Contrairement à son homonyme, l’empereur romain, le pouce de César Baldaccini est toujours levé vers le ciel. C’est ce que la rétrospective consacrée au sculpteur par le Centre Pompidou en 2018 propose d’observer.
Elle illustre le parcours de l’artiste provençal, né à Marseille en 1921. Il commence sa carrière de sculpteur en autodidacte par le travail des matériaux de récupération du fait du prix trop important de la pierre. Toutefois, la formation de César est académique puisqu’il s’est formé à l’école des Beaux-Arts de Marseille, de 1935 à 1939, puis de Paris, de 1943 à 1947. C’est dans la capitale qu’il fait la rencontre d’artistes emblématiques comme Pablo Picasso, ou les sculpteurs Germaine Richier et Alberto Giacometti, dont il fut le voisin. Ces derniers lui inspirent ses œuvres de jeunesse. Une autre source d’inspiration pour l’artiste est son voyage à Pompéi en 1951, au cours duquel il est marqué par les corps figés dans la lave, qui l’amènent à employer le plâtre et le fer. Plus tard, il expérimente la soudure de pièces de métal de récupération, créant tour à tour, figures imaginaires, figuratives et semi-abstraites de nus, d’insectes, et mammifères.
Le sculpteur est également bercé par la vague du « Nouveau Réalisme » apparue dans les années 1960, qui a pour vocation de placer l’art à la portée de tous, en explorant de nouvelles représentations du réel. Ainsi, César puise ses sujets dans la vie urbaine et dans le quotidien qui l’entoure. Il donne alors naissance à ses célèbres « compressions dirigées », créant des ensembles denses à partir de châssis de voitures ou de divers objets métalliques qu’il passe au marteau-pilon.
Bien que son travail trouve un écho dans celui d’Andy Warhol, dans son appropriation des produits commerciaux, César s’intéresse davantage aux traditions formelles de la sculpture moderne. Il est considéré comme l’un des sculpteurs français les plus importants de sa génération, c’est d’ailleurs à lui qu’est confiée la réalisation des trophées en bronze lors de la cérémonie des Césars.
Ses créations peuvent être observées aussi bien dans les musées qu’en extérieur (centre Georges-Pompidou, cimetière Montparnasse). Son Pouce de 12m de haut installé sur l’esplanade de la Défense en 1981 est l’exemple le plus frappant de l’empreinte qu’il a laissé dans notre quotidien.
Les œuvres de César remportent rapidement l’adhésion du public et leur cote s’envole dès les années 1980. A la suite du scandale des “Faux Césars” au début des années 2000, les œuvres de César ont été réévaluées et sont désormais perçues comme des valeurs sûres du marché de l’art. Les prix d’achat moyens commencent à 3 000 euros, pour les pièces éditées en grand nombre d’exemplaires (expansions, poules, pouces) et vont jusqu’à 50 000 euros pour les compressions et sculptures en bronze uniques ou en éditions limitées à moins de dix exemplaires. Les sculptures emblématiques (compressions, animaux, centaures, personnages ou plaque en bronze édités par le fondeur Bocquel) et celles provenant d’une collection prestigieuse peuvent faire l’objet de record d’enchères voire dépasser la barre des 100 000 euros.
(Illus.)César
Vous souhaitez faire expertiser une sculpture de César et recevoir son estimation. Remplissez votre demande via notre formulaire en cliquant ici. Estimer une sculpture de César en quelques clics et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit et totalement confidentiel.
