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Le Corbusier et le design moderne

Charles-Édouard Jeanneret-Gris dit Le Corbusier (1887-1965) est un artiste pluridisciplinaire d’origine suisse et naturalisé français en 1930. Il est architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur, dessinateur, photographe, auteur et designer. Il est l’un des ténors du Mouvement moderne.

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Œuvre du Corbusier

Une formation de graveur

Le Corbusier est né d’une mère pianiste et d’un père émailleur de cadrans de montre. Déjà son grand-père est émailleur et lui-même s’apprête à suivre la voie paternelle. En 1900, il suit une formation de graveur-ciseleur à l’école d’art de La Chaux-de-Fonds (Suisse). Il réalise sa première gravure sur un boîtier de montre à 15 ans. Et il obtient une première récompense à l’Exposition des arts décoratifs de Turin en 1902. Mais il ne poursuit pas cette formation pour plusieurs raisons. D’abord, ses problèmes de vue s’aggravent et il ne voit plus que d’un seul œil. Et la production industrielle de montres, avec la tendance des montres à bracelets, prend le pas sur la fabrication des montres à gousset. Le Corbusier ressent ce changement d’ère et choisit de s’inscrire dans le modernisme de son temps.

L’architecte en quête de mobilier

Le Corbusier désire toutefois persévérer dans le domaine artistique et aspire à l’activité de peintre. Mais en 1904 son professeur juge pertinent de le diriger vers l’architecture et la décoration. Sans abandonner la peinture, Le Corbusier s’impose effectivement sur la scène internationale en tant qu’architecte. Il est considéré comme le père de l’architecture moderne, avec cette utilisation du béton armé. On reconnaît son style à la simplicité des ornements, aux formes les plus sobres possibles, à une certaine rigueur qui s’en dégage. Le Corbusier dit d’ailleurs que « Là où naît l’ordre, naît le bien-être. » Cette vision personnelle peut sembler paradoxale. Et cette apparente contradiction se reflète bien dans son design avant-gardiste. Dès le début des années 1920, Le Corbusier cherche à inventer un nouveau design dans le mobilier. Dans les constructions architecturales qu’il réalise, il juge le mobilier de son époque trop inadapté à son style moderne dépouillé. Des couleurs primaires, peu nuancées et des formes pures constituent son idéal. Il a également une démarche économique propice à la reproduction industrielle. Son design découle de son architecture. Il conçoit de grandes fenêtres bandeau pour faciliter l’entrée de la lumière à l’intérieur d’une construction. Pour ne pas gâcher cet effet, le mobilier doit donc être discret. Il optimise l’espace, son style se veut fonctionnel, bien organisé. Il délaisse toute décoration superflue mettant en valeur le matériau brut, artificiel ou naturel car il travaille aussi le bois. Pour autant, ce dénuement ne l’amène pas à un retour à la nature. Au contraire de son contemporain Alvar Aalto, il se distingue dans le choix poussé de matériaux issus de l’industrie aéronautique et automobile.

Les Salons d’automne de 1927 et de 1929

Au Salon d’automne de 1927, la jeune designer Charlotte Perriand se fait remarquer avec son Bar sous le toit. Cet ensemble dévoile notamment des tabourets de bar à piètement circulaire et une banquette en acier chromé, aluminium anodisé et verre. On retrouve chez elle le goût des matériaux industriels typiques des modernes et qui séduisent Le Corbusier. L’année suivante, en 1928, il embauche Charlotte Perriand pour la réalisation de l’aménagement intérieur et de l’ameublement global de deux de ses constructions. Il s’agit des villas La Roche et Chuch. De ce travail émergent les grands modèles de mobilier corbuséen. C’est bien un travail d’équipe auquel Pierre Jeanneret, cousin de Le Corbusier et architecte-designer comme lui, participe aussi. Ils signent avec « Collection LC » aux initiales seules de Le Corbusier. Ces pièces d’ameublement sont exposées au Salon d’automne de 1929. Elles sont regroupées sous le titre de : « Équipement intérieur d’une habitation ». Dans cet ensemble, le public découvre entre autres le Fauteuil à dossier basculant LC1, le Fauteuil Grand Confort LC2 et LC3, la Table à piètement ovoïde LC6, le Fauteuil pivotant LC7 ou encore des meubles casiers dans le style international des années 1930.

Parmi ces pièces de mobilier, l’incontournable chaise longue à réglage continu dite Chaise longue LC4 est également exposée. Dans ce modèle, ils utilisent de la tôle d’acier laqué. La structure de cette chaise est en acier tubulaire chromé. À l’antipode du matériau froid choisi, le confort de l’usager est recherché. Le revêtement est de cuir et son appui-tête cylindrique est réglable. Sa ligne est épurée et épouse le corps élégamment. Le public contemporain, peu enthousiaste par ce modèle, lui a trouvé un surnom révélateur de cette antinomie : « la machine à repos ».

En cette même année 1929, Le Corbusier fonde l’U.AM. (Union des artistes modernes) avec les autres designers français : Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret, Jean Prouvé et Robert Mallet-Stevens. Ces modernistes poursuivent leur exploration de nouveaux matériaux et leur expérimentation de nouvelles techniques. Ils se concentrent sur la structure et la fonction plutôt que sur l’aspect décoratif. Ce design à l’allure stricte mais chic n’est pas reproduit en série du vivant de Le Corbusier. Il en offre les droits exclusifs de reproduction à l’industriel de luxe italien Cassina en 1964, un an avant son décès. Aujourd’hui, la société Cassina S.p.A. reste l’éditeur exclusif de ces meubles. La modestie des reproductions des débuts laisse place à une production de masse avec un succès toujours d’actualité.

L’estimation des œuvres de Le Corbusier

On trouve de très nombreuses œuvres de Le Corbusier sur le marché. Sa cote est importante. Ses peintures peuvent notamment se vendre à plusieurs millions d’euros.

En ce qui concerne Le Corbusier en tant que designer, on constate des ventes de mobilier et de luminaire qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.

  • Le 2 novembre 2021, un ensemble de tabourets « Trois dimensions », créés pour le pavillon du Brésil de la Cité Universitaire Internationale de Paris (vers 1959), en chêne, 41 x 33 x 25 cm, s’est vendu à 120.000€, à Paris.
  • Le 21 novembre 2021, une armoire à deux battants pour une chambre d’enfant (1949), en bois laqué et chêne massif, 156 x 105 x 52,5 cm, s’est vendue à 11.500€, en Belgique.
  • Le 23 juin 2021, un porte-manteaux (vers 1955), en chêne et en acier, 170 x 82 x 11 cm, s’est vendu à 16.900€, en Belgique.
  • Le 5 mai 2021, une table (1929), en acier (tube), bois laqué et linoleum, 73 x 66 x 66 cm, s’est vendue à 7000€, à Paris. Il s’agit d’un modèle réalisé pour la Cité du refuge de l’Armée du salut, à Paris.
  • Le 31 mai 2016, un lampadaire d’intérieur dit « Diabolo » (1964), en aluminium laqué et acier laqué, 207 x 26 cm, s’est vendu à 66.000€, à Paris.

Le 20 juillet 2022, un lampadaire d’intérieur LC-100201 (vers 1955), en acier, aluminium, tôle d’aluminium emboutie sur une base en acier laqué noir, 220 cm, s’est vendu à 16.500€, à Monaco.

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(Illus.) Jean-Michel Frank, Fauteuil Club, 1939.

Exposé au Cleveland Museum of Art, États-Unis. 

CC BY-SA 2.0, Tim Evanson from Cleveland Heights, Ohio, USA

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