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Estimation et cote de l'artiste Richard Serra
Richard Serra (1938-2024) est un artiste américain contemporain. C’est un plasticien multidisciplinaire. Il est surtout célèbre pour ses sculptures minimalistes aux dimensions architecturales. Découvrez ici l’histoire de Richard Serra et ses sculptures contemporaines. Besoin d’une expertise Richard Serra ? Contactez l’équipe d’Estimon’objet !
Comment estimer une œuvre de Richard Serra
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Richard Serra expérimente la matière
Richard Serra naît à San Francisco d’un père espagnol et soudeur sur des chantiers navals. Cet environnement de travail influence plus tard Richard Serra dans son art. Il étudie d’abord les Lettres puis les Beaux-Arts à l’université de Yale. En parallèle, il travaille aussi dans une aciérie. Il retrouve l’univers des métaux et l’acier devient ensuite omniprésent dans son œuvre. En 1965, il séjourne à Paris et il travaille notamment à l’Académie de la Grande Chaumière. Il y admire les sculptures de Brancusi. C’est une révélation. Richard Serra s’oriente ainsi bientôt vers la sculpture abstraite. Dès 1966, il expose ses premières créations à Rome. Et à la fin de l’année, il rentre aux États-Unis où il s’installe à New York. Là-bas, il expose à la galerie d’art Leo Castelli en 1969. Sa carrière est lancée.
Dans ses débuts artistiques, Richard Serra est influencé par le courant expressionniste abstrait. C’est l’intensité émotionnelle associée à une esthétique anti-figurative qui est recherchée. C’est à cette période qu’il projette du plomb fondu sur les murs. Sa série Splash (1968-1970) en témoigne. À cette époque, il est avant-tout dessinateur et graveur sur papier. Il expérimente le noir profond, goudronneux. Il se complait dans les tonalités d’acier et de plomb. Il recherche déjà une tridimensionnalité, il est en quête de profondeur par l’emploi d’une matière forte et épaisse. Il atteint peut-être les limites d’une pesanteur équilibrée sur papier et il s’épanouit alors en tant que sculpteur. En outre, il tend à délaisser les élans lyriques de sa période expressionniste. Il choisit d’essentialiser ses productions par une épuration dans la forme. Il minimise la représentation symbolique, favorisant une neutralité dans l’apparence. La quête de pureté de Richard Serra réside notamment dans une réduction d’influence dans l’esprit du spectateur, pour le laisser maître d’interpréter. Ainsi il transmet moins ses propres émotions et il livre une œuvre libre du plus grand nombre d’interprétations de la part du spectateur.
Richard Serra, le sculpteur minimaliste
En tant que sculpteur minimaliste, Richard Serra réalise des œuvres à échelle monumentale. Il sculpte souvent avec de grandes plaques ou encore de grands rouleaux d’acier. Et il utilise des types d’acier résistant aux intempéries (Corten, Diweten 235, inox, etc). L’artiste contrôle aussi l’aspect de son matériau et son niveau de corrosion, notamment à l’aide de solutions à appliquer sur son acier. Ses sculptures sont souvent exposées dans l’espace public. Il propose ainsi une promenade. Son idée est de créer un dialogue entre ses créations et l’environnement pour celui qui les observe. Le résultat obtenu présente un aspect brut et évoque la dégradation du temps qui passe. Cette idée de déclin est accentuée par une disposition volontairement d’allure instable et qui fait présager une chute. Par extension, cela rappelle au spectateur que tout a une fin. Les dimensions, le vide entre les éléments et la mise en scène provoquent donc un sentiment d’insécurité pour le spectateur. En se promenant parmi ces sculptures, on se sent petit, oppressé et en potentiel danger. C’est l’illusion souhaitée par l’artiste.
C’est le cas par exemple dans One Ton Prop – House of cards (Une Tonne en appui – Le Château de cartes) de 1965. Il s’agit d’une sculpture faite de 4 plaques de plomb et installée en équilibre. L’ensemble symbolise un château de carte dans et autour duquel le spectateur a le loisir de déambuler. Richard Serra ne cherche pas à marquer les esprits par ses installations en tant que telles mais son objectif est de faire vivre une expérience au spectateur. En quelque sorte, le spectateur est placé face à lui-même et devient alors le sujet de l’installation. Il ne s’agit pas vraiment d’admirer la sculpture. Par-dessus tout, ce sont les émotions et les questionnements provoqués chez chaque spectateur qui comptent. L’approche de l’œuvre est donc individuelle et nourrit la polysémie de l’art de Richard Serra.
Richard Serra et le choix d’un environnement
Au cours de sa carrière, Richard Serra travaille à plusieurs reprises au sein de sites religieux. En 1991, Richard Serra rend hommage à Eloi de Noyon qui est le saint patron des forgerons. Pour cela, il crée Octagon for Saint Eloi (Octogone pour saint Eloi) dans l’église de Chagny en Saône-et-Loire. Il s’agit d’un prisme octogonal de 57 tonnes. Cette forme géométrique forte et épurée s’intègre bien à l’architecture sobre de ce site cistercien. Aussi, il choisit dans cette réalisation une teinte de rouille approchante du coloris des toits locaux. Il s’agit bien là d’un critère de création pour Richard Serra : il sculpte en adéquation avec l’environnement pour lequel il conçoit son œuvre. L’intégration dans un espace n’est pas hasardeuse mais n’est pas toujours acceptée par les riverains. Octogone pour saint Eloi connaît justement des contestations. Mais la plus grande polémique à ce sujet concerne Tilted Arc (Arc incliné) inaugurée en 1981 à New York. Les riverains protestent contre cette installation au point que Richard Serra est obligé de la faire démonter en 1989.
Aussi, lorsqu’une création de Richard Serra est déplacée, cela perturbe fortement l’effet voulu en lien avec l’environnement. C’est le cas avec Clara-Clara de 1983, à Paris. Cette installation est d’abord conçue pour le Jardin des Tuileries. Elle est ensuite déplacée de 1985 à 1990 au parc de Choisy. Puis elle est conservée en entrepôt. Elle réapparaît sur son lieu initial pour quelques mois en 2008. Avec les longues plaques d’acier qui composent Clara-Clara, Richard Serra met en scène un jeu d’équilibre et de perspective. Mais cette mise en scène est bien sûr limitée dans un lieu clos. L’impact de l’œuvre perd alors de sa puissance. Le 26 mars 2024, à l’âge de 85 ans, Richard Serra meurt d’une pneumonie.
Faire estimer gratuitement une oeuvre de Richard Serra
Vous souhaitez faire expertiser une œuvre de Richard Serra et recevoir son estimation. Faites estimer une œuvre de Richard Serra en quelques clics et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit et totalement confidentiel. Les sculptures imposantes de Richard Serra sont souvent réalisées pour un espace public précis. Ses œuvres vendues concernent donc essentiellement son travail pictural : dessin, peinture, eau-forte, lithographie, etc. Ces œuvres sont dans la lignée de ses sculptures, par l’ambition de l’artiste et notamment par le choix de la matière exploitée, très texturée.
Le 15 mai 2013, la sculpture L.A. Cone (1986), en acier, de 441,9 × 518,1 × 8,8 cm, s’est vendue à 2.850.110 €, aux États-Unis. Le 15 novembre 2017, la peinture Carver (2009), de 200 × 200 cm, s’est vendue à 1.525.860 €, aux États-Unis. Le 17 mai 2017, la peinture Artaud (2009), technique mixte, de 200 × 200 cm, s’est vendue à 1.275.680 €, aux États-Unis. Le 3 décembre 2019, la peinture Judgments on a sheet (1973), de 152,5 × 360 cm, s’est vendue à 1.010.000 €, à Paris. Le 16 novembre 2023, le dessin Sparrows Point (1997), technique mixte, de 156,8 × 142,29 cm, s’est vendu à 570.834 €, aux États-Unis. Le 26 juin 2024, le dessin Tracks #41 (2008), technique mixte, de 101,6 × 101,6 cm, s’est vendu à 271.863 €, au Royaume-Uni. Le 17 mai 2024, le dessin Bellamy (2001), de 101,6 × 101,6 cm, s’est vendu à 220.807 €, aux États-Unis.
(Illus.) Richard Serra, Weitmar, 1984, sculpture en acier Corten, 450 × 500 × 8 m, Duisbourg, Allemagne.
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