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Estimation et cote de l'artiste Théophile Lybaert
Théophile Marie Françoise Lybaert (1848-1927) est un peintre et sculpteur belge. Peintre académiste, il doit sa renommée aux nombreuses scènes chrétiennes qu’il a réalisées, d’une part, et à ses œuvres orientalistes, d’autre part. Mais l’artiste, curieux, ne se cantonne pas à ces seuls genres…
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Théophile Marie Françoise Lybaert, chantre de la peinture religieuse
Le père de Théophile Marie Françoise Lybaert, ancien élève de l’Académie royale des beaux-arts de Gand, est un peintre héraldique versé dans l’art décoratif ancien. Aussi Théophile reçoit-il, très tôt, une éducation artistique : il est formé à l’atelier des frères Paul et Félix de Vigne, respectivement sculpteur et peintre spécialisés dans le style troubadour. Mais, très vite, Théophile Marie Françoise Lybaert se démarque en peignant des tableaux d’histoire de son pays natal, la Belgique, principalement. Puis, il délaisse ce genre au profit des scènes religieuses : sa carrière artistique débute alors véritablement. L’artiste trouve dans ce genre le terreau pour développer sa touche : ses peintures religieuses sont réalisées dans un style gothique archaïque inspiré des maîtres du nord de l’Europe du XVIème siècle, tels Albrecht Dürer et Hans Memling. Il est d’ailleurs surnommé le « Memling contemporain » et son style qualifié de « gothique moderne ».
Il se tourne ensuite vers les scènes de genre et l’orientalisme.
La période orientaliste de Théophile Marie Françoise Lybaert
En 1862, Théophile Marie Françoise Lybaert intègre l’Académie royale des beaux-arts de Gand où il étudie sous la houlette du peintre d’histoire belge Théodore-Joseph Canneel. Brillant étudiant, il remporte un certain nombre de prix notamment en dessin et en anatomie. Afin de financer ses études artistiques, il peint des portraits triviaux et des scènes de genre à destination du marché américain.
Il se rend ainsi à Paris, en 1874, pour y étudier sous la direction de l’illustre artiste orientaliste Jean-Léon Gérôme. Pendant cette période et dans le cadre de cette formation, il voyage en Afrique du Nord. À son retour en Belgique, à Gand, en 1878, il acquiert une renommée en tant que peintre orientaliste mais le succès escompté n’est pas au rendez-vous et Théophile Marie Françoise Lybaert se voit contraint d’abandonner la peinture de genre.
Théophile Marie Françoise Lybaert et la peinture religieuse : le retour aux sources
Le peintre s’investit, dans un premier temps, dans la réalisation d’immenses tableaux historiques : ces œuvres destinées aux expositions internationales lui apportent la reconnaissance de la critique du monde artistique. Enhardi, il décide alors de se concentrer sur des thèmes religieux, en accord avec ses propres convictions chrétiennes, lui permettant ainsi d’illustrer son admiration pour les artistes du XVIème siècle tel Dürer. Il se déplace d’ailleurs en Allemagne afin d’étudier les œuvres de l’artiste. Il acquiert progressivement une réputation internationale, recevant des prix à divers salons comme celui de Paris… En 1884, au salon de Caracas, il est gratifié de l’Ordre du Libérateur par le gouvernement du Venezuela. En 1858, il est fait chevalier de l’Ordre de Léopold par le gouvernement belge.
Sa notoriété s’étend jusque dans les cercles religieux, en particulier catholiques qui accueillent ses peintures avec enthousiasme. Théophile Marie Françoise Lybaert atteint la consécration avec une commande d’une Vierge à l’Enfant Jésus par le Vatican. S’ensuivent d’autres commandes pour des projets de fresques dans diverses églises belges, notamment à Gand. Il est, par ailleurs, très investi dans la vie culturelle de sa ville natale, siégeant à la commission provinciale pour la protection des monuments et la commission du Musée des beaux-arts de Gand. Et ce, jusqu’à sa mort le 28 mai 1927.
L’estimation des œuvres de Théophile Marie Françoise Lybaert
Ces dix dernières années, la valeur des œuvres de Théophile Marie Françoise Lybaert est marquée par une certaine fluctuation avec un pic observé en 2014 suivi d’un passage à vide en 2015. Ce schéma se répète jusqu’à l’installation d’une stabilité dès 2021. Ses peintures constituent la majorité des ventes (83%), les prix variant de 20 à 14 213 €. Ses dessins et aquarelles ne concernent, quant à eux, qu’une part infime (12%) tout comme ses sculptures (4%). Le record est détenu par une huile sur toile, A l’entrée de la mosquée (1886), vendue 14 213 € (9 500 £) à Londres en 1997. Bien que classé 38 149e sur le marché mondial en 2022, Théophile Marie Françoise Lybaert occupe la 1ère place du marché autrichien (pour la même année).
(Illus.) Theophile Lybaert – Oriental scholar with a pipe
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