Estimation et cote de l'artiste Zhang Xiaogang

ZHANG Xiaogang (né en 1958 à Kunming) est un peintre contemporain chinois. Il est catégorisé comme symboliste surréaliste. Il est surtout connu pour ses peintures mais il est également sculpteur. Il aborde les conséquences de la révolution culturelle de Chine.

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L’enfance de Zhang Xiaogang dans son contexte historique

Durant la décennie 1966-1976, c’est la grande révolution culturelle en république populaire de Chine. L’enfance de ZHANG Xiaogang se passe dans cette période d’importants bouleversements, de fanatisme et de grandes violences avec des millions de morts. On parle de « quatre vieilleries » à transformer. Il s’agit des coutumes, des idées, de la culture et des habitudes d’avant 1949 qui sont alors fortement impactées. Dans les villes, des symboles sont détruits. L’architecture est brisée. Des œuvres d’art centenaires sont anéanties indifféremment. Des artistes sont d’ailleurs torturés ou tués. Des livres sont brûlés. Des gens sont battus et humiliés en public. 

La religion est interdite. L’amour et la sexualité aussi sont réglementés. Les brigades de la pensée sévissent. L’humour est prohibé. On tue les opposants. De nombreux massacres ont lieu, allant même jusqu’au cannibalisme. Mais l’on est obligé de rejoindre le mouvement des « gardes rouges » ou bien l’on risque la mort. Les jeunes sont manipulés et instruits en ce sens. Beaucoup sont ensuite envoyés dans les radieuses campagnes, selon la description faite par Mao Zedong, pour travailler et au prétexte de compléter leur formation politique. C’est une façon de calmer les débordements des gardes rouges qui sont éloignés des villes mais aussi de leurs familles. Les paysans, qui souffrent déjà de famine, ne voient pas d’un bon œil leur arrivée. C’est éprouvant et la réinsertion en ville est ensuite très difficile. Ils sont désorientés. C’est en quelque sorte un déracinement forcé. Et le chaos s’inscrit durablement dans les esprits.

 

La formation artistique de Zhang Xiaogang

ZHANG Xiaogang grandit dans ce climat oppressant et macabre. En 1975, à 19 ans, il se forme à la technique de l’aquarelle et de l’esquisse par Lin Ling. En 1977, il étudie à l’Académie des beaux-arts de la province du Sichuan. Il se spécialise en peinture à l’huile. Ses professeurs enseignent alors le réalisme révolutionnaire établi par le président Mao. Cela influence ZHANG Xiaogang dans le choix de ses sujets : la philosophie occidentale, l’individualisme introspectif et le rejet des sujets politiques et idéologiques. Il est diplômé en 1982. À la fin de ses études et avant de connaître la renommée artistique, ZHANG Xiaogang connaît un fort épisode de dépression. 

Le traumatisme est trop fort. Sa propre mère souffre de schizophrénie. Lors de son hospitalisation, il peint notamment une série de toiles sur le thème des fantômes qui évoque ses visions d’alors. Cet état d’angoisse se ressent à travers toute son œuvre. Il émerge de sa dépression en 1985. ZHANG Xiaogang peint ensuite une série de toiles intitulée Bloodlines – The Big Family. C’est son œuvre la plus célèbre. Il y traite des conséquences de la révolution culturelle et de la signification de la famille, de l’histoire et de la mémoire dans la Chine moderne. Il devient un représentant majeur de l’avant-garde chinoise contemporaine. ZHANG Xiaogang est considéré comme un porte-parole de toute une génération perdue. Plus tard, en 1989, les manifestations de Tian’anmen viennent exacerber le désespoir de l’artiste qui écrit « J’ai alors compris qu’un individu est totalement insignifiant face au destin. »

La série Bloodlines de Zhang Xiaogang

La série de toiles Bloodlines – The Big Family présente des portraits de familles chinoises. Ceux-ci évoquent directement les portraits familiaux traditionnels de la révolution culturelle, notamment dans la pose. Quant à la composition, on sent chez ZHANG Xiaogang l’influence du mouvement surréaliste européen. Cette série est surtout constituée de monochromes. L’artiste utilise peu de couleurs et donne une révélation au-delà des corps puisqu’il révèle l’âme de ses modèles. Les critiques d’art évoquent même des « portraits de l’âme chinoise moderne ». ZHANG Xiaogang commence par reproduire de vraies photos des années 1950-1960, d’où les monochromes, puis interpelle le spectateur notamment par des touches de couleurs symboliques. 

Ces portraits sont stylisés avec de grands yeux, de grandes pupilles qui donnent à ces visages des allures hallucinées, hantées, dépossédées. Il donne aussi à ses portraits un aspect volontairement anonyme et intemporel. ZHANG Xiaogang explore dans cette œuvre les relations enchevêtrées entre les sentiments privés et la vie publique pendant la révolution culturelle. Il représente visuellement le conflit entre le calme apparent et le bouillonnement interne réprimé, la peur, les angoisses. On retrouve souvent des personnages reliés par un fil rouge. C’est la couleur de la révolution culturelle, la couleur du sang et par extension des liens du sang. Il met en lumière des fractures entre les personnages, entre les générations. C’est aussi la politique de l’enfant unique qui est mise en évidence.

 ZHANG Xiaogang peint les souffrances induites par cette politique sur la vie privée et la vie sociale. Il dénonce une politique qui nie les personnes en tant qu’individus. Il interroge l’identité individuelle et il dépeint les troubles émotionnels. Son style évolue au cours des années avec une tonalité plus claire, une atténuation des symboles maoïstes et une concentration sur l’expression des personnages. Au cours de sa carrière, ZHANG Xiaogang peint d’autres séries de toiles dont Amnesia and Memory. On y découvre des paysages ou encore des objets, toujours teintés de mélancolie.

À combien sont estimées les œuvres de Zhang Xiaogang ?

La série Bloodlines rencontre un grand succès et est exposée à travers le monde, à la Pace Gallery de New York, à la Biennale de Venise ou encore au musée d’art de Daegu. Mais l’œuvre, qui dénonce la politique de son pays, ne pourra pas être exposée en Chine avant 1997. Aujourd’hui, l’œuvre de ZHANG Xiaogang a la cote tant en Chine qu’à l’étranger. Le 2 décembre 2020, l’huile sur toile, Bloodlines – The Big Family No. 2 (1995), 180 × 230 cm, signée et datée, s’est vendue à 8.853.361 €, à Hong Kong. 

Le 21 avril 2021, le dessin, Portrait of a boy (2004), 55 × 68 cm, signé et daté, s’est vendu à 77.115 €, à Hong Kong. Le 28 novembre 2023, l’huile sur toile Bloodlines – The Big Family No. 8 (1996), 189 × 149 cm, signée et datée, s’est vendue à 1.400.736 €, à Hong Kong. Vous souhaitez faire expertiser une œuvre de ZHANG Xiaogang et recevoir son estimation. Remplissez votre demande via notre formulaire en cliquant ici. Faites estimer une œuvre de ZHANG Xiaogang en quelques clics et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit et totalement confidentiel.

ZHANG Xiaogang, My Ideal, 2003-2008, Bentu, Des Artistes Chinois à la Fondation Louis Vuitton – Fondation Vuitton, Paris by corno.fulgur75 is licensed under CC BY 2.0.

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