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Estimation et cote de l'artiste Kim Tschang-Yeul
Kim Tschang-Yeul (1929-2021) est un peintre sud-coréen contemporain célèbre pour ses représentations de gouttes d’eau. Découvrez ici l’histoire de Kim Tschang-Yeul et ses peintures emblématiques de l’art contemporain coréen. Besoin d’une expertise Kim Tschang-Yeul ? Contactez l’équipe d’Estimon’objet !

Comment estimer une œuvre de Kim Tschang-Yeul
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Les débuts de Kim Tschang-Yeul en Corée
Kim Tschang-Yeul naît en Corée du Nord dans un paysage montagneux et fluvial. Enfant, il admire la source à proximité directe de sa maison. Il est élevé par son grand-père qui lui apprend la calligraphie. Il s’intéresse aussi aux artistes et aux philosophes occidentaux. Il nourrit des idées anti-communiste dans des écrits, ce qui lui vaut d’être arrêté en 1945, à 16 ans. C’est alors qu’il part pour le sud de la Corée. En 1946, il retrouve son père à Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Et il commence à y fréquenter un atelier de dessin. Il apprend aussi l’anglais et le français afin d’entrer à l’Académie des Beaux-Arts de l’université nationale de Séoul. Il l’intègre en 1949 mais cette période florissante n’est que de courte durée à cause du contexte politique.
En effet, le 25 juin 1950, la guerre de Corée éclate. Les Nord-Coréens ont alors la mainmise sur Séoul. Kim Tschang-Yeul est fait prisonnier pendant plusieurs mois. En 1951, il parvient à s’échapper et il est envoyé au combat en 1952 sur l’île de Jeju (Corée du Sud). Cette période est un réel traumatisme et l’artiste reste hanté par des souvenirs de bombardements et autres barbaries. En 1953, à la fin de la guerre, Kim Tschang-Yeul a 24 ans et il doit faire le deuil de nombreux proches. Il exprime sa douleur à travers des œuvres picturales plutôt abstraites faites de points ou de lignes monochromes, dans lesquelles la répétition du motif est frappante.
Kim Tschang-Yeul devient ensuite enseignant en art à Séoul. Il participe à la création de l’association Hyundai (qui signifie Contemporain en coréen) regroupant divers artistes coréens. Mais sa curiosité artistique pour l’Occident reste inassouvie, d’autant que la Corée reste alors très cloisonnée. Grâce à la notoriété croissante de l’association Hyundai, les artistes produisent leur première exposition en 1957. Et en 1961, Kim Tschang-Yeul présente son propre ouvrage lors de la 2e Biennale de Paris, bien qu’il lui soit encore impossible de s’y rendre en personne. Les retombées de cette biennale sont formidables pour l’art contemporain coréen qui se dévoile au monde.
L’émergence du style Kim Tschang-Yeul en Occident
C’est en 1965 que Kim Tschang-Yeul peut enfin quitter la Corée. Il se rend alors à Londres à l’occasion de l’Association internationale des artistes. Il poursuit ensuite son voyage à Paris puis à New York. À chaque destination, il découvre les musées et les galeries d’art occidental comme il en a tant rêvé. Et il en est très admiratif. Il remporte une bourse de la Fondation Rockefeller grâce aussi à la recommandation de son professeur Kim Whanki. Voilà l’opportunité de faire durer son séjour newyorkais puisqu’il s’agit d’une bourse pour étudier à l’école d’art renommée Art Students League. Il y étudie pendant 4 ans. Dans sa recherche artistique, Kim Tschang-Yeul commence déjà à élaborer des silhouettes arrondies et fluides mais qui restent informelles. Cependant, il ne se sent pas en phase avec la production artistique locale contemporaine et notamment avec le Pop Art.
En 1970, il choisit de s’installer en France, à Palaiseau, près de Paris. Cette fois, c’est une installation plus durable et il y rencontre d’ailleurs sa future femme. Pourtant, les conditions financières et le confort ne sont pas optimaux. Et c’est justement ce qui aurait contribué à l’émergence de sa goutte d’eau. Dans une interview accordée à Jeong Jung-Heon en juin 1976, Kim Tschang-Yeul explique : « Durant ma première année dans l’écurie, Paris a connu le plus froid hiver depuis trente ans. Le bâtiment était très mal isolé, les murs et les fenêtres étaient sans valeur et ne protégeaient pas du vent glacial. Tout ce que j’avais pour me réchauffer était un petit poêle. Je m’asseyais dans la posture d’un moine taoïste ou bouddhiste. On aurait dit que j’étais en quête religieuse, même si je ne cherchais pas un dieu en particulier. C’est là que j’ai rencontré la goutte d’eau. »
Le succès de la goutte d’eau de Kim Tschang-Yeul
En France, Kim Tschang-Yeul poursuit ses études à l’École des Beaux-Arts de Paris et il participe à de multiples expositions. C’est lors du 28e Salon de Mai qu’il expose sa toile Événement de la nuit sur laquelle on découvre véritablement une goutte d’eau. Avec cette œuvre, Kim Tschang-Yeul trouve son propre style et il approfondit la peinture sur ce thème toute sa vie. Ces gouttes le conduisent au succès. Tandis que jusque-là il était exposé au sein de collectifs, on lui consacre désormais des expositions. C’est le cas en 1973 à la Galerie Knoll International. Les critiques sont excellentes et traduites en anglais ainsi qu’en coréen puis largement diffusées. C’est la reconnaissance mondiale. Au début, il choisit la technique de l’aérographe à laquelle il préfère celle du pinceau à partir des années 1980. Il expérimente divers supports (sable, bois, toile de jute, etc). Il explore les différentes possibilités de création de ses gouttes. C’est une obsession. En 1989, il intègre la calligraphie à ses toiles et il crée la série Récurrence. Sans jamais abandonner la goutte, on retrouve un nouveau motif : la tache. Il sculpte également la goutte en utilisant des sphères de verre. Des rétrospectives de son œuvre sont organisées à travers le monde. Il présente pour la première fois ses œuvres à Séoul en 1976.
En 1995, il ouvre un second atelier dans le sud de la France. Il y est fait Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Enfin, en 2016, le musée Kim Tschang-Yeul est ouvert dans la province de Jeju. L’artiste a 87 ans et il obtient la consécration dans son pays d’origine. Et en 2020, son fils connu sous le nom d’Oan Kim réalise un documentaire qui s’intitule « L’Homme qui peint des gouttes d’eau ». On peut voir dans ces nombreuses gouttes d’eau l’expression d’un flot de larmes retenu lors de la guerre et déversé ensuite en peinture pendant toute une vie. L’artiste dit lui-même que pour ne pas sombrer, il ne peut s’arrêter de peindre ce sujet. Pendant presque 50 ans, Kim Tschang-Yeul poursuit cette quête de pureté de la forme, de perfection de la représentation afin de surmonter ses traumatismes. Par ces trompe-l’œil et cet hyperréalisme, l’artiste témoigne d’une volonté de « dissoudre toutes les souffrances en neutralisant son ego. » Il s’éteint en 2021, à Séoul, à l’âge de 91 ans.
Faire estimer gratuitement une œuvre de Kim Tschang-Yeul
Les œuvres de Kim Tschang-Yeul occupent la première place du marché de l’art de Corée du Sud. Voici quelques-unes de ses toiles parmi les meilleures ventes de ces dernières années :
⦁ Le 24 mai 2021, l’huile sur tissu, CSH I (1978), 182 × 227,5 cm, signée et datée « Traces Kim 78 », s’est vendue à 843 592 € à Hong Kong. Le 23 février 2021, l’huile sur tissu, Waterdrops (1977), 161,5 × 115,7 cm, s’est vendue à 768 560 €, à Séoul.
⦁ Le 26 mai 2022, l’huile sur toile Water Drop No.2M (1978), 182 × 228 cm, datée et titrée « No 2.M. 1978 », s’est vendue à 666 176 €, à Hong Kong. Le 29 mars 2024, l’huile sur lin Water Drops (1976), 161 × 130 cm, s’est vendue à 654 550 €, à Séoul.
⦁ Le 28 mai 2023, l’huile sur tissu Waterdrops No.16 (1977), 195 × 162 cm, signée et datée « T.Kim 77 », s’est vendue à 476 252 €, à Hong Kong. Le 29 avril 2024, l’huile sur toile Gouttes d’eau (1974), 41 × 33 cm, signée, datée et titrée au verso, s’est vendue à 460 000 €, à Paris.
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(Illus.) Kim Tschang-Yeul, Récurrence, huile sur toile, 162 × 130 cm, 2004, Paris, Musée Cernuschi.
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