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Estimation et cote de l'artiste Victor Eeckhout
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Victor Eeckhout, premiers pas d’un peintre belge
Victor Eeckhout est un peintre belge, né à Anvers en 1821. Fils du peintre de renom Jacob Joseph Eeckhout, le jeune Victor suit un parcours académique. Ses parents s’installent à La Haye en 1831, et son père, le peintre, est nommé en 1839 directeur de l’académie des Beaux-Arts de La Haye. C’est auprès de son père que Victor Eeckhout se forme au dessin et à la peinture.
Plus tard, en 1848, Eeckhout part à Bruxelles pour se perfectionner, et participe à divers salons. Il présente en 1848 une Clarisse Harlowe qui fait grand bruit lors de l’Exposition Nationale, le Salon de Bruxelles, où l’on reconnaît encore l’enseignement paternel au sujet duquel les critiques s’accordent à dire qu’il marque brillamment une entrée dans le monde professionnel des peintres.
Victor Eeckhout entre dans la lumière
Jusqu’à l’orée des années 1860, Victor Eeckhout pratique majoritairement le portrait et la peinture troubadour et historiciste, reprenant des faits du passé médiéval ou des scènes phares de la littérature internationale (comme le texte de Richardson, traité en 1848). Il traite aussi la scène de genre, et présente en 1855 à l’Exposition Universelle de Paris, section des artistes belges, un tableau, « La leçon mal sue », loué par l’un des critiques français de l’événement, et dont le livret nous est parvenu, Edmond About. Eeckhout est un peintre cultivé, grand admirateur de Rembrandt et de Salvator Rosa, dont il s’inspire dans son traitement du clair-obscur. En 1850, il présente notamment un Joueur Novice dont la critique lui fait le reproche d’en avoir copié le motif sur le peintre napolitain.
Mais l’artiste est également très apprécié pour son beau colorisme, hérité de la peinture de son père Jacob Joseph Eeckhout, et de Rembrandt, un don pour la subtilité de la palette que le jeune homme va exploiter durant toute sa carrière au Maroc, où la brillance des soleils du sud lui dictera des tonalités chatoyantes. En 1859, il contribue, avec son père, lui aussi compté parmi les 16 membres-fondateurs, à fonder la Société Royale belge des aquarellistes, présidée par Jean-Baptiste Madou.
Victor Eeckhout est un touche-a-tout, et on retrouve son nom associé à la toute fin des années 1850 à un procédé de reproduction photographique des dessins, en ajoutant de l’acide acétique au bain d’acétate de plomb imaginé par Harville et Pont, et qui permettait déjà, mais en plusieurs bains, la reproduction des dessins.
En 1865 et 1866, Victor Eeckhout poursuit son chemin à Paris, où son père s’était installé et était mort en 1859. Victor Eeckhout y regarde les peintres orientalistes au faîte de leur art.
Victor Eeckhout et l’orientalisme : le choix d’une vie au Maroc
Eeckhout part l’année suivante s’installer au Maroc, à Tanger. Fasciné par l’orient qu’il découvre pour la première fois, le peintre décide de ne pas rentrer. Il visite les territoires du Maroc et se rend aussi en Algérie. Au cours d’un voyage au Maroc, il rencontre le peintre Jean Portaels, qui avait déjà séjourné en Orient dans les années 1840 et y était revenu en 1870. Avec Portaels, Victor Eeckhout noue une amitié forte et rencontre d’autres peintres orientalistes belges.
L’orientalisme que développe Victor Eeckhout est à tendance réaliste ; il renie l’orient fantasmé des peintres occidentaux, pour se rapprocher d’une étude pure et simple des modes de vie locaux, une peu comme l’avait initié le grand précurseur français de l’orientalisme, Eugène Delacroix.
Loin de la sensualité imaginée des femmes orientales, Eeckhout exécute des scènes de vie populaire, en montrant le rusticité des habitants, dans des paysages ensoleillés où la terre et le ciel se mêlent en des couleurs primaires incomparables. Victor Eeckhout restera toute la dernière partie de sa vie au Maroc. Il meurt à Tanger en 1879.
L’estimation des oeuvres de Victor Eeckhout
Rares sont les oeuvres de Victor Eeckhout à avoir circulé sur le marché de l’art. Le record d’enchère pour l’une de ses oeuvres a été atteint en 2018, lorsque l’oeuvre intitulée « Scène à Tanger », une huile sur toile de 75 x 110 cm, a été adjugée pour la somme de 106 300 euros hors frais à Casablanca. En tout, on comptabilise neuf oeuvres ayant dépassé les 10 000 euros d’adjudication (hors frais) depuis 2004. Ses compositions orientalistes sont les seules prisées, reléguant les quelques compositions historicistes qui nous sont parvenues à un rang inférieur (- comptez quelques centaines d’euros pour ce genre de scènes-).
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