Marina Bulgari, naissance d’une marque contemporaine
Marina Bulgari naît en 1930 à Rome d’un père grec, fils aîné de Sotirios Bulgari (fondateur de la maison éponyme en 1884), et d’une mère italo-allemande. Après une jeunesse autour du bassin méditerranéen, Marina Bulgari se forme à la joaillerie afin d’entrer dans l’entreprise familiale. Elle succède à son père en 1973, prenant alors la tête de la maison. Elle représente alors la troisième génération de bijoutiers. La divergence stylistique entre la maison familiale et ses goûts personnels la poussent à quitter son poste de direction pour créer sa propre marque en 1976. Elle ouvre deux ans plus tard son premier showroom à Genève. Par la suite, elle voyage dans le monde et ouvre des boutiques à Milan, Paris et New York. En 1993, elle s’installe à Monaco, où elle continue de créer jusqu’à sa retraite.
Bulgari, une famille marquante
La maison est fondée à Rome en 1884 par Sotirio Bulgari, grand-père de Marina Bulgari. Progressivement, l’entreprise de joaillerie devient l’une des plus importantes d’Italie. Bulgari s’est notamment fait connaître pour ses ornements d’argent, particulièrement appréciés des touristes étrangers. Ce sont les fils de Sotirio, Constantino et Giorgio, qui recentrent la production de la maison dans le secteur de la haute joaillerie. Durant les années 1920, Bulgari fait partie des maisons qui proposent des pièces dans le style Art déco, alors particulièrement en vogue dans la mode et dans l’art. Les bijoux de platine ou d’or se parent de diamants. Pendant les années 1950, les pierres aux couleurs intenses s’imposent dans les collections. Sous la direction de Marina Bulgari, durant les années 1970, la maison s’implante en Europe et aux États-Unis. Lorsqu’elle quitte la maison, Paolo et Nicola Bulgari la reprennent et créent de nouvelles gammes inspirées du Pop Art ou de l’Extrême Orient.
Marina B, un style
Marina Bulgari est considérée comme une importante artiste contemporaine en joaillerie. Dépassant l’héritage familial, elle crée un style qui lui est propre. Mondialement connu, il est considéré comme audacieux et intemporel.
Elle est notamment célèbre pour avoir inventé une nouvelle coupe de pierre. Les gemmes sont taillées selon leur forme naturelle : certaines sont cubiques tandis que d’autres sont hexagonales. Les formes qu’elles prennent en joaillerie lors de la coupe finale sont donc traditionnelles et existent depuis des siècles. Il est plutôt rare qu’un joaillier se laisse aller à essayer de tailler une pierre dans une nouvelle forme. Ainsi en 1980, elle développe sa taille de pierre désormais emblématique « The chestnut », une coupe à mi-chemin entre triangle et poire. C’est désormais une forme classique du répertoire de son entreprise tant en pierre précieuse qu’en métal.
En 1978, elle développe deux collections emblématiques : « Onda » et « Pneu ». Les bijoux se parent de monture à ressort et d’un pavage de diamant avec des éléments interchangeables qui offrent davantage de possibilités. En 1984, elle sort la collection « Shirine », remarquée pour ses couleurs audacieuses. En 1989, elle crée les collections « Atomo » et « Cardan » qui présentent une omniprésence des perles non enfilées et qui deviennent alors une de ses marques de fabrique.
Guy Bedarida, l’héritage de Marina B.
En 2017, Guy Bédarida rachète la majorité des parts de la société Marina B créée en 1978 par Marina Bulgari et en devient le nouveau directeur artistique. D’origine franco-italienne, cet artiste est une figure de proue de la joaillerie contemporaine. Il a fait ses armes sur la place Vendôme, travaillant pour les maisons Boucheron et Van Cleef & Arpels. Pour la marque Marina B, il dessine des collections qui préservent l’esthétique novatrice de la créatrice.
Ainsi, en 2014 il reprend la forme du triangle, un des premiers motifs abordé par Marina B, pour en faire un tour de cou unique monté sur ressorts et serti de rangées de diamants triangulaires. Cela donne naissance à la collection « Triangoli ». En 2018, il s’installe à New York et lance la collection « Trisolina », poursuivant ainsi dans le style de la créatrice de la marque.
Marina B sur le marché de l’art
Les pièces signées Marina B sont très appréciées sur le marché de l’art tant par les passionnés de joyaux contemporains que par les amateurs de bijoux anciens. Ses créations peuvent atteindre des prix élevés. Des boucles et bracelets sans pierres se vendent à quelques milliers d’euros, tandis que les colliers et les bijoux ornés de pierres précieuses peuvent atteindre la dizaine de milliers d’euros. Ainsi, la vente d’une paire clips d’oreilles d’or et d’argent datée de 1989 a été adjugée à 3 300 euros, soit trois fois son estimation haute.
Un collier torque en or et nacre rehaussé de diamants et de cœurs d’or des années 1980, signé, a été adjugé à 7 500 euros.
Comment se déroule l'estimation de votre bien ?
Pour faire expertiser votre objet, c’est simple : effectuez une demande d’estimation gratuite via notre formulaire en ligne.
Nos commissaires priseurs et spécialistes vont étudier votre pièce sous toutes ses coutures grâce aux photos envoyées et vous feront une estimation de sa valeur en deux jours.
Tout se fait en trois étapes seulement