Martial Raysse, du Nouveau Réalisme au Pop Art

Martial Raysse (1936-…) est un peintre et sculpteur français né à Golfe-Juan. Près de Nice, rattaché à la fois au Nouveau Réalisme de l’école de Nice et au Pop Art. Il retourne ensuite à une pratique classique de l’art, renouant avec les techniques anciennes. Il pratique la peinture et la sculpture en autodidacte.
Œuvre de Martial Raysse

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Un artiste de l’école de Nice

Étudiant en lettres à la faculté de Nice, Martial Raysse choisit en 1954 de se tourner vers la carrière artistique. Il rejoint alors le courant nouveau réaliste, et compte parmi les membres de l’école de Nice. Voyant dans la nature contemporaine un réservoir d’image, Martial Raysse se consacre aux assemblages d’objets de la vie courante dans un esprit nouveau réaliste. Il se distingue de ses camarades par son emploi d’objets neufs. Martial Raysse réalise ses premières expérimentations avec des objets achetés chez Prisunic en 1959. L’année suivante, l’artiste concentre son attention sur l’emploi de matières plastiques. Il réalise ainsi ses premiers étalages-hygiène et son Arbre (1959-1960), qui font allusion à l’avènement de la société de consommation. Les œuvres de Martial Raysse s’organisent alors autour de trois thématiques, à savoir l’univers domestique, les objets de l’enfance, et le monde féminin. Travaillant à Nice, il intègre souvent des références à l’environnement balnéaire à ses créations. Ainsi en 1962, Martial Raysse propose Raysse Beach, un montage de sérigraphies colorées portant sur les stéréotypes féminins, agrémentées de d’objets usuels et de néons. Cette création est proposée à l’exposition « Dylaby » au Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1962. La même année, Martial Raysse présente ses œuvres à la galerie Sidney Janis de New York, pour l’exposition The New Realists. L’artiste remporte un succès rapide en Europe et outre-Atlantique, ce qui l’incite à émigrer aux États-Unis en 1963.

Les années Pop de Martial Raysse

En 1963, Martial Raysse s’installe à Los Angeles et se rapproche des artistes du Pop Art américain. Il débute alors la série Made in Japan (1964) qui détourne les icônes de la peinture classique, en y intégrant des éléments de la culture contemporaine. Le peintre adopte alors l’esthétique des artistes du Pop Art, en appliquant des couleurs vives en aplat, en détourant les formes, et en juxtaposant des éléments hétérogènes. Made in Japan – La grande odalisque (1964) est emblématique de cette série de détournements esthétiques. 

Martial Raysse multiplie les expérimentations, et cherche notamment à intégrer la projection vidéo à ses tableaux. Il explore ainsi les limites de la peinture et ses liens avec le cinéma dans Suzanna Suzanna (1964). 

La période Pop de Martial Raysse est cependant de courte durée, et dès 1966 il s’en éloigne. Il conçoit alors des œuvres « à géométrie variable ». Il se consacre à la représentation de visages féminins schématisés, figurés à l’aide d’images qui semblent brisées et réassemblées. 

Lorsqu’il rentre en France pour participer aux événements de mai 1968, Martial Raysse se détourne définitivement du Pop art et rompt avec le marché de l’art. Le peintre se rapproche alors de la communauté hippie, et commence à proposer des « formes en liberté ». Pour libérer ces formes, il propose des images indépendantes du support, projetées dans l’espace, comme avec Oued Laou (1971).

Les années chamaniques

Martial Raysse se retire de la scène artistique au tournant des années 1970, et inaugure alors ce qu’il appelle les « années chamaniques », tournées vers l’étude des rituels magiques. Il multiplie alors les expérimentations, et se tourne notamment vers le cinéma. En 1970, il tourne le film Le Grand départ, une parodie à l’esthétique psychédélique. La série Coco Mato que Martial Raysse débute en 1973 relève des expérimentations des années chamaniques, mais annonce sa volonté de renouer avec la tradition artistique. En 1974, l’artiste opère une nouvelle rupture dans ses recherches artistiques et se tourne vers la tradition picturale.

L’œuvre mythologique

En 1974, Martial Raysse retourne à la peinture artisanale et renoue avec l’histoire de l’art. Il débute alors une période consacrée à la peinture mythologique, nourrie de lectures érudites et de visites de musées. La série Spelunca, sept tableaux inspirés du roman vénitien du XVème siècle Le Songe de Poliphile, constitue un tournant dans sa carrière. Stylistiquement, Martial Raysse fait la synthèse du classicisme et du naturalisme, et cherche à actualiser les motifs de la peinture classique. Il expérimente également les techniques picturales anciennes telles que la peinture à la détrempe, pour réhabiliter le classicisme. Martial Raysse continue également à pratiquer la sculpture, réalisant tant des petites figurines humoristiques à partir de matériaux de rebuts que des sculptures classicisantes en bronze. Ces dernières sont généralement associées à des commandes publiques. L’artiste reçoit en effet de nombreuses commandes publiques, souvent d’échelle monumentale. Il réalise ainsi de grands décors muraux destinés à des bâtiments publics, comme Mais dites une seule parole (1996), installé à Bibliothèque nationale de France – site François Mitterrand.

La cote des œuvres de Martial Raysse

Martial Raysse est l’un des artistes français contemporains les plus prisés du marché de l’art. Ses œuvres circulent surtout sur le marché français et anglais. La gamme des prix de ses peintures est très étendue, avec des prix qui s’échelonnent de façon équilibrée entre 1 000 et 500 000 €. Les enchères hautes peuvent atteindre le million. Le record des ventes a été atteint en 2011 à Londres avec L’année dernière à Capri (titre exotique) (1962), une toile adjugée pour 4 286 880 € (3 600 000 £). Ce sont généralement les toiles de la période Pop de Martial Raysse qui attisent le plus l’intérêt des collectionneurs. Les estampes et dessins de l’artiste, plus accessibles, sont généralement acquis pour 100 à 10 000 €, et peuvent dépasser les 50 000 €.

(Illus.) Portrait de l’artiste

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