Estimation Les artisans de Marolles, Jean Touret et Claude Lézé : la cote des designers des Artisans de Marolles et leur mobilier moderniste

La création du groupe des Artisans de Marolles en 1950 par Jean Touret
En 1947, Jean Touret, jeune peintre qui a découvert durant sa captivité en Allemagne le travail du bois, s’installe à Marolles, un petit village de la Beauce où il compte installer son atelier de peinture dans les communs du château de Pezay.
Accolé au tabac où Jean Touret va chercher de quoi alimenter la pipe qu’il fume quotidiennement, un atelier de menuiserie où tous les villageois se réunissent frappe sa curiosité. Il reconnaît dans leur simplicité celle des vieux bûcherons qu’il a connus en Allemagne. Parmi eux, un menuisier, le mari de la tenancière du tabac, Emile Leroy, son père, Maurice Leroy, lui aussi menuisier, un ferronnier, Henri Vion, et un vannier, Edmond le Flohic qui transmettent à Touret le goût du travail artisanal.
En 1950, Touret décide de fonder avec ses amis artisans les Ateliers de Marolles. Un céramiste parisien, fraîchement installé dans le village, Manuel Gold, se joint à eux. Ils dédieront leur association, sous la férule de Jean Touret, à la réalisation artisanale d’un design rustique, loin de l’industrialisation galopante des années 50 ; Jean Touret dirige les créations des artisans vers un style épuré, rustique et élégant, qui touche tous les arts, travaillant la céramique, le cuir, et mêlant le bois et le métal pour les meubles.
Les Artisans de Marolles sous la direction de Jean Touret : 1950-1964
Le design de mobilier des Artisans de Marolles, est élaboré par Jean Touret qui dessine les modèles de tables, de bureaux, de lampes ou de buffets que les artisans réalisent. L’esthétique des ateliers de Marolles choisie par Jean Touret se rapproche du design avant-gardiste des fonctionnalistes, tels Le Corbusier ou Charlotte Perriand, et s’éloigne de la préciosité recherchée de l’Art Déco, de ses bois de prix et de son caractère savant.
En 1958, les ateliers de Marolles de Touret exposent leurs créations dans le Château de Blois. Le succès du mobilier créé à Marolles excède les espoirs de Touret, et la production est même vendue au Printemps à Paris.
En 1959, les ateliers de Marolles s’agrandissent et deviennent Les Artisans de Marolles et du Loir-et-Cher. Jean Touret a donc réussi à établir et pérenniser ce système de communauté autour du travail rustique, à la façon des compagnons du Moyen-âge. Le succès commercial des Artisans de Marolles explique cet agrandissement. Un menuisier de Montils, M. Lerin, un vannier du même village, M. Masnières, un ferronnier de Saint-Georges sur Cher, M. Dewaele, ainsi que deux ferronniers de Chitenay, M. Courtin et son fils, intègrent le groupe pour répondre à la demande.
En 1961 a lieu la première exposition permanente d’été à Marolles.
1964 : départ de Jean Touret, arrivée de Claude Lézé : fondation de L’Artisanat de Marolles
En 1964, Jean Touret quitte la direction artistique des Artisans de Marolles et du Loir-et-Cher, désirant se consacrer tout entier à la création de mobilier liturgique et à la sculpture, sa grande passion. Les artisans du noyau initial des Artisans de Marolles décident de rompre avec le groupe élargi, et reprennent leur autonomie afin de créer le groupe « Artisanat de Marolles » auquel se joindra Claude Lézé, menuisier venu de Blois. Le style de l’artisanat de Marolles se détache quelque peu du style rustique épuré imposé par Jean Touret dans les années 1950, sans toutefois rompre avec l’idéal simple et raffiné que le créateur du groupe avait esquissée. Le style rationaliste des designers français et étrangers des années 50 semble influencer en particulier Claude Lézé dans sa création de tables et de chaises en bois, où le travail rustique s’éloigne au profit de la sobriété affirmée des lignes.
L’estimation des oeuvres de Jean Touret et des Artisans de Marolles
Le style simple et raffiné de Jean Touret a été redécouvert et réévalué ces dix dernières années. Son record en ventes aux enchères, un bureau de 1955 vendu à Paris en 2021 pour la somme de 19 000 euros hors frais. Une oeuvre sculptée de 6 panneaux de bois (78 x 82 cm) s’est vendue en 2017 pour 3 500 euros hors frais à Orléans. Les bancs et banquettes en bois brut créées avec son fils Sébastien s’estiment entre 500 et 2500 euros.
Concernant le groupe au sens large des Artisans de Marolles et de Loir-et-Cher, des records récents montrent que l’engouement des collectionneurs est bien réel pour le mobilier sobre à l’estampille en forme d’éléphant : à Blois, en 2017, une enfilade a remporté la somme de 32 400 euros. En mai 2022 toujours à Blois, un banc estampillé Claude Lézé s’est vendu pour 13 440 euros. En novembre de la même année, en ligne, une table de Claude Lézé a été acquise pour pour 22 000 euros, et une paire de chaises en chêne et rotin pour 5 500 euros (prix signalés hors frais) signant un nouveau record pour l’Artisanat de Marolles et son menuisier d’après 1964, Claude Lézé.
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