’il passe dans les quartiers populaires de Marseille, Ambrogiani façonne et colore des statuettes de terre, comme des santons modernes. À partir de 1937, il décide de se consacrer uniquement à la peinture ; c’est le début d’une production prolifique qui renouvelle les thèmes traditionnels provençaux et l’iconographie de la ville de Marseille. On peut par exemple penser au Vieux Port de Marseille (1953).
Ses œuvres se caractérisent notamment par la grande richesse de leur palette, influencée par l’art coloré de Vincent van Gogh qu’il admire. Mais on peut aussi y voir une filiation avec Cézanne, que souligne d’ailleurs Marcel Pagnol, ami proche d’Ambrogiani. Ces grands artistes de la fin du XIXème siècle ont fondé une forme d’école provençale moderne qui met à l’honneur la région, ses traditions, ses paysages, sa lumière, ses couleurs, dans la continuité de laquelle s’inscrit Pierre Ambrogiani.
Sa peinture évolue progressivement vers une forme d’éloquence colorée, qui dénote l’influence du fauvisme, tandis que les formes se simplifient et deviennent de plus en plus stylisées. Enfin, la touche s’épaissit et devient plus matiérée : la peinture d’Ambrogiani devient davantage expressionniste. Il se confronte à toutes sortes de thèmes : scènes de corrida, nus, portraits… mais ce sont les paysages, notamment portuaires, et surtout les natures mortes aux poissons qui deviendront emblématiques de son travail. Les exemples en sont nombreux, telle La Bouillabaisse (non daté), où figurent les différents poissons et crustacés nécessaires à la confection de ce plat typiquement provençal.
Artiste polymorphe, Pierre Ambrogiani a expérimenté avec toutes sortes de médiums artistiques. La sculpture marque son début de carrière, tandis que la lithographie y apparaît plus tard. Il réalise également les vitraux et les fresques de l’église de l’Immaculée Conception de Marseille, et dessine une timbre-poste intitulé Saint-Paul de Vence, qui résonne avec le poste de facteur qu’il occupa de 1928 à 1950.
Les œuvres de Pierre Ambrogiani sont très présentes sur le marché de l’art, puisqu’il a laissé un corpus conséquent à sa mort (plus de 1500 œuvres pour la production picturale seule). Sa cote s’est établie dans les années 1960 et reste relativement stable : pour les huiles sur toile, les adjudications vont de 2 000 euros pour les petits formats à 25 000 euros pour des œuvres particulièrement importantes. À titre d’exemple, un petit format caractéristique d’Ambrogiani intitulé Paysage de Provence (1960) s’est vendu 4 766 euros en 2016.
(Illus.)Pierre Ambrogiani – Le Vieux Port de Marseille
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