Estimation et cote de l'artiste Jean Besnard

Jean Besnard (1889-1958) est un maître-potier français. Il est considéré comme un grand réformateur de la céramique d’art française du XXe siècle.

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Jean Besnard, la vocation de céramiste

Jean Besnard est issu d’une longue lignée d’artistes. Les influences des uns et des autres est très présente et il tarde un peu à trouver sa voie. Son père, Albert Besnard, est peintre et graveur. Son grand-père, Louis-Adolphe Besnard, est peintre d’histoire et élève du célèbre Ingres. Sa grand-mère, Louise-Pauline Vaillant, est une miniaturiste réputée. Sa mère, Charlotte Dubray, est sculptrice et elle-même fille de sculpteur. Son père est une figure importante dans le milieu artistique. Il est membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1912. En 1913, il devient directeur de la Villa Médicis à Rome. En 1922, il devient directeur des Beaux-Arts de Paris. En 1924, il est élu à l’Académie française. Jean Besnard a aussi une sœur, Germaine, qui est sculptrice. Il a également trois frères : Louis et Robert Bernard sont peintres et Philippe Besnard est sculpteur. Jean Besnard est le plus jeune de la famille. Et il est surtout le premier céramiste chez les Besnard. Pendant des années, il cherche à se créer une place et il s’essaye à plusieurs activités artistiques. Il peint comme son père ou encore, il écrit des essais de littérature comme son précepteur. C’est en 1920, à l’âge de 31 ans, qu’il se trouve. Au cours d’un séjour en Italie, il est attiré par le bruit du travail d’un potier. Face au potier en train de façonner un vase au tour, il a une révélation. Jean Besnard a trouvé le support idéal pour exprimer son talent : la céramique. Jean Besnard commence son initiation auprès de Paul Jacquet et d’Etienne Avenard. Avec ce dernier, il travaille la terre dans l’atelier de Ville d’Avray. Etienne Avenard est spécialisé en faïence et il est réputé. Lui-même a été initié par André Metthey qui a produit une céramique aux couleurs éclatantes, d’inspiration arabe et persane. Ses débuts sont déterminants dans le style futur de Jean Besnard. Il conçoit alors des faïences pour l’atelier Primavera. Et il expose ses créations dès 1923 au Salon des artistes décorateurs.

Jean Besnard et la couleur

Suite à cette première exposition, Jean Besnard crée sa société : Besnard & Cie. Il aménage son atelier dans l’usine de l’ingénieur céramiste Paul Sailly à Ivry-Port. Ce qui lui permet un accès aux fours mais plus encore, Jean Besnard profite ici d’un laboratoire d’avant-garde. Dans cet atelier, Jean Besnard expérimente, poursuit ses recherches et façonne son propre style. Sa production dévoile sa vision analytique, réaliste et objective. Les formes sont cohérentes, solides et belles. Ses créations prennent place à l’Exposition des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de Paris en 1925. Il constitue son matériau de base en mélangeant des terres d’origines et de couleurs différentes. Il compose selon la forme, le volume et la destination qu’il souhaite réaliser. L’émaillage est aussi à prendre en compte dès la base. C’est d’ailleurs à cette étape que le talent de Jean Besnard se révèle en particulier. Jusqu’ici, l’émail d’une céramique se veut régulier, peu épais et sans craquelure. Jean Besnard vient bouleverser les codes de cette ancienne école et innove en la matière. Lui, recherche volontairement les variations d’épaisseur. Grâce à cela il anime la surface de l’argile. Il favorise les jeux d’ombre et de lumière sur la surface d’une céramique, qu’il laisse parfois partiellement nue. Il y a aussi un vrai travail de coloriste sur ses poteries. La faïence de ses maîtres présentait des couleurs vives, notamment dans les bleus. Jean Besnard parvient à obtenir des rouges vifs et des jaunes stridents pour ses poteries. Il fait contraster ces couleurs vives avec des gris, rose, ocre pâle, rouille, verts profonds et bleus tendres. Sa palette est inspirée des couleurs du lac d’Annecy. Jean Besnard reste fidèle à son coup de foudre italien pour l’usage du tour. Il ne produit jamais à l’aide d’un moule. Ce qui rend chaque pièce de sa production unique. Il crée pour le fabricant d’objets décoratifs Etling et pour l’atelier Primavera : vases, coupes, lampes, boîtes à poudre, bols, porte-couteaux, etc. Il décore ses modèles avec des coulées d’émaux et réalise ainsi des jeux de couleurs, des « cérabesques ». Au Salon d’automne de 1928, il présente ses Ors. Dans cette série, il utilise des métaux précieux pour éclairer et magnifier l’émaillage de sa production. Il confectionne aussi des petits bijoux en céramique.

Jean Besnard et la forme

Dès le Salon d’automne de 1927, Jean Besnard entame un virage stylistique. Il y présente sa série des Crispés. Sa recherche pour animer et donner vie à la surface de ses céramiques le conduit à innover. Avant l’émaillage, il enduit la surface d’une couche de paraffine qui empêche la matière de se répandre. À l’inverse, l’émaillage (qu’il laisse blanc) se rassemble en gouttelettes et donne cette impression de crispation. Cela donne un effet de granité, de cuir de galuchat ou de coquille d’œuf présentant des fractures aléatoires. En 1929, il déménage son atelier au cœur de Montparnasse. Là, il continue de chercher de nouvelles manières de procéder. Il grave, burine, incise et sculpte sa pâte. Ses expérimentations donnent la série des Intaillés (ou Gravés). En 1930, il produit la série Décors Réservés. Il sculpte des motifs sombres sur les flancs de ses vases, en terre brute patinée, sans émail. Sa recherche de texture se transforme en sculpture et il tend à délaisser la couleur au profit de la forme. Il crée ensuite la série Anthropoïdes dans laquelle il donne une forme vivante à ses pots, animale ou humaine. Il s’inspire de ses voyages pour la réalisation de ses motifs. Mais Jean Besnard ne sculpte pas ex nihilo. Il part toujours de la base d’un pot. C’est sa marque de fabrique. Il réalise aussi des masques à partir de fragments de vases au tour. L’inspiration est ici africaine ou japonaise. En 1932, il déménage à nouveau, cette fois non loin de là. L’endroit est plus spacieux, son atelier comprend également une salle d’exposition pour la vente. Au prochain Salon des Artistes décorateurs, il présente sa série des Dentelles et Pastillés. Les années 1930 marquent le déclin de son activité suite aux décès successifs de sa mère (1931), de son père (1934) et de son épouse (1935). Il participe encore à l’Exposition des Arts et Techniques de Paris en 1937. Ensuite, dans les années 1940 et 1950, il travaille avec son ami et sculpteur Ary Bitter. À Paris, il se lie d’amitié avec plusieurs artistes d’arts décoratifs de son temps, dont Jacques Adnet. Sa dernière exposition a lieu en 1947 et son dernier Salon d’automne est celui de 1956. Jean Besnard meurt en 1958. Il impose sa vision moderne avec une esthétique matiériste et un goût de l’expérimentation. Il est le père de l’émail blanc crispé. Il a été membre du Comité de la Société des artistes décorateurs. Ses œuvres sont notamment conservées au Musée du Luxembourg, au Musée des beaux-arts de Lyon et au Musée des arts décoratifs.

Faire estimer gratuitement une œuvre de Jean Besnard

Les céramiques avant-gardistes de Jean Besnard ont une cote qui peut atteindre plus de 115.000€. On trouve notamment plusieurs lampes de table que l’on peut estimer entre 5000€ et 15.000€. En 2021, au moins une dizaine de vases a été vendue entre 58.292€ et 116.584€.

  • Le 22 avril 202, un Vase (c. 1935), en céramique et faïence émaillée, 31,7 x 32,3 cm, avec l’inscription « France JB », a été vendu à 116.584€, aux États-Unis.

  • Le 10 décembre 2019, un Masque (1930), en céramique glaçurée, 20,5 x 12 x 7,5 cm, signé et daté, a été vendu à 115.000€, à Paris.

  • Le 8 juin 2022, une Lampe de table (c. 1930), en céramique et faïence émaillée, 73 x 52 cm, signée et située « Jean/Besnard/France », a été vendue à 50.334€, aux États-Unis.

  • Le 22 avril 2021, une Coupe à pied (1931), en céramique et faïence émaillée, de 15,2 x 15,8 cm, signée et datée, a été vendue à 45.800€, aux États-Unis.

  • Le 26 juin 2019, un Buste de femme au collier (c. 1950), en céramique glaçurée, 45,5 x 31 cm, avec l’inscription des initiales, a été vendu à 43.000€, à Paris.

  • Le 22 novembre 2022, une Pomme (1927-28), en céramique, émaillée et rehauts d’or craquelés, 18 x 16,5 x 17,5 cm, monogramme inscrit, a été vendue à 28.000€, à Paris.

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