Estimation et cote de l'artiste David Smith

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David Smith à la découverte des arts et de la soudure

David Smith est né en 1906 dans l’Indiana, à Decatur, dans une famille de la moyenne bourgeoisie locale. Le parcours de David Smith est atypique ; Smith étudie l’art à l’Université de l’Ohio à Athens durant un an seulement, puis s’engage dans une usine automobile où il est soudeur. Déjà, le travail du métal et la ferronnerie attirent le jeune David Smith, qui fait donc ses armes non pas à l’université, mais chez un constructeur automobile. Après cette année formatrice, David Smith se tourne vers la peinture, et s’inscrit à l’Art Students League de New-York, où il entre dans l’atelier de John Sloan puis de Jan Matulka. Il découvre à cette époque les avant-gardes de Paris, le fauvisme de Matisse, le cubisme de Braque et Picasso prisé par Matulka, mais aussi l’art abstrait de Kandinsky et Mondrian, et de manière générale le constructivisme russe qui le passionne. 

David Smith héritier de la technique de la soudure de Picasso et González

Au début des années 1930, John Graham, émigré russe, le présente à Arschile Gorky, mais aussi aux grands peintres de l’avant-garde américaine comme Willem de Kooning, Edgar Levy, Stuart Davis, Jean Xceron ou Jackson Pollock. Mais David Smith découvre surtout, grâce à John Graham vers 1931-32, la technique de la soudure élaborée et utilisée par Julio González et son célèbre ami, Pablo Picasso, lors de leurs collaborations. David Smith lui-même ayant été formé à l’art de la soudure lors de son passage dans l’industrie automobile, il comprend le rôle qu’est destiné à jouer cette nouvelle approche de la sculpture, et il tente de délaisser la peinture ; pourtant, souvent encore, il accroche des objets en bois, en corail et en métal sur les toiles, comme s’il tentait de concilier sa vocation de sculpteur avec sa formation de peintre. Puis Smith se libère pour se tourner définitivement vers la sculpture. De sa carrière de peintre, il ne gardera qu’un goût forcené pour le dessin, préparant souvent ses réalisations en trois dimensions. Ses premières sculptures en métal soudé datent de 1933, et forment une série de têtes composées à partir d’éléments hétéroclites soudés entre eux, une esthétique que pratique Picasso à cette période. En 1934, il s’installe à Brooklyn dans un hangar, le « Terminal Iron Works ». Ce grand espace permet à David Smith de manier ses outils de soudure sans risque, à l’instar de Julio González, qu’il appelle « le maître du chalumeau ». 

David Smith seul sculpteur de l’expressionnisme abstrait

David Smith travaille dans son atelier de Brooklyn jusqu’en 1940. Aux côtés de ses amis peintres, notamment de Kooning et Pollock, il entre de plein pied dans le mouvement de l’expressionnisme abstrait. Il en est le premier et le seul sculpteur reconnu. 

Entre 1935 et 1936, David Smith voyage en Europe pour mieux s’informer sur la diversité des mouvements et des tendances qui régissent le coeur de l’activité artistique, et dont l’étape la plus importante est alors Paris. Le sculpteur américain observe attentivement les sculptures de Mirò et de Giacometti. En 1938, c’est à l’East River Gallery de New-York que Smith tient sa première exposition personnelle de sculptures. Elles sont au nombre de dix-sept, réalisées en fer forgé, technique empruntée à son mentor lointain, Julio González. Smith s’impose peu à peu comme pionnier de la sculpture abstraite aux Etats-Unis. 

La spirale du succès brisée par la mort précoce de David Smith

Pendant la guerre, David Smith est engagé comme soudeur de locomotives et de véhicules blindés. À cette époque il libère son imagination de sculpteur. Depuis quelques années déjà, il travaille sur la notion de transparence, qui se prête si peu, par essence, à la sculpture, réalisée dans un bloc ; et ses trouvailles étonnent ses contemporains. En 1947, il s’interroge sur le paysage et conçoit des oeuvres saisissantes. Puis il se tourne, comme à ses débuts, vers les instruments du quotidien, et développe à sa façon un art « pop » (populaire), soudant entre eux des outils agricoles ou des éléments ménagers. Dès 1948, fort de ses succès, il passe dans plusieurs universités où il vient parler d’art et de sculpture, puis à partir des années 1950, il expose dans de nombreuses galeries américaines, et renouvelle son langage sculptural, plus linéaire, de moins en moins soumis à l’influence de Picasso et González. David Smith reçoit le Guggenheim Fellowship en 1950 qui l’éloigne des contraintes matérielles, par un soutien financier et un apport gratuit de matériaux de sculpture qui débride sa créativité. Smith est invité à la Biennale de Sao Paulo en 1951 pour représenter son pays, ou à celle de Venise en 1954 et 1958. La critique salue son travail, et notamment Clement Greenberg, ami de Pollock et de Robert Motherwell dont il est devenu proche. En 1957, le MoMa, qui l’a déjà fait participer à une exposition collective, organise une rétrospective de son travail ; c’est une immense consécration pour David Smith. En 1961, le MoMa est encore à l’origine d’une exposition itinérante autour de ses oeuvres. Smith poursuit son exploration du champ de la sculpture, par l’usage d’acier peint, puis d’acier inoxydable poli. 

La carrière de David Smith culmine en 1965, lorsque le président Johnson le nomme au Conseil des Arts. Mais cette même année, David Smith meurt précocement dans un accident de voiture. Cette fin tragique renforce son statut de sculpteur vedette, le seul issu du mouvement de l’expressionnisme abstrait américain. 

L’estimation des oeuvres de David Smith

Les sculptures de David Smith sont assez rares sur le marché de l’art. Le record absolu pour l’une des ses sculptures a été atteint à New-York en 2005 par « Cubi XXVIII », une sculpture de plus de deux mètres réalisée en 1965, année de sa disparition, vendue pour un peu plus de 18 millions d’euros (les prix sont indiqués hors frais). Cette oeuvre est l’une des créations en acier inoxydable qui furent réalisées par Smith entre 1961 et 1965. Vingt-sept sculptures de David Smith ont ainsi dépassé le million d’euros en vente aux enchères depuis les années 2000. Les médailles de bronze de petit format créées par le sculpteur sont estimées entre 6 000 et 25 000 euros, pour celles récemment vendues. 

David Smith est aussi un dessinateur de talent. Le plus cher papier de Smith s’est vendu en 2011 pour environ 76 500 euros, et régulièrement on trouve des oeuvres à l’encre sur papier qui peuvent faire penser au travail de certains expressionnistes abstraits comme Robert Motherwell, vendues entre 5 000 et 60 000 euros selon la qualité, la date, les dimensions. 

Ainsi, le travail de David Smith, grand sculpteur du mouvement de l’expressionnisme abstrait aux Etats-Unis, ne connaît pas de rechutes dans les estimations et semble promis à un bel avenir. 

(Illus.) David Smith, Big Diamond, 1952, 71,4 x 70,2 x 22,5 cm, sculpture en acier peint, The Charles Rand Penney Collection of the Memorial art Gallery, University of Rochester, photographie coupée, par Smallcurio from Austin

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