Jacques-Louis David, chef de file de l’école néoclassique à Paris
Jacques-Louis David est le chef de file de l’école néoclassique à Paris. Manifestant un goût précoce pour la peinture et le dessin, en 1764 Jacques-Louis David est confié en apprentissage à Joseph-Marie Vien, professeur à l’Académie royale de peinture. A l’issue de cette formation, en 1766, Jacques-Louis David entre comme élève à l’Académie royale de peinture et sculpture, où il suit des cours de dessins. Il est rapidement attiré par la simplicité de l’art et par la noblesse de la peinture d’histoire. Estimant que l’art doit être esthétique et pédagogique, Jacques-Louis David désire illustrer à travers ses peintures des vertus morales.
Pour accéder aux commandes royales, J.-L. David doit faire carrière au sein de l’Académie. Pour y parvenir, il souhaite parfaire sa formation par l’étude approfondie de l’Antique. Après quatre tentatives, J.-L. David remporte le prix de Rome en 1774. A Rome, il découvre l’art antique, mais également les peintres de la Renaissance italienne. Il admire la fraicheur des coloris du Corrège et la simplicité et la force des compositions du Caravage. S’il peint peu, il exécute des centaines de dessins d’après l’Antique et les maîtres.
En 1779, sa visite à Pompéi achève de transformer son style, jusque-là encore lié au goût baroque du XVIIIème s. français. Marqué par la simplicité et la force des peintures antiques, il s’attache désormais à proposer dans ses œuvres une composition vigoureuse, mise en valeur par l’équilibre des couleurs, la solidité du dessin, et la force des expressions. L’immense succès de son tableau Saint Roch intercédant la vierge pour la guérison des pestiférés (1780) l’incite à rentrer à Paris pour faire valoir ses nouveaux talents. Triomphant, J.-L. David est agréé à l’Académie en 1781. Après un séjour dans les Flandres où il étudie les coloris de Pierre Paul Rubens, il est reçu en 1783 avec le tableau La douleur et les regrets d’Andromaque sur le corps d’Hector son mari.
Désormais Académicien, J.-L. David retourne à Rome pour étudier la composition du Serment des Horaces (1785). La fortune de ce tableau le consacre comme chef de file de la nouvelle école néoclassique. Conforté par son succès, il forme de nombreux élèves à Paris. Il fait également carrière comme portraitiste mondain à la cour et auprès de la bourgeoisie enrichie.
A l’aube de la Révolution, Jacques-Louis David exécute des tableaux moraux et patriotiques, tels que Brutus (1789). Le peintre dirige un combat contre les institutions culturelles de l’Ancien Régime, en particulier l’Académie. En 1790, il se radicalise et fonde la Commune des Arts. Proche de l’Assemblée Constituante, il organise les célébrations républicaines comme la fête de la Liberté en 1792. Elu député à la Convention Nationale en 1792, Jacques-Louis David rejoint les Montagnards et aux côtés de Danton, Marat et Robespierre, il vote la mort du roi en janvier 1793.
Jusqu’à la mort de Maximilien Robespierre, J .-L. David participe à la politique artistique française. Proposant l’inventaire des richesses nationales et l’établissement de musées dans chaque département, il compte parmi les fondateurs des musées français. Pour libérer la peinture française de ses contraintes et lui permettre de se rénover, il propose la suppression de l’Académie en août 1793. Ses liens avec Robespierre lui valent d’être arrêté dès le retour au calme. C’est en prison qu’il peint sa Vue du jardin du Luxembourg (1794), son unique paysage connu, et qu’il compose les Sabines, exaltant la réconciliation nationale. Il est finalement libéré en 1794 et amnistié en 1795.
La rencontre de Jacques-Louis David avec Napoléon Bonaparte constitue une nouvelle étape décisive dans sa carrière. Bien qu’il ait refusé une nomination comme peintre du gouvernement en 1800, il est très proche de l’Empereur. En récompense du portrait de Bonaparte franchissant le Grand Saint-Bernard, il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1803. J.-L. David continue à assurer la formation de nombreux élèves, dont Ingres, Fabre, Girodet, Gérard, Gros, Granet, et David d’Angers. Lorsque l’Empire prend fin, à l’issue des Cent jours, les Bourbons reviennent au pouvoir et annulent en 1816 l’amnistie des régicides. Condamné à l’exil à perpétuité, Jacques-Louis David part s’installer à Bruxelles. Ses dernières œuvres, inspirées par l’art de son élève Jean-Auguste-Dominique Ingres, mettent en avant la grâce de la nudité féminine, et la mythologie galante. Paralysé des mains après un accident survenu en 1824, il meurt en exil en 1825.
Depuis 2005, de nombreuses expositions en France rendent hommage à Jacques-Louis David et à ses élèves. Ces expositions encouragent le goût des collectionneurs pour les artistes néoclassiques, au premier rang desquels figure Jacques-Louis David. Ses peintures d’histoire, désormais conservées en collections publiques, sont hors du circuit marchand. Les portraits et dessins en revanche sont très appréciés sur le marché, et les prix s’envolent en raison de la rareté des œuvres. Le Portrait of Suzanne Le Peletier de Saint-Fargeau (1804) vendu en 1997 pour 3,4 millions de £ (4 927 058 €) à Londres détient le record de vente des toiles de l’artiste. En ce qui concerne les dessins et études académiques, qui constituent 86% du marché, les œuvres s’échangent pour la plupart pour moins de 4 000 €.
(Illus.)Le Serment des Horaces (1784, achevé en 1785), musée du Louvre. ©Wikipedia
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