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Estimation et cote de l'artiste Pierre Paulin
Pierre Paulin est né à Paris en 1927, mais rapidement sa famille s’installe à Laon, où le jeune Paulin passe son enfance. Cité ouvrière terne, mère d’origine suisse-allemande d’une grande sévérité, vie austère, quasi martiale ; le jeune Pierre Paulin s’évade en rêve, songeant à son oncle Georges Paulin, dandy dessinateur d’automobiles à qui l’on doit entre autres le design de la Bentley Streamline.
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Pierre Paulin à la découverte du design
Pierre Paulin designer. Le début de carrière en plusieurs temps : l’atelier Gascoin, les Galeries Lafayette, l’auto-production et l’entrée chez l’éditeur Thonet
Paulin entre chez Gascoin et rencontre Guariche et Mortier. Il apprend l’esthétique et le fonctionnalisme du mobilier scandinave auprès d’eux, mais il n’a pas de temps à perdre, et se rend directement en Scandinavie, où il découvre notamment les oeuvres d’Alvar Aalto, pionnier d’un design organique devenu fameux. Pierre Paulin rentre très inspiré de son voyage. Il se met à travailler pour les ateliers des Galeries Lafayette, où il découvre dans la revue Interiors le travail novateur des américains, notamment le couple formé par Ray et Charles Eames ainsi que George Nelson dont il s’inspire particulièrement. Paulin voue un culte à ces designers qui travaillent pour l’agence Knoll ou la Herman-Miller, et ne niera jamais les similitudes entre son propre design et celui de ses mentors lointains. Stimulé par ses découvertes, Pierre Paulin se lance dans la création, et, ne trouvant pas d’éditeur, c’est son père qui produit ses premières pièces. Paulin les présente au Salon des Arts ménagers de 1953, ce qui lui vaut d’emblée une parution en couverture de la revue La Maison française. C’est un franc succès.
Cette même année commence sa collaboration avec la mythique maison Thonet, éditrice des oeuvres de Le Corbusier, Charlotte Perriand et autres grands designers français (que l’on appelle pas encore « designers » à l’époque), une collaboration destinée à durer jusqu’en 1967. En 1954, un siège édité par les Meubles TV signe l’arrivée de Pierre Paulin à une évolution stylistique qui le guidera toute sa vie. Il va créer pour Thonet sa première chaise monocoque, et son imagination s’envole : le design aux lignes courbes, organiques et pourtant rigoureuses de Pierre Paulin est né. C’est aussi avec Thonet qu’il fait breveter de nouveaux matériaux textiles élastiques.
Pierre Paulin chez Artifort : les années créatives
En 1958, le président de la maison hollandaise Artifort, Harry Wagemans, ainsi que son directeur artistique, Kho Liang, offrent une opportunité exceptionnelle à Pierre Paulin : le recruter en lui permettant de laisser libre-cours à son imagination pour développer son design. Dès lors Pierre Paulin se lance dans l’imagination de nouvelles formes et l’usage de nouveaux matériaux ; s’inspirant des sièges sanglés des voitures, utilisant le latex, le caoutchouc, le jersey élastique, une matière qu’il a mise au point, ainsi que d’autres matériaux innovants. Pierre Paulin est dans l’air du temps, ses lignes arrondies séduisent et s’accordent parfaitement avec l’insouciance des années 1960. Le fauteuil Champignon de 1959, réadaptation réussie du fauteuil crapaud du XIXème siècle, est considéré par Paulin comme son assise la plus aboutie. Composé de formes « relax » qui évoquent les lignes d’un corps libéré de toute contrainte, sans perdre en élégance, le design à la Paulin séduit tous les types de clients. En 1963, Paulin aménage le hall du Salon des Artistes Décorateurs à Paris, renforçant son statut de designer à la mode. La collaboration avec Artifort dure jusqu’en 1974.
Pierre Paulin, des honneurs du décorateur d’intérieur à la fin de carrière : lignes industrielles chez ADSA et retour à l’ordre classique
En parallèle, le designer Paulin se lance aussi dans la décoration d’intérieur. Les bureaux Dior en 1967, la Maison de la radio, la Maison de la télévision, divers hôtels et bien-sûr, à partir de 1967, la collaboration avec le Mobilier National dont il rencontre l’administrateur Jean Coural, et avec lequel il travaille à la réalisation du mobilier de l’appartement des Pompidou à l’Elysée (1972). Paulin multiplie les succès médiatiques et les expositions. Avec Monpoix, il réaménage les salles du Louvre. En 1970, il représente la France à l’Exposition universelle d’Osaka. Entre 1968 et 2008, Paulin collabore avec le Mobilier National pour divers chantiers. C’est à ce jour un record de longévité pour un designer français.
Mais ces succès se retournent contre Pierre Paulin, qualifié dans les années 1970 de designer à la solde du pouvoir, élitiste et reniant l’aspect social du modernisme. Maïa Wodzislawska, la femme de Pierre Paulin, créée en 1975 une agence avec son mari et Marc Lebailly, renommée ADSA. C’est là désormais que travaillera Pierre Paulin, bientôt rejoint par Roger Tallon. Pendant vingt ans il travaille à la réalisation de modèles pour une production industrielle massive, et conseille les entreprises. Des rasoirs électriques pour Calor aux produits de Villeroy & Bosch ou de la SNCF, Pierre Paulin couvre tous les domaines du design de produits.
Mais Paulin n’est jamais là où on le croit ; travaillant à l’ergonomie du mobilier bon marché du quotidien des français, il se met dans les années 1980 à rechercher dans les formes du mobilier traditionnel des lignes à moderniser. Avec le Mobilier National il se met à réaliser des gammes de meubles d’ébénisterie, des meubles marquetés, précieux, aux formes modernisées, loin de l’usage des matériaux plastiques accessibles à tous des années 1960. En 1984 il aménage le bureau du président Mitterrand à l’Elysée. En 1987, il obtient le Grand Prix National de la création industrielle, et en 1988 et 1992, expose au Centre Pompidou. Pierre Paulin est devenu une légende.
Entre-temps, il s’est retiré avec Maïa dans les Cévennes, où il s’intéresse au dialogue entre nature, jardin et habitat. Parallèlement, il expose, réédite, participe à des conférences, tant son nom est devenu mythique pour le design français et international. En 2008, Pierre Paulin, frustré que certains de ses meubles n’aient jamais été édités, le fera lui-même (projet Paulin, Paulin, Paulin). Pierre Paulin s’éteint en 2009.
L’estimation des oeuvres de Pierre Paulin
Le design mis en oeuvre par Pierre Paulin pour l’appartement des Pompidou à l’Elysée est devenu mythique, et est à l’origine de ses records en ventes aux enchères. 200 000 euros (hors frais) pour un canapé « Elysée » en 2022 à Paris, 170 000 euros (hors frais) pour deux fauteuils de la même gamme en 2021 à Paris… les prix de certains modèles de Pierre Paulin semblent en pleine ascension depuis une dizaine d’années. Mis à part les records réalisés pour cette gamme spécifique, les estimations des meubles de design de Paulin diffèrent beaucoup selon les formats, les matériaux, les éditeurs et les dates de fabrication (édition originale, réédition etc.). En 2019, deux des fameux fauteuils Champignons de 1960 édités chez Artifort se sont vendus pour 2 000 euros hors frais. Ses luminaires oscillent entre 1 000 et 30 000 euros (toujours pour la gamme Elysée).
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(Illus.) Pierre Paulin, Fauteuil
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