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François Morellet, un artiste mordu d’art abstrait

Mordu d’art abstrait, François Morellet déclare : « j’espère bien avoir introduit là un désordre discret et absurde qui pourra faire sourire des visiteurs […] au risque de les faire trébucher dans l’escalier » lorsqu’il présente ses vitraux décalés Esprit d’Escalier (2010) installés aujourd’hui dans l’escalier Lefuel du musée du Louvre.

Morellet
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Ces quelques mots témoignent bien de sa personnalité truculente. Cet artiste peintre, sculpteur et graveur français est né à Cholet en 1926. Il s’installe à Paris avec sa famille en 1937 où il commence à peindre dès l’âge de quatorze ans. Morellet grandit auprès de son père, directeur d’une entreprise industrielle dans le Maine-et-Loire qu’il intègre de 1948 à 1975, en parallèle de son activité artistique. Cette période est déterminante pour ses productions futures, qui en font l’un des acteurs majeurs de l’abstraction géométrique du XXème siècle et comme le précurseur du minimalisme français.

Lors d’un voyage au Brésil dans les années 1950, François Morellet découvre l’art concret à travers les travaux de Max Bill. Cette approche artistique devient aussitôt fondamentale dans son orientation artistique puisqu’à son retour en France, il réalise ses premières œuvres géométriques (lignes, carrés, bandes de couleur, triangles). Il peint de manière uniforme et répétitive sur le support (toiles, surfaces de bâtiments), en adoptant volontairement une facture anonyme. A la même époque, a lieu sa première exposition à la galerie Creuze à Paris. Il se familiarise avec les readymade de Marcel Duchamp et se passionne pour l’œuvre de Piet Mondrian, dont certains aspects se retrouvent dans son œuvre.

Dans les années 1960, ses recherches évoluent : il établit des systèmes de formes (superposition, fragmentation, juxtaposition, interférences) et crée sa première trame qui consiste en un réseau de lignes noires parallèles qui se superposent selon un ordre précis. Il devient rapidement un des créateurs et principaux protagonistes de l’art cinétique au sein du Groupe de Recherches d’Art Visuel (GRAV), aux côtés de Francisco Sobrino, Horacio Garcia Rossi, Julio Le Parc, Yvaral et Joel Stein. Leur ambition est de rendre l’art accessible au spectateur en lui permettant de toucher et manipuler les œuvres.

Les différents groupes auxquels il se rattache l’inscrivent plus largement dans le mouvement international de la « Nouvelle Tendance » dont le but est de créer un art expérimental s’appuyant sur les connaissances scientifiques modernes, et notamment celles de la perception visuelle. Morellet, riche de son expérience d’industriel, se met à produire des œuvres avec des tubes de néon à l’instar de l’américain Dan Flavin. Ses intégrations architecturales, qu’il développe dans les années 1970, sont l’aboutissement de son parcours artistique. Elles tirent leur forme de l’environnement dans lequel elles s’inscrivent, comme l’illustre son Fantôme de Malevitch, un carré en marbre installé sur la façade du musée des Beaux-Arts de Chambéry en 1981. Dès lors, ses œuvres font preuve d’un plus grand dépouillement et jouent avec leur support. Il déclare dans les années 1980 : « J’ai toujours cherché à réduire au minimum mes décisions subjectives et mon intervention artisanale pour laisser agir librement mes systèmes simples, évidents et de préférence absurdes ». De cette volonté, naissent des œuvres comme Beaming Pi (2002), articulation de segments et de droite en métal dont l’aspect élémentaire rappelle le minimalisme.

Bien qu’il veuille s’affranchir du culte de la personnalité de l’artiste, superflu à son goût, il accède à une reconnaissance internationale dès les années 1980. Il reçoit de nombreuses commandes publiques et privées à travers le monde (Allemagne, Suisse, Italie, Etats-Unis) et collabore avec les établissements les plus prestigieux (Manufacture Nationale de Sèvres en 1991, Musée d’Art Moderne de Paris en 2007, Musée du Louvre en 2010).

Aujourd’hui, ses œuvres sont très convoitées dans les salles de ventes du monde entier. Les œuvres les plus précoces dans la carrière de Morellet obtiennent les cotes les plus hautes. Les prix pour une peinture des années 1990 débutent à 25 000 euros et peuvent atteindre les 100 000 euros pour celles qui datent des années 1950. Concernant les néons, les prix varient entre 20 000 et 70 000 euros. Il est également possible de se procurer des sculptures en salle de ventes dont les prix oscillent entre 10 000 et 30 000 euros. Ce sont les enchères de sphères qui atteignent des prix record. Elles sont formées d’une structure orthogonale métallique, et peuvent être suspendues ou mises en rotation afin d’offrir au regard une multiplicité de points de vue. A titre d’exemple, en 2015, Sphère-Trame, a été adjugée 240 000 euros soit plus de deux fois son estimation.

(Illus.)Morellet

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