Jean Dunand
Jean Dunand (1877 – 1942) est un artiste pluridisciplinaire suisse naturalisé français. Il est diplômé en 1897 de l’École des arts et industrie de Genève avant de suivre des cours du soir à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris dans l’atelier du sculpteur Jean Dampt. Il s’est distingué en tant que designer, décorateur, sculpteur, dinandier, ébéniste, laqueur, peintre et orfèvre. Sculpteur et ciseleur de formation, il a montré son talent dans bon nombre d’autres techniques telles que la dinanderie, la mosaïque, les émaux champlevés et cloisonnés, la ciselure, l’incrustation, le dessin, et bien sûr la laque dont il était un des maîtres en Occident. S’il est considéré comme l’un des plus grands créateurs Art Déco, il a aussi exploré d’autres styles décoratifs tels que le cubisme et le style géométrique par exemple.
Un artiste aux multiples talents reconnu par ses contemporains
En 1900, il obtient une médaille d’or à l’Exposition universelle pour sa sculpture Quo Vadis. En 1904, il ouvre son atelier à Paris. Par la suite, il participe à divers salons et manifestations artistiques, notamment l’exposition des arts décoratifs de 1925, l’Exposition internationale de New-York en 1939 ou encore le Salon des Tuileries au palais de Tokyo en 1941.
Ses deux fils collaborent avec lui dans ses nombreux ateliers. L’aîné, Bernard Dunand, travaille avec son père à la réalisation technique de certaines de ses œuvres. Il met au point de nouvelles méthodes de coloration pour les laques et il estchargé de l’approvisionnement de chaque atelier et de la logistique pour l’exécution et la livraison des grands travaux. Puis, à partir de 1935, il se met à créer pour son propre compte. Pierre Dunand, le cadet, coordonne quant à lui les travaux de décoration pour le compte de son père dès 1937.
Artiste extrêmement prolifique, en presque 50 ans Jean Dunand a conçu et réalisé plus de 1 200 œuvres, tous genres et matériaux confondus. Jean Dunand a notamment produit quelques éléments de décors importants tels que des panneaux de laque pour des paquebots comme l’Atlantique ou le Normandie, mais aussi dix laques pour décorer la bibliothèque du Palais de la Porte Dorée, qui ont d’ailleurs rejoint les collections du musée du Quai Branly – Jacques Chirac en 2003. Jean Dunand, pour sa maîtrise de certains savoir-faire spécifiques, travaillait parfois en étroite collaboration avec divers créateurs qui lui commandaient l’exécution de certains décors.
Jean Dunand et l’art du bijou moderne
Ayant expérimenté de nombreux supports, médiums et matériaux, Dunand préfère créer d’autres objets que des bijoux. Il en produit alors un nombre assez limité, préférant créer des éléments de décor intérieur qui constituent la majeure partie de son œuvre. Cependant, ses rencontres avec quelques éminentes personnalités de son époque, telles que Madame Agnès, lui ouvrent les portes du monde de la Haute Couture, lui amenant ainsi une clientèle nouvelle. C’est à partir de là qu’il commence à vendre des bijoux de sa composition, qu’il réalisait jusqu’alors exclusivement pour son épouse.
Durant l’entre-deux-guerres, il conçoit des bijoux d’une grande modernité, dont une série de colliers ras-de-cous et de bracelets manchettes inspirés de l’art africain, en particulier des parures portées par certaines tribus africaines pour allonger leurs cous, coïncidant avec la vague d’africanisme des années 1920. Ces bijoux de Jean Dunand on d’ailleurs été portés par Joséphine Baker, la célèbre chanteuse et danseuse emblématique des Années folles. Ces modèles de bijoux, qui sont tous déclinés en nombre impair (par trois, cinq ou sept) convoquent aussi les lignes épurées et les décors géométriques du cubisme. Certaines pièces de l’artiste se trouvent aujourd’hui dans les musées, par exemple le Musée des Arts Décoratifs de Paris qui a dans ses collections un modèle de collier ras-de-cou à cinq anneaux.
Combien vaut un bijou de Jean Dunand ?
Jean Dunand a produit peu de bijoux, certains sont dans des musées, et encore beaucoup dans des collections privées, leurs propriétaires continuant de les porter. De ce fait, il est relativement rare d’en voir sur le marché, ce qui participe sans doute – avec bien sûr le prestige de l’artiste – au vif intérêt des collectionneurs lorsque cela se produit. À cela s’ajoute le fait que beaucoup des premiers propriétaires des œuvres de Dunand étaient des personnalités connues, notamment issues du milieu de la mode, telles que Yves Saint Laurent, Elsa Schiaparelli, ou encore Karl Lagerfeld, occasionnant un engouement encore plus fort de la part des collectionneurs, qui montrent un intérêt tout particulier pour les bijoux réalisés avec des matières variées et riches.
Ainsi, à titre d’exemple, en 2003, une suite de deux colliers de Jean Dunand en bronze laqué, dont l’un des deux est doré, datée vers 1927, a été adjugée 41 944 euros. En 2017, un bracelet articulé, nickelé et laque noir et rouge rehaussé de dorure à décors géométrique, daté vers 1925 et signé du cachet monogramme de l’artiste, à été adjugé 41 600 euros.
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